La nuit déchirée

 

Hello tous,

Du 14 au 22 septembre prochain, je vais passer grosso modo une cinquantaine d'heures dans les salles de ciné strasbourgeoises. Il y a une très bonne raison à cela : pendant un peu plus d'une semaine s'y tiendra le cinquième festival européen du film fantastique, véritable pépinière de pelloches flippantes et horrifiques venues du monde entier. Et j'en connais désormais la teneur, puisque cet après-midi, le programme a enfin été révélé dans son intégralité : j'ai repéré pas moins de 22 films à voir lors de cette édition.

Pour tenir un tel rythme, une seule solution : j'ai pris (encore) des congés.

J'ai l'intention de partager avec vous les bonnes et les mauvaises surprises du festival, comme l'an dernier. Les films à voir, ceux à éviter. Je ne désespère pas, non plus, de motiver l'un ou l'autre d'entre vous à me rejoindre pour profiter de cette orgie de films de genre à voir dans des conditions optimales, et pas lors de tristes sorties direct-to-dvd. D'autant que le FEFFS, de son petit nom, est bourré de rendez-vous sympas, d'insolites rencontres. J'y ai croisé Brian Yuzna (Reanimator) le temps d'une petite discussion voici deux ans, j'ai pu écouter l'immense George Romero, je me suis (un peu) pris la tête avec Franck Richard, le réalisateur de La meute, avant de finir par en discuter calmement autour d'un café. C'est aussi à l'occasion du festival que je me suis retrouvé, un soir, à guider la sublime Emilie Dequenne jusqu'à son hôtel, parce qu'elle s'était égarée et que son équipe l'avait oubliée. Je vous vois venir, bande de petits polissons : en tout bien tout honneur, je tiens à le préciser !

Le FEFFS, c'est un moment de proximité avec les équipes de tournage qui sont là pour défendre leur film en compétition. Strasbourg n'est pas une très grande ville, alors le temps du festival, vous avez toutes les chances de rencontrer un acteur, un réalisateur... Des pelletées de journalistes, aussi : les p'tits gars de l'excellent Mad Movies sont désormais des habitués. Rürik, si tu lis ceci, sache que je suis partant pour un café !

Pour cette édition 2012, c'est Mick Garris qui se charge de présider le jury. Je ne suis pas particulièrement fan du travail du bonhomme - sa Nuit déchirée est un abominable navet -, mais il a tout de même à son actif un sympathique Critters 2 et le très correct La mouche 2. Il est surtout à l'origine des deux anthologies Masters of Horror et Fear Itself, ce qui devrait rendre les discussions en sa compagnie absolument passionnantes. Il faudra donc que je me débrouille pour me retrouver le temps d'un petit pot en sa compagnie. Ce sera mon challenge, cette année.

Mick Garris


Mais venons-en à l'essentiel : les films. Autant vous dire qu'il y aura du beau linge pour les fanas de fantastique et d'horreur. Mais j'ai déjà opéré une petite pré-sélection, sur laquelle je reviendrai au fur et à mesure des projections.

En ouverture déjà, je suivrai de près Robot and Frank, de Jake Schreier, qui fait intervenir un robot dans la vie d'un vieux bougon (Frank Langella). Avec Susan Sarandon et Liv Tyler dans le casting, le métrage est prometteur. C'est un euphémisme. En revanche, je reste un peu plus interrogatif concernant le film de clôture, Safety not guaranteed, de Colin Trevorrow: l'histoire d'un reporter et de deux stagiaires qui se mettent en quête d'un homme qui a passé une drôle d'annonce, puisqu'il recherche un partenaire pour voyager dans le temps en sa compagnie. Le pitch est paraît-il basé sur une histoire vraie. Je vous dirai ça le 22 septembre.

En compétition

Concernant les films en compétition, j'en ai noté plusieurs dignes d'intérêt.

Antiviral, pelloche canadienne, est réalisé par Brandon Cronenberg, le fils de son illustre papa, et semble complètement fou. Un thriller d'anticipation qui voit un homme poursuivi par une meute de collectionneurs parce qu'il est contaminé par un virus qui vient de tuer une célébrité, c'est au minimum osé. Et Malcolm McDowell joue dedans. Evidemment, je ne peux pas le rater !

Doomsday Book, c'est le dernier-né du coréen Kim Jee-Won, qui m'avait soufflé avec I saw the devil l'an passé. Un film chorus qui propose, cette fois, trois visions de l'apocalypse. Si la photo est à la hauteur d'I saw the devil, cela suffira déjà à faire mon bonheur...

Doomsday Book


Eddie, the sleepwalking cannibal vient tout droit du Danemark et est réalisé par Boris Rodriguez. Avec un titre pareil, il faut s'attendre à une comédie horrifique décapante et que le pitch annonce bien moins idiot que la moyenne des films de genre. J'ai appris à attendre les pelloches venues des cultures germanique et scandinave, depuis les excellents Berlin Undead et Harpoon (Reykjavik whale watching massacre de son titre original). J'espère que ce métrage saura se hisser à leur niveau.

On continue avec Excision, film américain de Richard Bates Jr, avec Traci Lords au casting - oui, l'ancienne star du X. Un film de chair, de sang, et d'atermoiements adolescents au pitch pour l'instant assez obscur. En fait, c'est une photo qui m'a séduit : on y voit une jeune donzelle tenir des deux mains les intestins de deux hommes musculeux. Il y a quelque chose chose de très dérangeant, mais aussi de fascinant dans cette représentation. Je suis intrigué.

