Hello tous,

Aujourd'hui, je vous livre ci-dessous la partie principale du test que je consacre à Assassin's Creed III sur notre site https://www.dna.fr/loisirs/jeux-videos. Un jeu que j'ai bien failli détester, avant d'en tomber éperdument amoureux. Mais c'est une passion qui se mérite...

 

La diva des assassins [11.11.2012]

Il était attendu au tournant... et il répond aux espoirs que des millions de joueurs avaient placés en lui, indéniablement : Assassin's Creed III est bien l'un des principaux blockbusters de l'année 2012. Mais rarement un jeu de cette envergure aura joué à ce point avec les nerfs des fans avant de leur offrir la plus belle des catharsis.

La vie d'un assassin est une pénitence. Presque quatre heures durant, c'est le sentiment qui domine en tout cas au contact d'Assassin's Creed III. Quatre heures d'un prologue loin d'être inintéressant certes, où se tissent discrètement les fils d'une intrigue aux résonances historiques et ménageant quelques moments de bravoure qui resteront dans les mémoires. Assassins, templiers, présent et passé... Toutes les constantes de la série trouvent ici une mise en place efficace, dont on saisira d'ailleurs bientôt toute l'importance. Mais ces quatre heures sont celles, d'abord, de l'incompréhension. Puis de l'attente, au fil d'interminables cinématiques et de séquences de gameplay que l'on pense alors datées, lourdes, sans forcément grand intérêt. Quatre heures dont la véritable nature ne se révèle qu'une fois l'aventure principale enfin engagée. Une diva n'eût pas su mieux se faire désirer.

Pour l'Indépendance



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C'est à la découverte de la genèse des Etats-Unis qu'invite ce troisième opus. 

Car le jeu, le vrai, se dévoile une fois l'interminable prologue achevé. Incroyable différence. Comme si tout faisait alors sens, Assassin's creed III place le personnage du jeune Connor - de son vrai nom Mohawk Ratohnhaketon - au coeur de ses préoccupations. L'enfant, d'abord, découvre comment se mouvoir dans la nature, se cacher au regard de ses camarades. Puis il grandit, apprend à se déplacer d'arbre en arbre dans cette forêt si riche de faune et de flore, au fil des saisons qui passent. Le jeune homme est un chasseur, aussi, et c'est à devenir un prédateur qu'il entend convier le joueur. Traquer sa proie, piéger le renard, l'ours, le daim ou le lapin. L'on est bien loin des préoccupations d'Altaïr et Ezio, figures emblématiques de la série.

Assassin's Creed explorait la Jérusalem des croisades, ses séquelles s'offraient l'Italie de la Renaissance comme terrain de jeu. Aujourd'hui, les développeurs invitent à traverser l'Atlantique pour rejoindre cette bouillonnante Amérique qui se cherche encore une destinée en cette fin du XVIIIe siècle. La guerre d'Indépendance guette, le continent a rendez-vous avec son Histoire. Et en ces temps si jeunes, assassins et templiers se disputent le nouveau monde, à la recherche une fois de plus de ces artefacts enfantés par la première civilisation et qui pourraient, selon les mains entre lesquelles ils tombent, sauver le monde ou précipiter sa chute. Car en écho se joue une autre partie d'échecs, celle des temps modernes. Et dans cette brûlante actualité, Desmond Miles doit faire vite pour barrer le chemin à la fatalité, à ce 21 décembre 2012 qu'il convient de redouter. En puisant dans la mémoire de son ancêtre, il pourrait peut-être y arriver...

Subtil dosage, riche background



En jonglant entre les époques, Assassin's Creed III parvient à trouver un équilibre que ses prédécesseurs n'avaient pas totalement réussi à doser. En l'an de grâce 2012, Desmond fait avancer le scénario au rythme de missions très scénarisées et diablement bien amenées. Au XVIIIe siècle, Connor remplit de son côté les missions qui lui sont confiées, tiraillé entre son devoir - être digne de l'ordre des Assassins - et sa propre volonté. Car il n'a pas oublié son désir de vengeance, né avec la mort de sa mère devant ses yeux.

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Grande nouveauté : Connor peut désormais évoluer dans les arbres. 

En ce volcanique passé, Connor devient l'assassin pour qui s'ouvrent le plus de portes. Espionner et éliminer des cibles, combattre des groupes d'ennemis avec une folle agilité - quel bel apport que ce tomawak -, se faufiler dans les rues et sur les toits de Boston ou de New York constitue le coeur de l'aventure, avec les grandes virées au beau milieu de la forêt. Mais le jeune assassin a plus d'une corde à son arc, et s'occupera également de gérer la réfection du manoir de son tuteur. Il y a toute l'économie d'un domaine à développer.

Surtout, Assassin's Creed III s'aventure en terres vierges, en offrant la possibilité à son héros de naviguer. Le jeune Connor peut en effet prendre la tête d'un équipage et d'un navire pour s'en aller guerroyer sur le vaste océan. Incroyable jeu dans le jeu: on se perdrait avec délectation, des heures durant, à naviguer en surveillant le vent, à prendre en chasse les esquifs ennemis, à donner du canon pour les couler d'une salve bien sentie. La meilleure surprise de cet opus est sans doute ici.

L'aventure au coeur



Certes, tout n'est pas parfait dans ce monde ouvert aux ambitions gigantesques. Des IA adverses encore régulièrement prises en défaut, un système de camouflage ici et là trop permissif, une profusion de missions secondaires qui pourront nuire à la cohérence de l'expérience de jeu principale, un système de déplacement dans les arbres trop dirigiste... Mais Assassin's Creed III est, de loin, le plus abouti des volets de cette passionnante saga. S'y plonger, sans manichéisme aucun, au coeur de la révolution américaine, y trembler pour un héros parmi les plus complexes que le jeu vidéo ait créés, résonner aux noms de ceux qui ont fait l'Histoire outre-Atlantique : plus qu'une expérience ludique, les développeurs d'Ubisoft Montreal ont créé un univers vivant, vibrant, émouvant. A consommer passionnément...