Hello tous,

Se retrouver devant la télé... et hésiter. C'est la situation dans laquelle je me trouve, régulièrement, lorsqu'il s'agit de jouer à l'une de ces "New Gen" qui nous font bicher. Je fais sans doute partie des "privilégiés", puisque les machines de Nintendo, Sony et Microsoft ont chacune, chez moi, droit de cité. Avec l'insigne avantage de surcroît, grâce à mon taf, de pouvoir régulièrement profiter des jeux en avant-première et sans devoir les payer. Quant à ceux que je n'ai pas, je les achète, ce qui me permet de voir passer grosso modo toute la production vidéoludique consoles.

J'entends souvent dire que cette New Gen est un peu décevante, pour le moment. Peu de jeux emblématiques, un rendu qui laisse à désirer face au PC... Indéniablement, nous vivons une époque de convergence entre les supports, les hardwares consoles ressemblant de plus en plus à ce que l'on trouve dans une UC de PC, et les modes de programmation privilégiant clairement, à présent, le multistandard. Et pourtant, sans avoir l'air d'y toucher, il y en a, des exclusivités. Et plus que jamais, ce sont elles qui donnent à chaque console sa personnalité. L'ère des jumelles Xbox 360/ PS3 semble dépassée, au profit d'une Xbox One qui fait les yeux doux au PC,  d'une PS4 qui défend le grand spectacle multimédia et d'une Wii U qui renoue avec les vieilles recettes pour ressusciter la notion de gameplay. Disons-le clairement: la New Gen, c'est à nouveau le droit de choisir sa façon de jouer. Et c'est pourquoi je me propose de faire avec vous le point sur les titres qui me semblent les plus emblématiques des supports concernés. Pas nécessairement les meilleurs, comprenons-nous bien...

 

1. La Wii U 

 

On ne va pas se mentir : technologiquement à la traîne, sortie bien avant ses rivales, la petite dernière de Nintendo peine à trouver sa place sur le marché. Pourtant, de cette faiblesse la firme au plombier semble en passe d'enfin s'accomoder : les titres forts commencent à sortir à un rythme régulier, bénéficiant d'un gameplay qui a fait la réputation de la société nippone. Disons-le aussi, d'ailleurs : ce sont les jeux estampillés Nintendo qui font l'essentiel de l'intérêt de la console, et ce sont eux qui justifient l'achat, les éditeurs tiers restant très rares sur le support. Inutile donc d'espérer jouer à un Fifa (autre que l'édition 2013, première et dernière tentative d'EA sur Wii U) ou à un Call of Duty. Mais contrairement à ce que j'ai pu entendre dire un vendeur F**C l'autre joueur, cela n'a rien d'une faiblesse : il faut juste en admettre la conséquence, à savoir composer avec une conception du jeu vidéo à la saveur délicieusement surannée. Les nostalgiques des années 1980-1990 et des machines 8 et 16 bits retrouveront sur Wii U un esprit et une culture du jeu vidéo qui parle à leurs jeunes années. En version remaniée et modernisée. Le tout, avec une orientation multigame local (écran splitté ou gameplay asymétrique) et jeu entre amis que les concurrentes n'ont pas su conserver. 

La Wii U, en un mot ? La convivialité.

Les jeux qui font la machine :

- Nintendoland : On a beau l'avoir vendu principalement en bundle avec la console lors de sa sortie, le petit multigame de Nintendo reste indispensable pour comprendre les spécificités (trop peu exploitées) du gamepad. Je reste particulièrement convaincu par le jeu de cache-cache de Luigi's Ghost Mansion, qui continue à occuper pas mal de nos soirées entre amis. L'idée, qui repose sur le fameux gameplay asymétrique induit par le pad (le joueur incarnant le fantôme utilise l'écran du pad pour se localiser, les autres joueurs ne voyant pas le fantôme qui les menace)  mériterait presque d'être développée dans un jeu dédié.

- ZombiU : L'un des rares titres d'éditeur tiers à tirer son épingle du jeu. Le solo est un peu lassant à la longue, mais le multi, version survivants contre zombies, reste là encore un modèle de gameplay asymétrique. Et donc l'opportunité de bien rigoler entre amis, le tout à petit prix puisque le jeu se trouve souvent à moins de dix euros dans les rayons d'occasion.

