Hello tous !

 

Ci-dessous ma chronique pro consacrée à Gears of War IV, qui est un crénom de bon jeu. Je vous mets mes identifiants XOne d'ici peu pour le multi.

 

Gears un jour, Gears toujours

 

Y a-t-il une vie après les Locustes ? Si le spin-of Judgment permettait de douter de la légitimité de Microsoft à vouloir ressusciter sa franchise phare du third person shooting, force est de constater que Gears of War IV est bien le blockbuster dont on osait à peine rêver pour donner un coup de fouet à la ludothèque Xbox One. Ainsi qu'un passage de flambeau entre deux générations de héros à qui, décidément, les vilaines bestioles ont bien du mal à faire la peau.


25 ans ont passé depuis les événements qui ont permis à l'humanité de finalement remporter la guerre contre les envahisseurs Locustes et Lambent. La paix est revenue, ou presque: désormais, la CGU, mode fascisant, impose aux hommes de vivre à l'abri derrière des murs épais, et la planète est laissée à l'abandon, à peine animée par quelques communautés qui ont décidé de garder leur liberté. Car la CGU rêve d'un monde "idéal", où les femmes procréent pour repeupler, où tout un chacun se met au service de l'intérêt supérieur de la société. Petite ambiance orwellienne dans cette affaire, et ce n'est pas pour nous déplaire: les thématiques abordées par Gears of War ont mûri à la faveur de ce véritable quatrième épisode, échappant au manichéisme version blockbuster que la trilogie inaugurale avait érigé en vertu cardinale.
 

Mon père, ce héros

La bonne surprise, d'ailleurs, c'est ce mode solo qu'on n'avait plus vu aussi inspiré depuis Gears of War II. Le scénario, bien amené par le studio The Coalition qui s'est chargé du développement, met un peu de temps à se mettre en place et à révéler ses véritables enjeux. Car la CGU n'est pas la seule menace, bien entendu, dans ce revival musclé des plus belles heures de jeu passées sur Xbox 360. Des créatures plus féroces que jamais s'apprêtent à nouveau à déferler sur l'humanité, alors que celle-ci est atteinte de cécité. Et il n'y a guère que JD, Dal et Kait pour les arrêter. Les trois anciens de la CGU ont pris leurs distances avec le gouvernement et taillé la route. Jusqu'à se retrouver en première ligne quand le danger montre enfin son vrai visage. JD, que le joueur incarne, a heureusement de qui tenir: il n'est autre que le fils d'une légende - et accessoirement une vieille connaissance du joueur: le rugueux Marcus Fénix, emblématique héros de la saga depuis ses débuts voici dix ans. Et papa - qui apparaît très largement dans la campagne de promotion du titre - ne restera pas bien longtemps à l'écart du conflit...

   
Cette continuité est emblématique du respect étonnant accordé par les développeurs au matériau de base de la franchise. A tel point que jouer à Gears of War IV revient vite à renouer avec ce glorieux passé. Ici, tout respire la fidélité à la trilogie originale développée par Epic Games, jusqu'aux sensations de gameplay qui retrouvent cette sensation de lourdeur si spécifique des tois opus canon. Les hommages se multiplient, également, aux héros et aux anecdotes de l'ancien temps, et c'est un peu cette complicité que le joueur partage avec Marcus qui sert à construire le background des petits nouveaux de cette épopée réinitialisée. Le travail accompli sur la caractérisation des personnages, à ce titre, est un modèle du genre: assez fades au départ, les jeunots prennent peu à peu de l'épaisseur, jusqu'à se gagner le droit de figurer aux côtés des légendes Gears qui les ont précédés.
  
