Hello tous,

Si le cinéma d'épouvante et d'horreur vous fait bicher, vous n'êtes certainement pas sans savoir que mercredi sortira sur les écrans français le très attendu The conjuring, les dossiers Warren, film de genre américain qui a connu un joli succès outre-Atlantique.  Pour l'avoir vu il y a peu de temps, je vous conseille d'ores et déjà de réserver vos billets, car cette virée en enfer est du genre à rester dans les mémoires. Notamment pour son étonnante modernité alors que, paradoxalement, le film de James Wan refuse de jouer la surenchère et remet au goût du jour les ficelles les plus classiques de l'épouvante, mais aussi parce que ces deux heures d'oppression sur grand écran sont l'occasion de se rappeler - enfin! - le véritable sens du mot "peur". La qualité du scénario, la crédibilité de l'interprétation et le fait que le film de James Wan soit inspiré d'une histoire réputée vraie sont autant d'atouts à mettre au crédit de cette oeuvre qui renvoie directement - et à plus d'un titre, comme nous l'allons voir - au classique Amityville, la maison du diable. Pas la moindre des références.

The conjuring, c'est une histoire de maison hantée. Ou, plus précisément, de maison "possédée" par un esprit maléfique qui va s'en prendre à une pauvre famille qui n'avait rien demandé. Je n'en dirai pas davantage ici, ce sera l'objet d'un prochain papier. Là où les choses deviennent intéressantes en ce qui nous concerne pour l'instant, c'est que ce cas de possession est en réalité une histoire vraie - ou prétendue telle -, faisant intervenir deux personnages qui ont régné sur le monde du paranormal nord-américain durant quasiment cinquante ans : Ed et Lorraine Warren, un couple de "démonologistes" qui ont défrayé la chronique jusqu'à il n'y a pas si longtemps.

 

Photo https://www.warrens.net/Warrens-Bio.html

 

Premières présentations

Peu connus en Europe, Ed et Lorraine Warren sont suffisamment réputés outre-Atlantique pour que circulent quelques biographies en anglais plus ou moins bien renseignées sur leur compte. Ed Warren, né le 7 septembre 1926 et décédé le 23 août 2006, était ainsi un vétéran de la Deuxième guerre mondiale, durant laquelle il avait servi dans la Navy. Il aurait grandi au contact du paranormal, la maison de son enfance étant selon lui hantée, si l'on se fie aux quelques lignes du site web officiel des Warren. Son approche rationaliste du surnaturel lui viendrait de son père, un officier de police qui lui répétait sans cesse "Ed, il y a une explication logique à tout ce qui se passe dans cette maison".

Lorraine Rita Warren, née Moran le 31 janvier 1927, a rencontré Ed alors que ce dernier avait 16 ans et travaillait au Colonial Theater, à Bridgeport dans le Connecticut. Coup de foudre immédiat, mais un an plus tard, Ed partait pour la guerre, et son navire de croiser dans l'Atlantique-Nord. Il aura fallu un coup du sort - le navire fut coulé par le fond - pour qu'Ed puisse revenir trente jours durant aux Etats-Unis, le temps d'épouser Lorraine, de mettre sa jeune femme enceinte puis de repartir au combat.

A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Ed Warren suit deux années d'études à la Perry Art School, une extension de la prestigieuse Yale. Le couple, à cette époque, vit de quelques toiles qu'il réalise et vend pour une poignée de dollars. Ed et Lorraine nourrissent également une passion commune : celle de visiter des maisons prétendûment hantées. Lorraine, dans une interview assez récente (https://www.telegraph.co.uk/culture/film/10169312/Lorraine-Warren-ghosthunter-extraordinaire.html), a raconté qu' "Ed voulait savoir si d'autres maisons souffraient des mêmes maux que celle dans laquelle il avait grandi". Toujours est-il que c'est ainsi que le couple commence à travailler de concert dans le registre du paranormal. Et très vite, s'y forge un nom, Ed travaillant en appliquant les principes d'une enquête policière aux investiations tandis que Lorraine se laisse guider par ce qu'elle appelle son "instinct". Une formule gagnante, à laquelle s'ajoute également une forte religiosité, le couple s'appuyant sur les exorcismes pour venir en aide aux personnes qui les sollicitent. Parfois avec l'aval de l'Eglise catholique, parfois en agissant de son propre chef et en réalisant lui-même le rituel. C'est un loisir qui se structure au fil du temps en véritable activité professionnelle. En 1952, le couple fonde la New England Society of Psychic Research (NESPR), structure au sein de laquelle il développe son activité, et formera bientôt plusieurs "ghosthunters" renommés aux arcanes du paranormal.