Grabbers, ce sera le film de monstres du festival. Réalisée par Jon Wright, cette pelloche anglaise voit une île au large de l'Irlande attaquée par des monstres marins, et pose une galerie de personnages promis aussi déjantés qu'hilarants. Quand on connaît le talent des Anglais à produire de la comédie horrifique, on salive d'avance.

Grabbers

 

Resolution, film américain de Justin Benson et Aaron Scott Moorhead, semble être le moment frisson de cette sélection. Une variation sur le thème de la maison abandonnée, où se cotoient prise de stupéfiants et événements surnaturels de plus en plus menaçants. Un film qui ne semble pas dénué d'atouts pour marquer l'édition 2012 du festival.

Storage 24, métrage anglais de Johannes Roberts, semble également taillé pour filer les jetons aux festivaliers. Une panne de courant, des protagnostes réfugiés dans un hangar, et un prédateur inconnu qui se met à les chasser. J'aime beaucoup le principe des huis-clos appliqué à l'horreur, ce qui me fait attendre la séance avec impatience. D'autant qu'on nous y met promet une créature aussi mémorable que celles d'Alien et de Predator.

The Pact, pelloche américaine de Nicholas Mc Carthy, joue de son côté de la fibre -très à la mode- du paranormal. Un medium, un être invisible, une maison emplie de secrets... Tout ce qu'il faut pour passer une bonne soirée. Mais à condition que les thèmes abordés n'y soient pas trop rebattus par la production cinématographique de ces dernières années...

Victimes, ce sera le rendez-vous franco-français du festival. Seule pelloche hexagonale sélectionnée pour la compétition, le film de Robin Entreinger joue de la psychanalise et dece qu'elle peut faire surgir, parfois, pour poser un personnage visiblement terrifiant. Pas de fantastique dans cette affaire, mais une promesse de quelques belles sueurs froides. On va suivre cela attentivement. 

Enfin, When the lights went out, métrage anglais de Pat Holden, reprend lui aussi le thème de la maison hantée pour proposer une expérience annoncée "terrifiante" Peu d'infos pour l'heure, mais les premiers clichés semblent alléchants. J'y serai !

Les films que je laisse -a priori - passer : Insensibles, de Juan Carlos Medina, Le mur invisible, de Julian Roman Pölser, Sound of my voice, de Zal Batmanglij.

Hors compétition

Je ne suis pas encore totalement fixé sur mes choix pour cette partie du festival, mais j'ai déjà quelques chouchous à vous présenter. A commencer par Jackpot, du Norvégien Magnus Martens : un film d'action et d'humour où l'on tire à tout-va et où l'on démembre ses ennemis comme si de rien n'était. Avec le second degré scandinave, il y a moyen de faire un excellent film, d'autant que Martens a été sélectionné par le magazine Variety comme l'un des dix réalisateurs européens à suivre.

J'irai également voir Elfie Hopkins, de l'anglais Ryan Andrews, version trash et horreur des Goonies dans laquelle une ado fan du Faucon maltais enquête sur ses voisins qui s'avèrent être des cannibales. Filmé dans un village du pays de Galles, voilà un métrage prometteur et inattendu.

Elfie Hopkins

 

A voir, encore, le remake du cultissime Maniac, réalisé par le frenchie Franck Khalfoun. Les premiers trailers sont alléchants, et Elijah Wood semble y faire des merveilles. A suivre de très, très près...

C'est aussi le cas de The Agression Scale, un home-invasion américain de Steven C. Miller où les rôles s'inversent de la plus étonnante des manières. De l'art de combiner le thème de la violence chez les jeunes et un genre cher aux films d'horreur. La projection sera très tardive, mais je ne la raterai pas.

Par curiosité, je ferai aussi un saut à la projection de Game of Werewolves, de l'Espagnol Juan Martinez Moreno. Un film qui reprend certaines des vieilles légendes qui perdurent dans les recoins sombres de l'Europe, avec une pointe d'humour et une vraie tendresse pour la figure du loup-garou, ça ne se rate pas.

Enfin, pas question de rater V/H/S, pelloche chorale américaine qui fait sensation dans tous les festivals où elle passe. Un found-footage qui semble particulièrement trash, sur fnd de déouverte de cassettes vidéo renfermant des séquences particulièrement heurtantes. Sundance s'en souvient encore, paraît-il...

V/H/S


Les bonus

Je suis complètement fou du Shining de Kubrick. Ce qui tombe bien, puisqu'il sera diffusé en salle lors du festival. J'y serai. Et le FEFFS a même pensé à moi, puisque sera proposé un documentaire relatant les multiples théories qui s'affrontent sur la compréhension de ce film resté unique -à mon sens - dans l'histoire du cinéma et dans la filmographie du maître. Room 237, docu US de Rodney Ascher, est fait pour moi.

Côté post-apocalypse -le fil rouge du festival-, j'ai l'intention de prendre part à la soirée spéciale prévue le samedi 22 de miniut à 6h. 2019 après la chute de New York, Atomic Cyborg, Les rats de Manhattan... Voilà du nanar qui ne se refuse pas !

Enfin, n'oubliez pas, si vous passez dans le coin, que le FEFFS comprend aussi une énorme Zombie Walk -plusieurs milliers de personnes l'an dernier - qui se tiendra cette année le samedi 15 septembre de 15h à 17h au centre-ville de Strasbourg. Venez déguisés !

 

 

Retrouvez toute la programmation sur le site officiel du festival : https://strasbourgfestival.com/