- Captain Toad : Des environnements en 3D a mouvoir dans tous les sens pour trouver son chemin, découvrir les trésors et ramasser les pièces de monnaie : le concept basique de Captain Toad Treasure Tracker cache un gameplay bien ficelé, addictif et totalement dans l'esprit Nintendo des années NES et SNES. 

- Mario Kart 8 : La dernière mouture du jeu de kart culte de la firme nippone est un bon cru. 40 circuits dispo, bientôt 48 avec le DLC à venir, un système de boost bien pensé, des circuits tortueux à souhait et la garantie pour le premier de la course de ne jamais faire la course en tête sans être perturbé, et pour les moins bons de malgré tout pouvoir s'y amuser. Mine de rien, Mario Kart reste une valeur sûre de la ludothèque des consoles Nintendo, et se pose comme la star incontestée des soirées entre amis devant la TV.

- Smash Bros for Wii U : L'aimer ou non est une question de génération, sans doute, puisque les vieux de la vieille, biberonnés à Street Fighter 2, peineront à trouver de la profondeur à ce beat'em up extrêmement facile à prendre en main - bien que nettement plus complexe à maîtriser finement, je commence à m'en rendre compte. Il n'en reste pas moins l'un des system-sellers de la machine, et une référence pour tous les moins de 30 ans.

- Pikmin 3 : Après deux opus sur Gamecube, la franchise la plus barrée de Nintendo est revenue sur Wii U en pleine forme, reprenant peu ou prou les idées qui avaient fait son succès voici une dizaine d'années. Le capitaine Olimar a laissé la place à Alph, Brittany et Charlie, qui ont cinq types de Pikmin a leur disposition pour résoudre les puzzles environnementaux qui leur sont posés. C'est technique, et plus passionnant que jamais. La patte Nintendo, elle, se retrouve dans l'esprit kawaii retors qui se dégage du titre. Pour toute la famille !

- New Super Mario Bros U :  On ne va pas s'étendre sur LE Mario de la Wii U, qui reprend des recettes à l'oeuvre depuis la NES et qui restent toujours aussi efficaces. Le jeu de plateforme de la Wii U est ici, avec Donkey Kong Tropical Freeze, qui représente un versant encore bien plus difficile et exigeant du genre. Deux références.

- Super Mario 3D World : L'épisode 3D de Mario pour la Wii U renvoie au gameplay du mémorable Super Mario Galaxy. Ici encore, du classique, mais du classique qui fait la spécificité dela Wii U par rapport à ses concurrentes. Un jeu qui se joue en famille sans souci.

- The Wonderful 101: Le seul jeu de cette sélection auquel je n'ai joué qu'à travers une démo. Mais quelle efficacité ! En imaginant un gameplay fondé sur un groupe de personnages plutôt qu'un héros unique, dans une sorte de beat'em all mâtiné de multiples inspirations shmup, QTE ou même exploration, Platinum Games offre à la Wii U son jeu le plus barré, tout en restant dans un salutaire esprit grand public qui fait du titre le plus accessible de tous ceux produits ces dernières années par le studio.

- Bayonetta 2 : Le beat'em all survitaminé de Platinum Games ressuscite la sorcière Bayonetta en exclu sur Wii U, Le jeu qui présente l'esprit le plus "nippon" de cette collection, très efficace et vraiment joli. Et totalement déjanté. Ma seule inquiétude : qu'il ne soit qu'un one shot dans un genre totalement sous-représenté sur le support.

On attend : Legend of Zelda, Splatoon, Xenoblade Chronicle X, Devil's Third, Yoshi's Woolly World, Starfox.

 

2. La PS4

 

Arrivée voici maintenant un an et demi, la PS4 a mis un sacré moment à trouver ses pépites, mais ici encore, la ludothèque commence à doucement s'étoffer, et à se construire une personnalité à travers des productions grand spectacle mais aussi des titres développés par les éditeurs tiers japonais, qui donnent clairement la priorité à la machine de Sony. Les amateurs de titres bien barrés (Akiba's Trip: undead and undressed ou Senran Kagura Estival Versus, pour ne citer qu'eux) savent donc vers quelle machine leur coeur doit balancer.

