Hello tous !

Alors c'est ça, avoir une maîtresse ? Depuis jeudi soir, je ne sais plus où donner de la tête. Passer une heure avec l'une, quelques dizaines de minutes avec l'autre. Puis revenir, l'oeil hagard, vers ce petit truc que vous aviez remarqué un peu plus tôt, et qui furieusement vous donne envie d'y retourner. Depuis jeudi soir, je me sens tel une abeille. Je butine d'une fleur à l'autre, je me gorge de miel et de fragrances sucrées. Et accessoirement je pète la gueule à quelques centaines d'adversaires que j'enchaîne sans même sourciller. Mon sapin, mon chataigner, mon acacia à moi, ce sont les Killer Instinct, les Call of Duty, les Forza, les Ryse, les Killzone et les Knack. Oui, ça défouraille à tout va. Même sur la piste. C'est cela, de ne plus savoir s'arrêter. Ne pas même par où commencer pour enfin pouvoir souffler. Emporté par la passion, je vaque d'une dominatrice à l'autre, d'un suc au suivant.. Ma vie sociale ? Elle est inexistante jusqu'à nouvel ordre. Et le pire, c'est que j'aime ça. Esclave ou ouvrière, même combat.

 

 

 

 

 

 

J'appelle ça le premier effet Xbox One / PS4. Rien à faire, il est impossible de faire son choix. Immuablement, sans cesse, à chaque instant, l'on joue à l'une en pensant à l'autre. Impossible de les départager, chacune d'elle a ses petites manies, ses petites particularités qui vous font l'adorer. Il est loin le temps des débuts de la Xbox 360 et de la PS3, deux machines qui m'avaient de prime abord laissé un peu froid. Ici, la technologie vous pète au visage,vous comprenez enfin ce que veut dire, vraiment, le mot connecté.

Mais avant d'en venir là, commençons par le commencement. Avantage PS4, d'ailleurs, à la sortie du carton. Sony a eu la bonne idée de reprendre exactement le même cablage que pour la PS3, ce qui vous permet d'installer sa descendante en quelques secondes (et vice-versa, ce qui n'est pas négligeable puisque la rétrocompatibilité, c'est tintin). A l'inverse, la Xbox One fait dans le tout nouveau tout beau. Il faudra donc passer derrière le meuble TV pour changer la prise de courant, puis y retourner pour évacuer l'ancien cablage Kinect et le remplacer par celui de Kinect 2. Heureusement que la connectique hdmi sauve la face. C'est beau, un standard.

 

Premier contact avec la PS4

Les premiers instants où l'on alume la PS4 sont un peu déstabilisants. D'abord, à titre personnel, parce que l'image s'est mise à sauter, avec le son, deux minutes durant, avant que la situation ne revienne à la normale d'elle-même (petite sueur froide). Ensuite, étrangement, on découvre que l'interface ressemble fort à celle de la PS3. Puis l'on comprend que celle-ci est beaucoup plus riche, se manipulant non seulement horizontalement, mais également au fil de lignes de menus auxquelles on accède via l'axe vertical de l'interface. La première ligne, basique, renvoie à celle que tout le monde connaît, du PSN aux paramètres. La deuxième livre des accès rapides à certains jeux, certaines fonctionnalités. La dernière est une sorte d'historique de vos activités.

Le pad, lui, tient bien en mains. Globalement, c'est l'esprit Dual Shock qui perdure, évolue un tantinet. La zone tactile apparue entre le bouton share (pour partager ses photos et vidéos sur facebook ou twitter, hélas pas sur Youtube ni dailymotion, apparamment) et le bouton menu (qui permet d'accéder aux diverses options réalisables à un instant T) constitue la seule grosse surprise de l'accessoire. De fait, en dehors de quelques fonctionnalités gadget dans Killzone, elle ne sert encore guère. Quant à la zone lumineuse de la manette, elle change régulièrement et mystérieusement de couleur. Son utilité ? Sans doute à détecter le pad si l'on possède la Playstation Caméra. Mais comme cette dernière n'est pas incluse dans le bundle de départ...

Avant de jouer, on pensera au paramétrage. Côté vidéo, passer en gamme complète de couleurs n'est pas un luxe. Quant à l'audio, il semble peiner quelque peu à identifier les formats de sortie dont votre home cinema dispose. J'ai dû paramétrer les miens manuellement. Un peu agaçant, mais soyons francs : il n'y a là rien de méchant.

Ceci fait, l'on se met à penser à la connectivité de la chose. Pour peu que l'on soit muni d'un câble ethernet, la détection du réseau est automatique, mais c'est la moindre des choses. Ensuite, l'on s'emploie à récupérer son compte PSN, ce qui se réalise aisément à condition que l'on se souvienne de son pseudo et de son mot de passe. Pensez à les noter avant de débrancher votre ancien matériel, c'est un conseil d'ami...