Il est important de préciser ici que jamais les personnes qui sollicitaient les Warren pour leur aide n'ont eu à débourser un centime. Les partisans des chasseurs de fantômes y voient le signe de leur dévouement et leur honnêté, les détracteurs du couple considèrent plutôt cela comme la preuve que dans le paranormal, l'argent n'est pas chez les victimes, mais plutôt... à Hollywood et, plus largement, dans la médiatisation des affaires, qui a permis la création d'un musée de l'occulte à Monroe, dans le Connecticut (12,50 dollars le tour, d'environ deux heures) ainsi que la création d'une formation pour devenir ghosthunter. De fait, plusieurs personnes ont crié à la supercherie face aux affaires traitées par les Warren, les soupçonnant d'avoir monté de toutes pièces les manifestations du surnaturel dont ils disent avoir été les témoins - et dont ils ont ramené certaines preuves, toute la difficulté étant de savoir si ces éléments d'évidence n'ont pas été trafiqués eux aussi.

J'évacue ici la question de la véracité des propos du couple, sachant qu'il n'y AUCUN moyen de prouver quoi que ce soit dans ce genre de domaine. Je me tiendrai simplement à une position claire sur le sujet : les Warren n'ont jamais nui à personne, et les familles qui les ont sollicités restent aujourd'hui encore pour la plupart de fervents soutiens du couple. On peut donc considérer qu'Ed et Lorraine ont fait plus de bien qu'autre chose durant leur carrière. Au pire, ils nous invitent à croire à l'incroyable, et je suis de ceux qui pensent qu'il n'y a pas de mal à s'échapper un peu, de temps en temps, de la réalité tangible et souvent grise du quotidien.

 

Les affaires les plus célèbres

Réel ou supercherie, il est en tout cas amusant de constater que le cinéma d'épouvante a très largement puisé dans les cas relatés - et richement documentés - par la famille Warren. Nous parlions plus tôt du fameux Amityville, la maison du diable. Sachez que ce long métrage est en fait tiré d'une histoire à laquelle se rattache le nom d'Ed et Lorraine. Et ce n'est pas le seul. Je vous propose donc de faire un petit tour dans les cas les plus emblématique qu'ont relaté les deux chasseurs de fantômes au cours de leur carrière riche, également, de livres et de chroniques.

 

Amityville's horror

Photo https://activerain.com/blogsview/1060198/amityville-horror-house-with-club-chaos-eye-candy-

L'affaire la plus renommée de leur carrière, évidemment, est celle de la maison d'Amityville. Lorraine Warren en a relaté moult détails dans une interview accordée au site movieweb en 2005. Mais d'abord, évoquons l'origine du "mal". Tout commence le 13 novembre 1974. Vers 18h30, Ronald DeFeo Jr., un jeune homme de 23 ans, entre dans au Henri's Bar d'Amityville, Long Island, New York, en hurlant que ses parents ont été tués. En réalité, l'affaire est bien pire : non seulement Ronald et Louise DeFeo sont morts d'une balle dans le dos pendant qu'ils dormaient, mais les quatre autres enfants de la famille ont subi le même sort. Très vite, les investigations laissent à penser que le survivant est en réalité l'assassin, et Ronald Jr ne tarde pas à avouer le crime. Problème : il revendique également, très vite, avoir été obligé de commettre ces actes, poussé par Satan. L'une des multiples versions que l'homme donne de l'histoire - il continue aujourd'hui encore -, mais c'est celle qui a marqué les esprits, et qui donne aux événements de décembre 1975 un lustre tout particulier. L'horreur d'Amityville peut commencer.