Les jeux qui font la machine :

- Driveclub: Après un démarrage un peu difficile, en raison d'un développement pas tout-à-fait bouclé au lancement et, surtout, de gros bugs sur le multi en ligne, Driveclub est enfin ce que l'on attendait : un vrai bon jeu de courses de bgnoles sur PS4. Impressionnant visuellement, vraiment fluide, le bébé d'Evolution Studios (Motorstorm) a ce qu'il faut pour faire bondir les fous de belles mécaniques. Et annonce le meilleur pour un éventuel Gran Turismo sur le support.

- Infamous Second Son : Sorti assez rapidement, dans la foulée de la console, le jeu de Sucker Punch reprend les bases des opus PS3 et les transpose dans un environnement "bac à sable" du niveau d'une machine comme la PS4. C'est superbe, en particulier sous certains angles, quand le soleil est rasant, et le titre réussit là où avaient échoué ses prédécesseurs, c'est-à-dire on évitant la sensation de redondance de gameplay. Si vous avez envie de vous prendre pour un super-héros, c'est par ici !

- Killzone Shadow Fall : Certainement pas au niveau où on l'attendait, le FPS "exclu" de la PS4 n'en reste pas moins une valeur sûre, disposant notamment d'un multi solide et d'un sens du skill qui plaira aux plus compétitifs. 

- Little Big Planet 3 : Le jeu de plateforme le plus célèbre de la PS3 s'offre une version PS4 très respectueuse de la recette originale. C'est mignon, inspiré, les développeurs de Sumo Digital en appellent même à la créativité des joueurs à tous les niveaux. Même si perso, je n'ai jamais accroché, LBP3 fait partie de ces jeux qui donnent à la console de Sony sa couleur ludique.

- One Piece Pirate Warrior 3 : Pas encore dispo en France ( il n'arrivera qu'en août) mais déjà commercialisé au Japon, le dernier Musou basé sur l'univers One Piece est exclusif aux machines Sony. Un peu plus joli que sur PS3, le titre ne révolutionne pas le genre, mais saura faire de l'oeil auc fans du manga.

- Samurai Warrior 4 : Joli comme tout, ce jeu-là, développé par Omega Force, fait entrer le musou dans l'ère de la New Gen.  Distance d'affichage impressionnante et fluidité à toute épreuve sont au menu de la version PS4, qui fera avantageusement patienter jusqu'à One Piece...

- The Order : Le jeu divise, mais il représente clairement cette volonté de créer des titres à grand spectacle que semble afficher Sony depuis quelques mois. Extrêmement bien mis en scène, The Order est l'un de ces jeux que l'on regarde autant que l'on y joue. Le titre repose sur un gameplay exclusivement solo, et fait la part belle à une narration de cinéma. Un vrai triple A même s'il n'honore pas toutes ses promesses en termes de gameplay. The Order, c'est un peu l'appel du pied de Sony au grand public casual, une invitation à découvrir les univers virtuels sans le skill et la difficulté. C'est un genre, mais perso, j'ai adhéré.

- Bloodborne : A l'inverse, l'autre grosse exclusivité de Sony fait dans la souffrance généralisée. Bloodborne, c'est le jeu d'action retors par excellence, le gameplay à la nippone punitif comme c'est pas permis et le die and retry (oui, je sais, ce n'est pas la bonne expression, gnagnagna...) poussé dans ses derniers retranchements. Bloddborne, c'est le cadeau de Sony aux hardcore gamers. Et la preuve de la volonté hégémonique de la société, qui s'attaque à tous les marchés par ce biais.

Egalement sur le support : Final Fantasy XIV. On attend : Until Dawn, Uncharted 4 et Shadow of the Beast.