 

Une PS4 dans la poche ?

Au passage, si vous possédez une PS VITA, vous pouvez en profiter pour paramétrer votre PS4 afin de la rendre accessible à distance. C'est en effet l'une des spécificités de la machine : elle est enfin optimisée pour permettre le remote play. Deux préalables tout simples : il faut faire de la PS4 votre console principale (un onglet à cocher à l'installation, ou à retrouver dans les paramètres), et ouvrir l'accès à distance. Je vous mets l'explication en vidéo ci-dessous. En revanche, si la chose a très bien fonctionné hier, lorsque j'ai lancé la Vita en mode PS4 depuis mon boulot (petits lags, néanmoins, et je précise que je n'ai pas essayé des gros titres compétitifs comme Call of Duty - mais ce n'est pas gênant pour Contrast et Knack), je n'y arrive plus depuis lors. Il va falloir que je lance quelques investigations pour voir si mon passage de la freebox en ipv6 est à l'origine du souci, ou si cela vient d'ailleurs. Je vous tiens au courant dès que j'en sais davantage.

Le remote play fonctionne parfaitement avec une deuxième Vita en console d'appoint à la maison ( à la Wii U), et dépend de la qualité de la connexion wifi que vous utilisez, si vous jouez à distance. Cette vidéo piquée sur Youtube en est une bonne illustration, en attendant que je refasse fonctionner mon système.

 

Le PSN, lui, est opérationnel depuis hier soir. Peu de choses à en dire, si ce n'est qu'il propose déjà quelques jolis titres. Contrast, notamment, est particulièrement intriguant. Les quelques minutes passées en sa compagnie -on y incarne une demoiselle capable de se transformer en ombre pour progresser dans une sorte de jeu de plateforme qui passe incessamment de la 2D à la 3D- m'ont semblé très prometteuses. Mais l'autre jeu offert avec le PSN+, Resogun, m'a pour sa part l'air tout à fait anecdotique.

 

Les jeux

On y arrive. Evidemment, sitôt la console allumée, on a envie de voir ce qu'elle a dans le ventre. Du coup, c'est Killzone qui ouvre le bal. Première bonne surprise, d'emblée, vous découvrez qu'il n'y a quasiment plus de temps d'attente pour lancer le jeu, qui s'installe en arrière-plan pendant que vous jouez. Quelques dizaines de secondes suffisent et la partie peut donc commencer. En revanche, la prise de contact est un peu décevante. La scène d'introduction est moche et mal racontée, puis le premier niveau alterne entre le très joli (les espaces ouverts, qui montrent l'étendue des capacités de la console) et le fouilli complet (la forêt). La suite est heureusement d'un meilleur niveau, mais quand même, voilà qui fait un peu mauvais genre pour le titre censé être le plus fort du line-up. D'autant que niveau level-design, c'est un peu le fast-food. On est régulièrement obligé de revenir -artificiellement- sur ses pas, et on se perd dans des environnements qui se montrent, hélas, souvent très redondants. Reste le gameplay, très efficace, heureusement. Je n'ai pas encore testé le multijoueurs, mais je suis à peu près certain que le point fort de ce Killzone est dans le jeu en ligne.

Sinon, côté exclu, je n'ai guère que Knack pour me faire une idée de la bête. Ici, c'est un peu l'inverse de Killzone. La technique est assez light -quoique certains niveaux se montrent vraiment très jolis une fois que l'on avance dans le jeu, mais rien que la PS3 ne saurait afficher- mais le titre est plaisant. Rien de bien exceptionnel dans le gameplay - on est sur de la plateforme 3D - mais le fait de contrôler une créature faite de multiples petits bouts de pierre donne l'opportunité aux développeurs d'imaginer quelques attaques spéciales assez bien trouvées. Reste qu'on n'y passera pas non plus des heures : Knack est un jeu de lancement honnête, mais sans doute appelé à être vite oublié. Sauf pour sa difficulté : punitif à souhait (mourir signifie revenir au dernier check point, parfois éloigné), Knack impose des mécaniques de jeu qui renvoient au temps des jeux 8 et 16 bits, où le combat du joueur contre la machine avait encore un sens. Mais comme le titre est moins addictif qu'un bon hit de l'époque, on en retient surtout le côté frustrant.

Je passe aux titres des éditeurs tiers. Lego Marvel Super-Héros est une vraie petite réussite, mais techniquement on reste très, très proche de la version old-gen. C'est un peu plus propre, un chouilla plus joli, mais c'est quand même le minimum syndical, non ? Assassin's Creed 4 Black Flag, pour sa part, alterne l'épatant et le plus quelconque. Certains effets ont totalement été revus (l'eau, notamment, hallucinante de réalisme) et d'autres sentent bon la version HD des textures old-gen (les feuilles). Un truc vraiment top, en revanche, c'est que les ralentissements ont totalement disparu : le framerate est impeccable, et ça change tout.

