Yop,

 

Je vous mets l'entretien, que j'ai effectué courant février, ci-dessous. Instructif à mon sens...

 

«Je ne crois pas à la convergence à tout crin»


 

Wipe Out 2048, vitrine technologique de la PS Vita, affiche une réalisation et un contenu qui seraient difficiles à obtenir sur smartphones . Pour Arnaud Gueydan, ce sont les jeux qui feront la différence. DR

Arnaud Gueydan est le responsable hardware de Sony France. Pour lui, la PS Vita a tout intérêt à rester une console de jeu, et à ne pas aller chasser sur les terres des smartphones.

DNA : La PS Vita est disponible au Japon depuis décembre. Les ventes sont-elles satisfaisantes ?

Arnaud Gueydan : Nous avons écoulé 500 000 consoles en deux semaines, ce qui est un bon score comparé à ce que nous avions réalisé lors du lancement de la PSP. C'est de bon augure pour la suite, d'autant que nous n'avions pas de jeu spécifique pour séduire les joueurs lors de ce lancement.

DNA : Les éditeurs tiers semblent également soutenir le support. Une bonne nouvelle...

Arnaud Gueydan : En effet. C'est exceptionnel, puisque Electronic Arts ( Fifa Football), Namco Bandaï ( Ridge Racer), Capcom ( Marvel VS Capcom 3), Ubisoft ( Rayman Origins) et Sega ( Virtua Tennis 4), entre autres, sont déjà très mobilisés pour soutenir la PS Vita. La dynamique est intéressante.

DNA : Vous ne craignez pas que la concurrence des smartphones nuise au succès de la console ?

Arnaud Gueydan : Pour moi, ce sont deux façons de jouer bien distinctes. Lorsque l'on est un vrai gamer -notre cœur de cible-, on ne peut jouer que sur une console dédiée. Même si elle fait rêver, je ne crois pas à la convergence à tout crin, parce qu'il est très difficile d'avoir tous les avantages d'un téléphone -l'encombrement- et d'une console -les touches, le joystick, le grand écran- sur un seul appareil. A mon sens, la Vita prendra donc toute sa place à côté d'un smartphone. Ce sont deux appareils complémentaires.

DNA : Nintendo a rapidement dû revoir le prix de sa nouvelle portable, la 3DS, à la baisse. Cela ne vous fait pas réfléchir sur le positionnement de la PS Vita ?

Arnaud Gueydan : Bien sûr, nous sommes attentifs au marché. Mais nous pensons être sur une rupture réelle avec cette console, à la différence de la 3DS qui arrivait en complément de la DS -les deux consoles coexistent toujours, d'ailleurs. Cela justifie le prix, qui reste d'ailleurs très inférieur à celui d'un smartphone. Si la PS Vita doit être comparée aux téléphones mobiles, il faut aller au bout de la logique et rappeler cette réalité. De plus, les jeux seront certes plus chers (entre 30 et 50 euros) sur notre device, mais ils seront beaucoup plus fouillés et travaillés que ce que l'on trouve sur les mobiles. Cela a un coût. On constate d'ailleurs que les jeux un peu plus ambitieux disponibles pour les smartphones affichent des prix plus importants. Preuve que l'on n'a rien sans rien...