Evidemment, il y a un challenge dans cette affaire. D'une difficulté assez corsée - notamment parce que les adversaires ont considérablement gagné en mobilité et en capacité d'adaptation face au comportement du joueur -, ce quatrième opus invite, douze à quinze heures durant, à enchaîner moments de montée en tension assez redoutables et séquences d'action totalement débridée. Le rythme soutenu de l'aventure permet de surcroit de souligner les judicieuses et discrètes avancées apportées par The Coalition aux capacités des Gears. Désormais, il leur est possible de se saisir d'un ennemi par-dessus un obstacle, ou de sauter par-dessus celui-ci pour déstabiliser l'adversaire. Des apports qui se feront précieux tant la mobilité est ici devenue cruciale pour survivre, là où la saga originale jouait nettement plus la carte du retranchement pour résister à tous ces assauts répétés.
 

Un peu de finesse dans ce monde de Gears

En face, on a aussi pas mal évolué. Outre les robots et la vermine usuelle, le jeu fait la part belle aux monstres uniques dotés de capacités meurtrières et d'une résistance aux armes qui aura de quoi inquiéter les plus basés. Et puis, Gears oblige, les colosses sont évidemment de la partie, à intervalles réguliers. Ces boss en bonne et due forme donnent souvent lieu à des séquences où l'action doit se faire plus réfléchie, la méthode pour les éliminer demandant un peu d'astuce et de capacité d'observation pour être identifiée. Leur mise en scène, au passage, est une réussite: les cinématiques les introduisant sont invariablement efficaces et sévèrement testostéronées.
   
Gears of War IV construit son expérience à toute allure. On y fuit, on se cache, on marche sur la pointe des pieds, on tente d'échapper à des cyclones apocalyptiques ou à des phénomènes météo électriques évidemment mortels. Mais se presser ne doit pas empêcher d'apprécier le travail réalisé sur le game design ainsi que sur les décors, nettement plus réussis que ce que l'on a pu en dire ici et là. En extérieur, tandis qu'au loin se déchirent des cieux tourmentés, on apprécie les arbres secoués par les bourrasques, les jeux de pénombre et de lumière, les mille et un reflets qui donnent de l'épaisseur à chaque texture, à chaque objet. En intérieur, chaque source de lumière devient l'occasion de se rassurer, d'apprécier le travail réalisé sur les rendus métalliques, omniprésents sous la couche organique qui a infesté chaque espace. La conjonction de ces deux dominantes est saisissante, donne à l'ensemble un petit air d'enfer bio-cyber qu'un David Cronenberg n'aurait sans doute pas renié. Il y a là, en tout cas, de quoi pardonner sans hésiter les quelques petits égarements qu'un oeil avisé saura reconnaître à l'occasion.
 
Frères d'armes
Et parce que la franchise a aussi construit son succès sur sa composante multijoueurs, Gears IV a mis les petits plateaux dans les grands pour assurer une expérience optimale en la matière. Outre la possibilité de mener la campagne solo en coopération avec un ami (en écran splitté ou en ligne, c'est au choix), le mode Horde a ainsi été discrètement remis au goût du jour en introduisant de véritables compétences de classe à déterminer pour son personnage. Celles-ci confèrent des bonus spécifiques et évolutifs qui inciteront vraisemblablement les adeptes à pratiquer un jeu d'équipe plus poussé que jamais pour survivre aux vagues d'ennemis qui font tout le sel de ce mode.
   
Le multi compétitif, de son côté, introduit lui aussi quelques nouveautés, dont un mode Dodgeball reposant une belle idée - le repop d'un allié si et seulement si un adversaire est éliminé - et un mode Course à l'armement inspiré d'une fonctionnalité multi de Counter-Strike 1.6, dans lequel l'équipe change d'arme chaque fois que trois ennemis ont été abattus. Ajoutées aux options plus classiques également présentes (roi de la colline, match à mort en équipe, exécution, zone de guerre, gardien - où il faut tuer un joueur clé de l'équipe adverse...), ces possibilités promettent au titre une belle durée de vie, ainsi qu'un confort très particulier, le multi compétitif étant proposé en 60 images par seconde stable là où le reste du titre tourne en 30 ! Reste à espérer que le netcode tiendra le coup avec l'arrivée massive des joueurs le 11 octobre...