A mon sens, la meilleure surprise des franchises vient de Call of Duty Ghosts. Rien à dire, c'est indéniablement beaucoup plus joli que la version PS3. Je ne suis pas encore allé bien loin dans le solo, mais la scène d'introduction avec l'attaque d'Odin, et plus encore la séquence dans l'espace, sont de véritables petites merveilles. Globalement, les développeurs ont  visiblement voulu marquer la différence -et je ne rentrerai ici dans une polémique stérile du genre : "ouais, ils ont volontairement bridé leur jeu sur old-gen pour mieux le vendre sur next-gen", je vois venir les trolls d'ici- et ils y sont parvenus. Ce qui m'épate le plus, c'est cette sensation de profondeur que l'on retrouve dans les paysages, tout comme dans Black Flag d'ailleurs. C'est vraiment une expérience séduisante.

 

La Xbox One, sur charbons ardents

Récupérer la Xbox One vendredi matin s'est révélé un tantinet délicat. Mais finalement, après une bonne heure et demie d'attente - j'étais troisième dans la file, merci la dame qui ne savait pas utiliser sa caisse... seriously - j'ai pu me précipiter chez moi pour me lancer dans l'installation de ma deuxième nouvelle meilleure amie. Ici, comme je l'ai indiqué plus tôt, la chose s'est révélée un peu plus fastidieuse, mais au terme d'une petite demi-heure à récupérer les anciens câbles et à placer les nouveaux, j'ai pu me lancer. La Xbox 360, à l'inverse de la PS3, est pour sa part remisée au fond d'un placard : vu ce que je devrais faire pour y jouer, il y a peu de chances qu'elle retrouve le chemin de ma télé.

La procédure de paramétrage de la bête, au premier lancement, est plus fastidieuse que celle de la PS4, eu égard aux différents réglages que demande la machine pour se connecter, mais aussi à la mise à l'équerre de Kinect 2. Mais bon, l'un dans l'autre, on arrive dans l'interface en un petit quart d'heure. Assez proche dans sa philosophie de celle de la Xbox 360, celle-ci est particulièrement clean, extrêmement lisible. Du moins, en apparence. Trouver certaines fonctions spécifiques -arrêter totalement un jeu, notamment- sont un petit parcours du combattant, et je ne vous parle même pas de l'absence de bouton d'alimentation visible sur la console, l'extinction de la machine passant par le pad ou par la voix jusqu'à ce que vous compreniez qu'il faut appuyer sur le logo Xbox de la machine pour avoir accès à cette fonction. La première fois de ma vie que je bute dix minutes durant sur un tel truc, et je n'en suis pas très fier...

Parmi les points agaçants qui sautent immédiatement aux yeux, il y a le pad, une fois encore alimenté par défaut par deux piles LR6. Le pad PS4, lui, a une batterie intégrée, aussi le choix de Microsoft de persister dans cette voie est-il incompréhensible, ou au moins bassement mercantile. Il faut en effet acheter des kits de batterie rechargeables spéciaux pour avoir le même confort que chez la concurrence. Ensuite, il y a le temps d'installation des jeux. Là, on touche à l'ubuesque, puisque les rôles se sont inversés entre les deux constructeurs. Là où Sony a fait de considérables efforts pour permettre une expérience plus fluide, Microsoft demande des temps d'installation parfois scandaleusement longs. Un point noir qu'il va falloir régler très vite.

Pour le reste, les services en ligne de la XOne semblent pour l'heure un peu plus fournis que ceux de la PS4, ce qui place d'emblée la machine dans une vision plus multimédia que sa concurrente. Les quelques jeux disponibles sur le store sont également assez séduisants. La PS4 a Contrast ? Qu'à cela ne tienne, la Xbox One aligne fièrement Crimson Dragon et Killer Instinct. Je n'ai pas essayé le premier pour l'instant, mais le second est un monstre de jeu en ligne. Pour accéder à sa version complète, il faudra payer une vingtaine d'euros, ceci pour pouvoir utiliser à terme 8 persos (six sont dispo). Mais soyons clair : ce prix, le jeu largement le vaut tant la prise en main de chaque combattant demandera d'heures d'entraînement pour qui veut réussir les enchaînements les plus dévastateurs. Un petit bémol dans cet océan de bonheur, néanmoins : la croix directionnelle de la Xbox One est une plaie, au moins dans les premières heures de jeu et jusqu'à ce qu'on s'y soit habitué. Ayant subi une bonne dizaine de crampes du pouce gauche à force de jouer (à raison d'une toutes les vingt minutes), je commence tout juste à trouver une manière acceptable de m'en accomoder. Microsoft, si tu lis ceci : le stick arcade, c'est quand tu veux.