13 mois après les événements atroces survenus à Amityville, la demeure d'influence hollandaise du 112 Ocean Avenue est vendue à George et Kathleen Lutz, jeune couple fraîchement marié depuis le mois de juillet 1975. Ils sont informés du drame qui s'est joué ici, mais le prix de la batisse - 80 000 dollars - est une excellente affaire, alors ils s'installent ici le 19 décembre 1975 avec les trois enfants que Kathleen a eu d'un précédent mariage. Ils tiendront 28 jours, en tout et pour tout, avant de prendre la fuite et de ne plus jamais mettre les pieds dans la maison.

Leur récit est une longue liste d'événements étranges et de manifestations potentielles du surnaturel. Des odeurs pestilentielles qui surgissent d'un coup et disparaissent tout aussi vite d'une pièce, George qui se réveille toutes les nuits à 3h15, heure présumée à laquelle DeFeo aurait commis les meurtres, sensations d'oppression, apparition d'une musique non identifiée dans la demeure, crucifix qui se retourne et se renverse... Difficile de trier dans la longue litanie des phénomènes relatés par les Lutz, d'autant que la famille a été invitée par son avocat à donner dans la surenchère pour tirer le meilleur parti possible de sa mésaventure. Très vite, on passera donc à des histoires de transformation de Kathleen en femme de 90 ans, à des histoires de cochon maléfique servant d'ami imaginaire à l'une des enfants, à des portes et des fenêtres inexplicablement endommagées... Une évolution du récit de la famille que les sceptiques utiliseront pour démonter le dossier et crier à la supercherie.

Soit. Il n'en reste pas moins que c'est terrifiée que la famille a quitté la maison qui devait être celle de sa vie. Le 14 janvier 1976, elle claquait une dernière fois la porte de la maison, qui depuis lors n'a plus jamais fait parler d'elle en termes de surnaturel. En revanche, en termes de procès, c'est une autre histoire. Les Lutz ont attaqué les voyants venus à leur demande, la famille qui a racheté la demeure a attaqué à tout vent ceux qui étaient responsables de la nototiété de leur bien... Dans cette affaire, il n'y a guère que les Warren qui soient passés au travers des gouttes. Pourtant, ils en ont tiré l'essence même de leur gloire.

 

C'est en février 1976 que Lorraine et Ed rencontrent George Lutz dans une pizzeria non loin de la demeure. La rencontre a été organisée par Marvin Scott, un reporter de Channel 5 New York, et débouche sur le rassemblement de toute une équipe afin d'enquêter au coeur même de la bâtisse, à la demande de son propriétaire. Et les événements qui se déroulent en ce mois de mars 1976 ont marqué Lorraine Warren à vie. Dans son interview effectuée en 2005, elle raconte que la présence s'est non seulement manifestée pendant les investigations, tentant notamment de tuer Ed Warren, mais aurait poursuivi le couple jusque dans sa voiture, puis à son domicile. De fait, Lorraine Warren est toujours persuadée d'être surveillée par ce qu'elle a qualifié de "mal à l'état pur". Quant aux "preuves" avancées pour établir la présence du mal,  elles sont multiples. La plus connue consiste en cette photo d'enfant prise durant les recherches. Elle a fait le tour du monde.

La théorie avancée par les Warren pour expliquer cette présence fait appel à une sorte de trinité maléfique. Outre le meurtre multiple, le terrain sur lequel est édifiée la maison aurait appartenu à John Ketchum, un adepte de la magie noire. Et en remontant plus loin encore, ce même terrain aurait accueilli un asile pour les malades et les fous de la tribu indienne des Shinicock.

Les Lutz ont déménagé en Californie. Ils soutiennent aujourd'hui encore les éléments avancées par les Warren pour arguer de la présence du surnaturel dans la demeure.

Les Warren, eux, n'ont jamais remis les pieds dans la maison.

Depuis leurs investigations, aucun signe d'événement paranormal n'y a plus jamais été relevé.

