Hello tous,

Pour une fois, je prends la suite de Dopamine, qui a déjà largement chroniqué Forza Horizon, afin de vous "vendre" une course automobile. Cela fait longtemps que je n'avais plus pris de plaisir à un jeu de ce type, n'étant pas particulièrement fan du genre. Mais Playground Games réussit à allier fun et réalisme et, surtout, à proposer une conduite vraiment grisante, de nature en tout cas à séduire même les plus rétifs à ce type de productions. Je vous le conseille chaudement !

Retrouvez ci-dessous la partie principale du test que j'ai consacré à la bête, sachant que vous retrouverez tout ça dans son contexte sur https://www.dna.fr/loisirs/jeux-videos, comme d'habitude. Bonne lecture, et peut-être à bientôt sur le multi...

 

Trace la route ! [30.11.2012]


Le pari était risqué : en tentant d'associer le réalisme d'une simulation automobile au fun des courses arcade, le tout dans un monde ouvert gigantesque, Forza Horizon ne partait pas forcément gagnant sur un marché très disputé. Mais le petit nouveau des course auto, indéniablement, en a sous le capot.

 

Avaler le bitume. Fuir vers l'horizon. Rouler à tombeau ouvert au bord des canyons, dans la montagne, au coeur du désert. Sans se soucier de la loi, des concurrents, juste prendre la route et s'en aller errer au fil du vent. Défier les as du volant, enfin, si l'envie vous prend. Forza Horizon se définit en tant que jeu de course, a priori. Il est infiniment plus en réalité. Il est une invitation au voyage, à la vitesse, à la découverte de paysages enchanteurs au fil d'une grisante sensation de liberté. C'est un grand écart, surtout, auquel une série culte de la simulation automobile ne nous avait jusqu'ici guère habitués.

Géniale hybridation



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Visuellement, Forza Horizon impose sa classe. Et dire qu'il s'agit d'un monde ouvert ! 

Réalisé par Playground Games - une équipe constituée de transfuges de l'excellent studio Bizarre Creations, à qui l'on doit la série Project Gotham Racing - Forza Horizon rompt radicalement avec la tradition de la licence initiée par les surdoués de Turn 10. Ici, adieu les circuits, au revoir cette conduite exigeante qui demande une maîtrise parfaite du véhicule et des trajectoires. Fruit de l'hybridation entre le moteur et la physique de Forza Motorsport et l'approche plus grand public de PGR, Forza Horizon opère en douceur un virage vers le grand public. Il en résulte un univers totalement ouvert, des sensations de conduite réalistes mais une conduite simplifiée, plus apte à fédérer aussi bien les néophytes que les plus passionnés.

Le terrain de jeu choisi, c'est celui du Colorado. Un pari a priori risqué que celui d'ancrer l'aire de jeu dans une ocre réalité, mais les environnements sont malgré tout riches de leur diversité. Petites villes, campagne de pré-montagne, cours d'eau, cascades, désert et grands reliefs se partagent l'univers sans jamais lasser, d'autant que le cycle jour-nuit permet d'y redécouvrir sans cesse les environnements déjà traversés. Premier constat admiratif à la clé, d'ailleurs, pour celui qui s'en va explorer ce territoire : l'on n'avait jamais vu un monde ouvert proposer une telle finesse dans les textures et la modélisation. Car Forza Horizon est beau, diablement même. L'on mesure, à en parcourir les trésors, combien la concurrence est à la traîne.

Devenir l'as des as



S'y perdre est un bonheur. Mais, bien sûr, Forza Horizon, c'est au départ un événement sportif dont il faudra tenir compte pour avancer. Un campement général y sert de centre névralgique : c'est ici que des épreuves variées sont proposées pour progresser et devenir l'as des as - l'objectif final étant de vaincre le caïd des routes Darius Flynt. Sachant que la course est partout, multiforme. Elle peut devenir épreuve de vitesse contre un avion ou une montgolfière, duel en mano à mano face à une tête brûlée qui vous donnera du fil à retordre, mêlée redoutable au fil d'une classique opposant le joueur à une horde de conducteurs bien décidés à s'imposer. Idée amusante, il est aussi possible de déclencher une confrontation au gré de ses pérégrinations, en se plaçant simplement derrière le véhicule que l'on souhaite défier. Autant dire que l'on n'aura guère le temps de s'ennuyer...

La course est omniprésente, mais pas seule à forger le challenge de cette chevauchée sauvage. Car la prise de risque au volant, elle aussi, est constamment favorisée : réussir un drift, atteindre une vitesse record - Bien évidemment, pour être flashé - frôler les autres véhicules, démolir les panneaux de remise au bord de la route... Tout est fait pour inciter le joueur à oser sortir des confortables trajectoires qui lui sont proposées à l'image de ce qu'un Motorsport a l'habitude de faire. Cette prise de risque, cette conduite spectaculaire est aussi une condition sine qua non pour attirer l'attention d'un sponsor, son soutien amenant de substantiels bénéfices. Vital, car l'argent est ici le nerf de la guerre : une centaine de voitures sont à collectionner, à acheter, à prendre à un adversaire vaincu... ou parfois, bonne surprise pour les fauchés, à trouver au fond d'une grange oubliée. Certains bolides, en effet, ne pourront être acquis qu'en explorant la carte dans ses moindres recoins... et en faisant preuve de sagacité.

Le coup de génie de ce Forza Horizon, partant, c'est sa capacité à mettre tout le monde d'accord une fois la manette entre les mains. A chacun, de fait, d'y construire sa propre manière de jouer: aux plus exigeants la conduite sans les aides proposées par défaut (qui peuvent être désactivées dans les options), et aux nouveaux venus le plaisir d'une conduite simplifiée, au fil de laquelle ne comptent plus que la trajectoire, les dérapages et le plaisir de s'en aller, parfois physiquement, se frotter aux adversaires de son souhait. Forza Horizon réussit l'impensable, ainsi, en parvenant à trouver le juste équilibre entre plaisir de jeu et réalisme de la conduite. Il pourrait bien, sur ce terrain, réconcilier avec les circuits nombre de joueurs échaudés par l'exigence de Forza Motorsport.

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Une carte, un GPS, et c'est parti pour l'aventure... 

 

La petite déception



Le seul regret que pourrait susciter cette belle histoire, c'est son mode multijoueurs. Non qu'il soit mauvais, d'ailleurs : distinct du monde ouvert proposé dans le solo, celui-ci se limite cependant à des courses aux trajets préétablis au fil desquelles le joueur vient se frotter à sept adversaires au maximum. Vitesse pure, poursuite ou chasse, les modes proposés y sont heureusement suffisamment variés pour pallier cet impair. Mais si le plaisir est au rendez-vous - et plus que cela, même -, l'on ne pourra néanmoins s'empêcher d'imaginer des sessions de jeu durant lesquelles il aurait été possible de défier l'adversaire de son choix sur le bitume de ce fabuleux monde ouvert dont le solo seul peut se targuer. Un paradoxe, car c'est aussi une excellente raison de se réjouir et d'espérer : un deuxième opus de ce remarquable "spin of" vidéoludique a au moins, par ce biais, une raison de devenir réalité...