 

Des jeux quand même plus sexy au lancement

Un autre point fort de la Xbox One comparé à sa rivale, c'est le line-up de lancement. Je n'ai finalement pas opté pour Dead Rising 3, mais je pense y aller d'ici la fin du mois. Pour le reste, j'ai préféré me frotter, en plus de Fifa (égal à lui-même), à Ryse et à Forza. Le premier est bien ce qu'on en dit : une vitrine assez impressionnante, mais techniquement en-deça de Killzone. La narration y est plaisante, en revanche, et l'on se laisse guider avec plaisir dans cette histoire de vengeance à la sauce romaine, quand bien même le gameplay, assez simple, verse dans quelques approximations coupables. Mais ne boudons pas le plaisir : pour un jeu de lancement, la chose est très acceptable. Et vu que l'occasion est finalement autorisée, je ne me priverai pas d'aller le revendre une fois que j'en aurai terminé, ceci pour m'essayer aux affaires de morts-vivants.

J'ai lu beaucoup de choses, ici et là, concernant Forza. Je précise que je ne suis pas un grand adepte de la franchise, ni même de jeux de course automobile en général. mais ce que j'ai sous les yeux est assez bluffant. Le titre, techniquement, fait jeu égal avec ce que propose la PS4, une fois mis de côté quelques petits soucis d'aliasing et de scintillement (le sol, notamment). Le contenu, très critiqué par certains en raison de la disparition de plusieurs circuits, me semble malgré tout franchement riche, et le nombre de championnats à remporter est conséquent, allant des petites sportives aux monstres mécaniques, en passant par les grandes classiques de l'histoire. Quant à la conduite, c'est un régal. Mais je crois que sur ce plan, il y a déjà un moment que la licence n'a plus grand-chose à prouver.

 

Le petit truc en plus

Hey, vous pensiez que j'allais zapper ? Je ne vous ai pas encore parlé de Kinect 2. Pour être totalement honnête, je dois bien dire que j'étais un peu sceptique. Mais la vision infrarouge et la reconnaissance vocale améliorée rendent l'accessoire extrêmement performant. Kinect vous reconnaît instantanément, et vous comprend. Dans Fifa, vous pouvez effectuer des remplacements, changer de formation, j'en passe et des meilleures au simple son de la voix - on l'a tenté avec Dopamine, et c'est assez génial puisque vous n'avez plus besoin d'arrêter le jeu pour gérer votre équipe. Dans Ryse, vous pouvez carrément donner des ordres à vos légions ! Ici encore, la chose est très pratique puisque vous permettant de rester focalisé sur vos combats, dont les finish reposent sur des QTE DISCRETS (non, les boutons n'apparaissent pas, la victime passe en surbrillance avec la couleur du bouton sur lequel il convient d'appuyer dans le temps imparti). Cette petite précision étant faite, vous comprendrez donc que Microsoft tient là un outil performant et plein de potentiel. Reste à voir comment les éditeurs tiers s'en empareront, mais aussi à le comparer avec l'équivalent de la PS4, qui promet les mêmes fonctionnalités. Ici encore, plus d'infos dès que j'aurai pu m'y frotter.

 

Mais alors, qui est la plus belle ?

Tous les fans de Once upon a time vous le diront : Blanche- Neige, évidemment, ou à la rigueur sa belle-maman ! Plus sérieusement, ainsi que je l'indiquais tout au début de ce post, j'ai beaucoup de mal à faire un choix entre les deux. La PS4 semble mieux armée en termes de puissance brute et amène avec elle une interface diablement plaisante, un pad bien pensé (avec une croix de meilleure qualité que celle du pad Xbox One), des fonctionnalités de remote play vraiment performantes, mais manque un peu de jeux vraiment ambitieux pour la fenêtre de lancement de la machine. A l'inverse, la Xbox One a pour elle un line up nettement plus sexy, un Kinect 2 redoutable d'efficacité et une orientation multimédia plus marquée (en passant, j'ai l'impression que le codec de décompression des blu-ray est de meilleure qualité sur Xbox One que sur PS4 -moins d'imprécisions et d'artefacts dans l'image-, mais je vais revérifier ça dès que possible), mais semble un chouilla moins impressionnante à l'écran et, surtout, souffre de ses temps d'installation proprement aberrants. Bref. Autant dire que tout cela se joue dans un mouchoir de poche, et qu'il y aura sans doute de quoi contenter les joueurs sur chaque support. Je suis ravi, pour ma part, de ne pas avoir à choisir...