Fan de la première heure de Driver, je suis passé par toutes les émotions avec ce Driver San Francisco ! Le premier opus était sorti en 1999 sur la première Playstation et à l'époque, le jeu avait été une bonne surprise. Graphiquement déjà, il en imposait (bon, évidemment si vous regardez les screenshots aujourd'hui, vous risquez de saigner des yeux). Le scénario était assez travaillé pour l'époque et l'ambiance était tout simplement génial. De plus, un soin tout particulier avait été apporté à la physique des véhicules et on ressentait le poids des voitures à chaque virage. S'en est suivi un Driver 2 sorti en l'an 2000 qui était un peu moins réussi mais que les fans n'ont pas boudé pour autant. Puis en 2004, Driver 3 ou Driv3r (pour les djeunz) débarque sur Playstation 2 mais malheureusement, le jeu souffre de nombreux problèmes dont une progression dans le jeu relativement lourde. Viennent ensuite des épisodes Wii, PSP et même 3DS. Bref, la licence Driver aura flirté avec de nombreuses consoles (non ce n'est pas une pu**) mais aujourd'hui, c'est la version next-gen (ou actual-gen) qui nous intéresse avec Driver San Francisco.

Annoncé à l'E3 2010, le jeu propose une nouveauté inédite: le shift. Pour ceux qui ont loupé le principe, il permet au joueur de se déplacer dans le corps d'un autre conducteur et de prendre le contrôle du véhicule (voiture, car, fusée... ah non pas fusée) à tout moment. Si dans l'idée, le principe est intéressant, dans la forme, il fallait bien le justifier. Pour cela, les développeurs ont décidé de pousser notre ami Tanner dans le coma pour justifier tous les trucs un peu zarbi qui vous vont arriver au fil de l'aventure. Bref, je ne vais pas vous faire le test complet du jeu, Julo l'a très bien fait sur Gameblog (en même temps c'est son boulot) mais du coup, après avoir testé la démo solo, je me tâtais à acheter le jeu le jour de sa sortie.


J'ai réussi à retenir ma frénésie d'acheteur compulsif et à éviter le D-Day et je l'ai trouvé à une quarantaine d'euros sur le net en occasion quelques semaines plus tard. Je me suis donc lancé dans l'aventure enchainant mission après mission. Graphiquement, j'ai trouvé le jeu correct mais sans plus, rien de vraiment transcendant. Les cinématiques sont très réussies et intégrées au cours du jeu de manière très fluide. Au niveau de la physique des véhicules, rien à dire non plus, on retrouve les sensations de tout bon Driver qui se respecte. Chaque voiture a un poids différent et une physique particulière. Mais bon voilà, autant casser le délire tout de suite, le jeu m'a assez gonflé. Tout ce qui me plaisait dans Driver, c'est à dire les véritables courses-poursuite ont disparu au profit d'un "shiftage" (©Norhin) à outrance. Alors, certes, on est dans la tête de Tanner donc on peut tout se permettre mais j'aurais préféré un jeu plus terre à terre. Prenons l'exemple du Turbo. Grâce à celui ci, vous pouvez accélérer de manière franche pendant quelques secondes (à la manière d'un kit NOS) et ce, dans n'importe quel véhicule du jeu (même un poids lourd). Déjà, ça casse un peu les sensations d'une poursuite classique mais surtout, ça ne sert strictement à rien puisque, quand vous l'activez, la voiture que vous poursuivez ou qui vous poursuit va quasiment à la même vitesse en s'adaptant à la votre.

Bref, l'essentiel des missions, pour moi, ont tourné autour du "Tu es poursuivi, shift sur les voitures d'en face pour détruire tes poursuivants" au "Tu poursuis, shift sur les voitures d'en face pour détruire le véhicule que tu poursuis". Je comprends qu'on puisse "kiffer sa race" mais moi je trouve qu'on perd une grosse partie de ce qui faisait le charme de Driver.


Cependant, certaines missions sont inédites et propose un peu de fraicheur dans le gameplay. Sans trop spoiler, j'ai aimé la mission où on se trouve dans le véhicule de chasse mais c'est celui qui est devant nous que l'on conduit. A côté de ça, il y a une mission où l'on doit se rendre à un endroit le plus rapidement possible en rameutant les flics pour sauver un enfant. Pour attirer l'attention des forces de l'ordre, Tanner doit les percuter... Alors ok, on est dans la tête de Tanner, il est shooté à la morphine et j'en passe mais se faire défoncer sa caisse pendant 2 minutes par les collègues flics avant d'arriver sur place, de se faire la bise et d'aller délivrer le bambin, non merci. Si c'était moi et pour éviter d'abimer ma caisse, je m'arrête à côté d'une voiture de flics, je lui dis, je suis l'inspecteur Tanner, tu me suis et tu fermes ta gueule. Bon, j'ai peut-être rien compris à la mission mais je l'ai trouvé très mal amené.

Voilà, sans rentrer plus dans les détails (ce n'est pas un test), disons que j'ai fini l'histoire pour choper le trophée Or, que je l'ai revendu sur le net et que je n'ai même pas essayé le multi tellement je l'ai trouvé répétitif (certes, ce dernier est peut-être bon mais je n'avais pas le courage de le lancer). Au final, je n'ai perdu que quelques euros et c'est sans doute ce qui me rassure le plus dans cette histoire. Driver San Francisco n'est probablement pas un mauvais jeu au vu des notes qu'il a reçu sur les nombreux sites spécialisés mais en tout cas, il ne m'a pas convaincu du tout...

PS: Je n'ai pas parlé du Uplay Passport que l'on doit absolument posséder pour jouer en ligne, ce qui devrait tuer encore un peu plus le marché de l'occasion...