 

The Demon murder trial

Drôle d'histoire que celle d'Arne Cheyenne Johnson, puisque débutant par un cas de possession d'un tiers. Le 3 juillet 1980, Arne et sa compagne, Debbie, retrouvent le petit frère de cette dernière, David, en sanglots et criant voir un monstre, une "bête terrible" selon ses termes. S'ensuit rapidement une aggravation de son état, les visions se multiplient au point que la famille fait appel à Ed et Lorraine Warren douze jours après les premiers symptômes. Très vite, convaincus que le jeune homme est possédé, ils organisent une série d'exorcismes (trois, selon eux) au fil desquels ils font dire à David le nom de 43 démons qui seraient présents en lui. Arne, très attaché à David, y harangue le démon plusieurs fois, l'invitant à le prendre lui au lieu de sa victime. C'est ce qu'il finira par advenir. Bientôt, Arne présente lui aussi des signes de possession, selon les Warren. Et c'est une histoire qui finit par le meurtre à son domicile, le 16 février 1981, d'Alan Bono, le propriétaire du couple et patron de Debbie. Le temps d'une querelle sur fond d'alcool, Bono décide de retenir la petite cousine de 9 ans de Debbie chez lui. Johnson, déjà parti rejoindre son véhicule puis prévenu par Debbie des événements, retourne sur ses pas pour récupérer l'enfant. Quelques instants plus tard, il ressort du domicile en état de transe, "impossible à bouger, comme une pierre" témoignera Debbie, puis se dirige vers la forêt en grognant. Il sera retrouvé trois kilomètres plus loin. Bono, lui, devait mourir de ses blessures, plusieurs coups de couteau portés au thorax.

L'affaire est intéressante car c'est la première de l'histoire du droit américain dans laquelle l'avocat de la défense a tenté de défendre son client avec l'argument de la possession, soutenu par les Warren. Ces derniers n'auront pas le droit de témoigner, mais Johnson sera finalement condamné pour homicide involontaire et ne purgera que cinq années de prison pour ses actes, signe sans doute que le jury américain n'est à l'époque pas resté insensible aux éléments troublants de cette affaire. Depuis lors, Arne Johnson a repris sa vie, toujours en couple avec Debbie. Le couple tient toujours pour véridique sa double expérience de possession.

 

Les autres cas, dont "The conjuring"

Bien d'autres affaires pourraient être évoquées ici, les Warren revendiquant pas moins d'une dizaine de milliers de cas analysés au cours de leur demi-siècle de carrière. En vrac, l'on pourrait citer une affaire de loup-garou remontant à 1981, ou le dossier intitulé "Haunting in Connecticut", qui a donné son nom au fil éponyme. Mais surtout, ce qui nous intéresse aujourd'hui tient à cette affaire assez ancienne puisque remontant au début des années 1970 : en 1971, la famille Perron s'installe dans une petite ferme de Harrisville, dans l'Etat de Rhode Island, et très vite devient témoin d'événements inexplicables. On parle ici d'odeurs pestilentielles, d'objets qui se déplacent seuls, de portes et fenêtres qui s'ouvrent et se ferment inexplicablement. La présence semble hostile, au point que Carolin Perron, la mère de famille, finit par faire appel aux Warren. Je n'en dirai pas davantage ici, histoire de vous ménager le suspense et de vous permettre de découvrir tout cela dans le film : ce dernier a été assez largement adoubé par Lorraine Warren, qui regrette tout juste quelques libertés prises avec la fin, un peu trop spectaculaire à son goût, mais aussi par la famille Perron, qui a vécu ces événements. Les Perron et Lorraine Warren font partie de la promotion du film, peut-on tout de même noter pour apporter la petite nuance indispensable à la chose...

Le site historyvshollywood.com s'est amusé à effectuer quelques petites recherches, de son côté, pour tenter d'évaluer la véracité des éléments détaillés dans le film. Il semble que The conjuring soit assez précis, ce qui rend la chose encore plus intéressante. L'esprit principal hantant la demeure, ainsi, serait bel et bien celui de Batsheba Sherman, selon de vieilles légendes locales. En revanche, cette sinistre personne ne serait pas morte dans sa demeure dans les conditions narrées par les Warren et le long métrage, mais de vieillesse en 1885. La tradition locale raconte qu'elle aurait bel et bien commis un infanticide, mais que la justice ne serait pas parvenue à le prouver. Sa tombe est toujours visible dans le cimetière de Harrisville.

