Le marketing est un vaste monde dont je suis totalement étranger mais que j'observe avec une réelle fascination (un peu malsaine). N'ayant jamais suivi de formation ou exercé un quelconque métier s'y rapprochant je n'apporterais ici donc qu'un regard extérieur (et je l'espère quand même un peu intéressant).

Il existe une réalité aujourd'hui quand on veut vendre un produit que ce soit une baguette de pain, un film, un service, ou un jeu vidéo c'est que le marketing et la publicité en général sont déterminants. La publicité à toujours (ou presque) existée mais j'ai vraiment l'impression qu'elle a de plus en plus d'importance jusqu'à devenir l'élément prépondérant d'un produit. Ainsi  l'avènement de la publicité ne cache-il pas un malaise profond ?

Petites définitions : 

Marketing : « L'ensemble des actions ayant pour objectif de prévoir ou de constater, et le cas échéant, de stimuler, susciter ou renouveler les besoins du consommateur, en telle catégorie de produits et de services, et de réaliser l'adaptation continue de l'appareil productif et de l'appareil commercial d'une entreprise aux besoins ainsi déterminés » (Journal officiel)

Publicité : « Activité ayant pour but de faire connaître une marque, d'inciter le public à acheter un produit, à utiliser tel service, etc. ; ensemble des moyens et techniques employés à cet effet » (Larousse)

 

1er plan : Attirance, et ventes

 

 Il est bien entendu que dans un marché ou l'offre est multiple il faut se faire connaitre et se démarquer de ces clients. Ce que j'appellerais le premier degré du marketing est en fait la publicité visuelle très largement employée.

Que ce soit en marché, supermarché ou même sur le net il faut que le client arrive devant le produit pour l'acheter. La publicité s'exporte donc à travers les médias et les affiches publicitaires afin d'attirer le client. Je suis assez fan des vielles affiches publicitaires, elles sont globalement toutes faites de la même façon et mettent en scène un consommateur heureux ainsi que le produit lui-même. Le message est simple : Le produit est bon achetez le.

De nos jours les techniques ont évoluées, on analyse l'historique de navigation sur internet, on affiche partout la même publicité dans une ville pendant une semaine  mais globalement il n'y a pas de sens caché derrière ce que l'on voit. Simplement le produit est mis à la connaissance du consommateur

L'emballage :

Ceci n'est pas un film de boobs innocents sur la plage...

Dans la grande distribution nous arrivons devant le produit mais le problème c'est qu'il y 'en a des dizaines de similaires, comment alors se demarquer ? Le seul lien entre le consommateur et le produit est l'emballage. Alors qu'il est sensé refléter le produit c'est ici que les dérives commencent avec par exemple le pot de yaourt qui parait deux fois plus gros mais qui a un faux fond ou encore le logo « provence » non officiel sur un produit fabriqué en chine.

Avec les jeux vidéo c'est pareil, la jaquette n'est pas toujours à l'image de ce que l'on nous vend et il est bien entendu que les seuls critiques qui vont y apparaitre seront des critiques positives.

Il y a bien d'autres aspects dans la publicité que je ne traite pas mais ces exemples sont pour moi ce qui reste acceptable (et encore) comme technique de vente. La parole du vendeur n'engage que lui et libre à chacun d'y croire et de choisir son produit en connaissance de cause.

Un pallier a été franchi par la suite et des nouvelles techniques de marketing sont apparues afin de ne plus nous vendre ce dont nous avons besoin mais bien ce qu'on nous propose.

 

2eme plan : Manipulation, quand l'inconscient devient la cible

 

Les dérives du marketing sont pour moi tous les éléments qui vont déclencher un achat par des mécanismes dont je ne suis pas conscient.

Les sens à contribution :

Je n'arrive pas à comprendre comment nos sens autre que la vue peuvent influencer un chiffre d'affaire mais pourtant c'est le cas. Des sociétés se font la spécialité de diffuser la musique ou même les odeurs les plus adaptées dans les magasins en fonction des produits vendues, des horaires... Pour le coup je ne fais que très rarement attention à la musique alors bien sur quand je vais m'acheter Starcraft 2 en boutique ce n'est pas la musique qui m'influence mais quand je regarde en passant le rayon des occases peut être qu'elle me pousse à acheter ce petit jeu à 20 euros....

Vendre autre chose, combler le désir :

C'est vraiment la spécialité de certaines marques : Créer le désir jusqu'à rendre le produit indispensable. Par exemple une célèbre marque de pâte à tartiner est omniprésente dans les publicité TV. Maintenant regardez ces publicités, est ce qu'on nous vend du chocolat à l'huile de Palme ? Non, on nous vend un moment de convivialité avec des amis, une santé pour nos enfants bref du bonheur pour notre famille et nos amis. Autre exemple avec des capsules de café. Mais pourquoi mettre des vendeurs en costard qui nous ouvre les portes ? Et bien pour qu'on se sente important, là encore il n'est pas question de nous vendre du café mais bien un statut social, la recette est magique et le succès phénoménal.

Dans le jeu vidéo on achète une expérience extraordinaire, un grand moment de convivialité, bref du rêve. Le problème c'est qu'entre ce qu'on nous vend et ce qu'on achète la différence est assez grande et avant même d'avoir compris pourquoi on se retrouve à abandonner un produit qui était pourtant promis comme le palliatif à une vie morose et insipide (caricature encore).

