Hello tous,

Je ne pouvais pas laisser passer ça. Le dernier de post de MAD, dédié  à l'historique bataille des 16 bits SNES et Megadrive et que vous retrouverez à l'adresse https://www.gameblog.fr/blogs/madstreet/p_70817_le-grand-debat-super-nintendo-contre-megadrive, est de ceux qui ne peuvent pas laisser indifférents les vieux de la vieille. Parce que cette guéguerre-là, on l'a tous vécue, nous, les plus de 30 ans. A l'époque, elle se résumait à choisir son camp : Nintendo et son cortège de Mario, Metroid, Zelda, ou Sega et ses Phantasy Star, Sonic, Shinobi, j'en passe et des meilleures. Crêpages de chignons assurés entre copains dans les cours de récré...

Avec le recul, on en sourit, aujourd'hui. La Megadrive a débarqué en Europe fin 1990, la Super Nintendo l'a suivie deux ans plus tard. C'est loin. Mais cet affrontement-là, à bien y réfléchir, est de ceux qui ont fait l'histoire du jeu vidéo. Ses plus grandes heures sont peut-être ici, diront même les nostalgiques. Ils n'auront pas tout-à-fait tort. Outre la question de la comparaison technique -qui mine de rien n'était pas forcément en défaveur de la Megadrive (cf https://www.gamopat.com/article-18223990.html)-, ce sont en en effet deux philosophies assez opposées du jeu vidéo qui se sont à l'époque affrontées. Nintendo y avait déjà cette approche faite d'ouverture sur un large public, proposant aussi bien des titres pour les plus jeunes que des productions hardcore au dernier degré, tandis que Sega se focalisait sur le public des purs gamers. Ca ne vous rappelle rien ?

Les pubs, à l'époque, n'étaient pas anodines. "Sega, c'est plus fort que toi" renvoyait justement au challenge proposé par les jeux, la firme axant sa communication précisément en direction des gamers attirés par le challenge. D'où aussi cette impression de vitesse, de haute technologie -pour l'époque- dans chaque communication. La mascotte Sonic, créée en réponse à Mario, était d'ailleurs le fruit de cette philosophie.

 

Nintendo, de son côté, la jouait davantage pédagogique, et dévoilait au passage la variété importante de la production qui était développée sur le support. Je me souviens des pubs (à voir ci-dessous), diffusées à l'époque de manière conséquente sur la TV hertzienne : plus posées, elles mettaient en avant les innovations techniques du hardware -le fameux mode 7-  mais n'oubliaient jamais de rappeler la présence de la mascotte Mario, dont les jeux servaient en général de vitrine technologique à chaque nouveau hardware de la firme au plombier.

 

Super Nes et Megadrive se sont écoulées, chacune, à quelque 40 millions d'unité au total. Il est de bon ton de signaler que ce sont ces deux consoles -et dans une moindre mesure la PC Engine de Nec- qui ont préparé le terrain pour l'avènement du jeu vidéo comme mass media, rendu possible avec la sortie de la Playstation en 1994 (et non pas 1194, ainsi que me l'a très justement fait remarquer Heldjy. Toujours quelqu'un pour vous taper sur les doigts ^^). Et que la Playstation aurait dû, à l'origine, être un produit conçu conjointement par Sony et Nintendo... avant que la firme au plombier ne coupe les ponts et que Sony décide de se lancer seul dans l'aventure. Je ne vous referai pas l'historique de cette histoire de trahison et de procès, la page wikipedia de la Playstation est là pour ça (https://fr.wikipedia.org/wiki/Playstation). Mais ici encore, c'est un moment charnière de l'histoire du jeu vidéo qui s'est joué.

Maintenant, vous me demanderez peut-être comment je percevais les deux consoles à l'époque. Je ne vous cache pas que les sirènes de la Super Nintendo ne m'ont pas laissé insensible à l'époque la sortie de la console. Street Fighter, la killer-ap du hardware, n'y était pas pour rien. Mais voilà, dans la famille, on a toujours été Sega, depuis la Master System. On a donc opté pour la Megadrive -d'abord japonaise, mes parents l'avaient fait importer!. Et on ne l'a jamais regretté. Les nuits passées sur Landstalker, Wonderboy 5, Herzog Zwei, Curse et Toki avec mon frangin sont gravées dans ma mémoire.

La principale différence entre les deux hardwares était visuelle. A l'écran, certes, la Super Nintendo affichait plus de couleurs, plus de détails, des jeux techniquement plus aboutis. Mais la Megadrive avait pour elle un rendu à l'écran plus patiné, moins plat, avec des couleurs plus vives. Je vous invite, sur ce point, à comparer le rendu de Super Mario et de Sonic: vous y comprendrez le sens de ma remarque.

 

Pour autant, loin de moi l'idée de hiérarchiser les deux consoles. Le titre de mon post a uniquement vocation à refléter une appréciation, globale. Parce que la SNES, finalement, est aussi passée par mon salon. Je m'y suis beaucoup amusé sur Street Fighter 2, les DBZ, Secret of Mana, Secret of Evermore, Front Mission, Final Fight, Zelda, F-Zero, Pang et autres merveilles qui en fait la réputation. Mais je n'ai retrouvé cette "Sega touch" qui rendait les hardwares de la firme au hérisson si spéciaux. Cette "touch" qui m'a d'ailleurs fait craquer pour la Saturn puis la Dreamcast, par la suite. Je suis de ceux qui regrettent au plus haut point que Sega ait abandonné ses ambitions de constructeur : c'était sur ses hardwares que l'esprit "arcade" - auquel je suis toujours très sensible -était le mieux représenté.

J'ai pu lire, à travers les commentaires du post de MAD, beaucoup de prises de position en faveur de la Super Nintendo. Indubitablement, il s'agit d'une console mythique. Mais à mon sens, elle ne l'est pas davantage que cette Megadrive qui reste, à mon sens, le symbole de l'une des plus belles époques de l'épopée vidéoludique, en un temps où les exclusivités étaient réelles et définitives, où l'on désespérait d'ailleurs parfois un peu de cet état de fait. Mais la guerre des consoles était belle, du coup, et profitait au passage de ces productions calibrées pour les hardwares des deux supports. Il ne s'agissait certainement pas de réaliser un jeu en limitant les appels aux ressources techniques propres à chaque support, afin de faciliter le portage d'une console à l'autre. Non, les développeurs cherchaient à dépasser les limites, à pousser les machines dans leurs derniers retranchements. C'est notamment ce qui a permis à la Megadrive d'accueillir un titre qui risque encore un véritable ovni, puisqu'a priori impossible à réaliser sur le support: Comix Zone. Si vous ne l'avez pas essayé, je vous conseille de le faire au plus vite. 

Ce sera tout pour ce petit cri du coeur de la journée. Mais quand même, pour l'heureux épilogue : aujourd'hui encore, les deux consoles trônent fièrement dans mon bureau, connectées à une bonne vieille TV CRT 100 hertz de 81cm de diagonale qui rend justice à leurs jeux. Le pire, c'est que j'y joue davantage qu'aux hardwares de la génération actuelle, préférant le challenge ludique certes simple, mais infiniment plus prenant, qui était proposé en ces temps bénis du début des années 1990. Super Nes, Megadrive ? Aujourd'hui, je prends les deux, sans distinction. Alors déclarons enfin l'armistice !