Toujours selon historyvshollywood.com, les propriétaires successifs de la demeure ont pour beaucoup confirmé la présence d'événements surnaturels, et la ferme est passée de main en main à maintes reprises depuis l'affaire Perron. Le propriétaire actuel, Norma Sutcliffe, indique cependant que ces événements sont devenus rarissimes, elle-même n'ayant relevé qu'une lumière bleutée dans sa chambre, une nuit. Le propriétaire précédent, un homme d'Eglise, n'aurait lui rien remarqué. 

 En haut, la maison du film. En bas, la véritable demeure.

 

Quelques bonus

Pour terminer ce post, quelques petites anecdotes que vous pourrez garder à l'esprit pendant votre séance. La première d'entre elles, c'est que Lorraine Warren s'offre un petit caméo au beau milieu du long métrage. Soyez attentifs, c'est assez furtif, mais vous la reconnaitrez assez facilement si vous avez regardé les vidéos la concernant sur cette page.

La seconde petite anecdote dont j'ai envie de vous parler est relative à la poupée que vous verrez immanquablement, durant la séance. Celle-ci n'est pas juste un artifice narratif, mais appartient bel et bien à une autre affaire étudiée par les Warren. Une infirmière avait reçu en 1970 ce jouet, prénommé Annabelle, comme cadeau d'anniversaire de la part de sa mère. Or, l'accessoire se serait mis à bouger dans l'appartement de la jeune femme (loué en colocation, ce qui occasionne un double témoignage confirmant ces éléments). Les choses se seraient aggravées rapidement : selon les deux jeunes femmes et la victime, la poupée aurait tenté d'étrangler un ami hébergé temporairement dans l'appartement durant la nuit. Les Warren, appelés à la rescousse, ont arrangé un exorcisme de l'appartement et récupéré la poupée, particulièrement néfaste selon Lorraine. Depuis, Annabelle est suspectée d'avoir attenté à la vie d'un prêtre, dont les freins de voiture ont cédé après une confrontation avec le jouet, et d'être responsable de la mort d'un jeune homme qui se serait moqué d'elle lors d'une visite au musée : selon le site warren.net, il serait mort quelques heures après son passage au musée dans un accident de moto, sa compagne étant hospitalisée durant un an.

La poupée aurait en fait, selon les Warren, été hantée par l'esprit d'une petite fille morte dans l'appartement des années auparavant. On notera, enfin, que le film The conjuring s'est offert une petite liberté en modifiant l'aspect du jouet. Voici, ci-dessous, les deux versions, toujours grâce au site historyvshollywood.com. A gauche, la véritable poupée, à droite, celle du film.

 

L'interview de Lorraine Warren, dans le cadre de la campagne de promotion du film

 

Sources:

https://www.telegraph.co.uk/culture/film/10169312/Lorraine-Warren-ghosthunter-extraordinaire.html

https://au.ibtimes.com/articles/494599/20130726/conjuring-lorraine-warren-ed-perron-family-horror.htm#.UhC695Ipqik

https://flavorwire.com/405552/the-long-strange-career-of-the-conjuring-demonologists-ed-and-lorraine-warren

https://www.edandlorrainewarren.org/

https://www.facebook.com/pages/Ed-and-Lorraine-Warren/106107502754486

https://horrorfanzine.com/real-life-conjuring-ed-and-lorraine-warren/

https://en.wikipedia.org/wiki/Ed_and_Lorraine_Warren

https://rr0.org/science/sur/fantome/enquete/dossier/Amityville/index.html

https://www.ghostvillage.com/legends/warrens.shtml

https://www.thedemonologist.net/the_warrens_20903.htm

https://www.warrens.net/Warrens-Bio.html

https://newsroom.warnerbros.fr/news-fiche-1-conjuring__qui_est_la_vraie_lorraine_warren__-783.html

https://www.youtube.com/watch?v=ee8RYGds9tM

https://www.youtube.com/watch?v=FK8_So8mA5o

https://www.tribute.ca/inspiration/ed-and-lorraine-warren/55/32484/

https://www.movieweb.com/news/psychic-lorraine-warren-talks-about-the-real-amityville-horror

https://www.thedemonologist.net/work5.htm

https://en.wikipedia.org/wiki/The_Amityville_Horror

https://www.historyvshollywood.com/reelfaces/conjuring.php