Un exemple répandue est le principe des suites, on profite d'une notoriété d'un nom (par exemple Alien) pour nous vendre un produit qui est de qualité dans l'imaginaire collectif. Si le nom est de qualité, le contenu doit l'être aussi et hop manipulation parfaite, le produit est vendu alors que le jeu est une mer...

Ce degré de conscience de la manipulation n'est pas le même pour tout le monde et le fait d'être mis au courants de ces techniques permet déjà de s'en « protéger » ou du moins d'en limiter les effets. Mais alors comment rendre cette manipulation plus efficace ?

3eme plan : Transformation, quand le conditionnement est au service de la publicité

 

Il y a encore des études menées pour trouver de nouvelles façons d'influencer le consommateur  mais l'acte de vente n'est pas seulement dû au produit ou aux méthodes de ventes il dépend aussi du consommateur.

Comburant et carburant : Facilité l'assimilation

En comparaison d'une méthode ponctuelle, une façon plus efficace encore pour vendre des produits et de rendre le consommateur en permanence influençable.

Pour faire une analogie, assimilons le cerveau humain à de l'essence et le produit à de l'oxygène. En associant ces deux éléments on peut obtenir une grande énergie (ou une vente). Au fur et à mesure des années l'apport de l'oxygène a été amélioré (tout comme le marketing) mais si on travaille sur l'essence et qu'on la remplace par l'éthanol (ou qu'on grille notre cerveau) on a une réaction bien plus efficace à court terme (surconsommation).

Comment grille-t-on le cerveau humain en quelques exemples (caricaturaux):

                - Tv réalité omniprésente

                - Absence de difficulté dans les jeux vidéos

                - Information disponible partout et tout le temps

                - Connexion permanente

Le fait de maintenir les consommateurs dans cet état où réfléchir est une option facilite grandement la tâche des vendeurs. Plus la peine d'innover ou de chercher des améliorations techniques quand le fait de couvrir le monde de publicité suffit à vendre un produit.

Un effet direct de ce principe est l'augmentation des budgets marketing en proportion du budget total. Quand on voit qu'un budget de développement peut égaler un budget publicitaire ça laisse rêveur.

Un effet indirect, conséquence du premier point : ce qui pourrait être investit dans le développement d'un jeu ne l'est plus.

Il est de la responsabilité du consommateur/joueur de ne pas se laisser influencer par le marketing mais de choisir comme critère des éléments plus importants comme le level design, l'IA ou je ne sais quel autre point portant sur le contenu d'un jeu.  Enfin bref faut pas se laisser aller à la facilité et garder le contrôle de ce qu'on achète (bordel les DLC quoi).

 

Conclusion :

 

Voir qu'il y a parfois plus d'énergie ou d'argent consacré à la publicité plutôt qu'au produit lui-même me semble être un énorme gâchis. Je n'arrive pas à accepter cette réalité ou l'emballage et aussi important que le contenu et pourtant j'en suis parfois le 1er responsable. Pour moi la principale cause de ce phénomène est la paresse. Elle nous pousse à acheter sans réfléchir, à consommer ce qu'on nous propose de plus beaux au premier abord, bref elle fait de nous des gentils moutons au service d'un seul but : le profit.

Mon raisonnement me parait super basique, presque bête mais quand je vois la réalité avec des budgets égaux entre développement et marketing, des jeux avec des notes quasi nulles qui se vendent à foison, des DLC et des season pass qui se vendent par milliers je me dit qu'il reste encore beaucoup de chemin à faire (dans l'autres sens) au consommateur pour qu'il soit respecté par les vendeurs en tout genre.

Le problème c'est que le consommateur n'est vraiment pas aidé dans cette quête d'émancipation, la télévision par exemple qui reste le premier média consommé par les français  (et même s'il propose des alternatives malheureusement souvent boudées), ne fait que rendre le consommateur plus fainéant en ne lui proposant que des programmes ou le cerveau peut être mis en option.

Heureusement le monde n'est pas 100% noir comme je le décris, grâce notamment à des journalistes objectifs, les multitudes de sites thématiques sur le net (mediapart, arrêt sur images...) j'arrive encore à entrevoir la réalité des choses qui se cache derrière l'écran (et encore le doute n'est jamais loin).

La critique de jeux vidéo et pour le coup aussi un outil formidable,  le contenu pur est jugé, et les joueurs sont très sensibles à ces articles, c'est aussi surement pour ça que le Doritos gates à fait tant de bruit, c'est qu'il ébranle l'un des éléments en lequel les joueurs ont encore confiance, ce qui se fait terriblement rare de nos jours.

Les journalistes ont réellement le pouvoir d'influencer le joueur, ils ont ainsi une grande responsabilité, car si cette confiance est perdue le joueur n'aura plus qu'un seul élément vers lequel se tourner pour choisir un jeu : les plus belles babes du salon de l'E3...

Nota bene : Comme je l'ai dit en introduction tout ceci est le point de vue personnel d'un néophyte en la matière, mes théories sur le marketing sont peut-être différentes des pratiques exercées dans ce métier.