 

3. La Xbox One

 

Entre la Wii U et la PS4, peut-il y avoir un chemin pour la Xbox One ?  La seule console non nippone de la new gen a connu un lancement assez chaotique, notamment en raison d'annonces tarifaires qui ont coûté cher à son constructeur. La machine a, par ailleurs, longtemps cherché sa voie, mais semble désormais savoir où elle va : il s'agit pour elle de construire sa spécificité sur ses fonctionnalités multimédia (outre les flux TV, l'offre massive de contenus Xbox Live, etc..., la Xbox One ne fait pas l'impasse sur la lecture des cd audio contrairement à la PS4, ce qui n'est pas rien pour des papys gamers comme moi) - ce qui confirmerait la vision "terminal de loisirs" initialement évoquée par Microsoft. Par ailleurs, le hardware développe une offre vidéoludique qui devrait être sous peu raccrochée à l'univers PC via le portage de certaines des plus grosses exclus sur Windows X (cross plate-forme en vue ? Allez savoir, depuis le temps qu'on en parle...)  Tout ceci ferait de la Xbox One une sorte de passerelle entre deux mondes, voire trois si on prend en compte ses accointances avec l'offre multimédia des "box" Internet récentes.

Sur le plan purement ludique ?  La console, selon moi, s'adresse peut-être à des joueurs un peu plus âgés, à la recherche de titres au gameplay plus posé, correspondant à une vision du jeu vidéo comme un loisir parmi d'autres. Mais les softs qui doivent valider cette orientation  - outre les jeux de gestion sortis sur le store - se font encore attendre. C'est tout le problème de cette console, qui peine pour l'instant à trouver ses exclus. On attend tout de même beaucoup de Quantum Break, hélas repoussé à 2016, mais aussi de Halo V, que ce soit en termes de jeu solo, de densité narrative ou de potentiel multijoueurs. Rendez-vous en octobre pour tâter de la bête...

Les jeux qui font la machine :

- Forza Motorsports 5 : LA simulation de course automobile demeure sur Xbox One. Dois-je vraiment la présenter ? S'il possède peu de circuits et assez peu de voitures, le titre repose sur sa physique extrêmement précise, qui fait du mode multi une vraie référence.

- Forza Horizon 2 : La version "cool" de Forza, en univers ouvert et avec un gameplay plus typé arcade, est un pur régal. Seul regret, avoir perdu les routes de l'ouest américain au profit de celles, moins dépaysantes, du sud de la France. Dommage...

- Killer Instinct : Cela aura été la surprise du chef, puisque le jeu de Rare s'est vu offrir une nouvelle version, exclusive, d'emblée au lancement de la One. Autant dire que beaucoup, comme moi, ne se sont pas contentés de jouer avec Jago et ont acquis le pack complet pour profiter de ce jeu de baston gore, trash et survitaminé dans son intégralité. Les ultra-combos sont l'un des gros plaisirs de la Xbox One, alors même que le titre constitue presque un pied de nez à l'essence de la machine...

- Ryse : Assez mal reçu à sa sortie, le jeu d'action de Crytek en terres romaines est un monument de mise en scène et capable d'un gameplay plus subtil que ce que l'on serait d'abord tenté de croire. Un signe qui ne trompe pas : je le ressors souvent pour faire une partie ou le montrer aux amis, son statut de vitrine technologique n'étant pas volé.

- Dead Rising 3 : L'actioner en terres zombies de Capcom est sorti en exclu sur Xbox One, et reste une petite référence du genre pour qui aime l'action type bac à sable. Mais la réalisatyion est un peu en-deça de ce qu'on attend sur New Gen.

- Sunset Overdrive : Bien foutu, sérieusement déjanté, le shooter d'Insomniac Games témoigne d'une belle petite efficacité reposant sur des affrontements très rythmés et un gameplay bien pensé, notamment dans la partie déplacements (rides). Sunset Overdrive fait aussi partie des titres qui témoignent de ce rapprochement de l'écosystème One avec celui du PC, une adaptation étant prévue pour bientôt sur les bécanes Windows.

- Titanfall : Sorti assez rapidement dans le foulée de la Xbox One, le FPS de Respawn Enterainment s'est densifié avec les DLC qui sont apparus au fil des mois. Aujourd'hui, il reste un titre très efficace, taillé pour le multi, et fondé sur un gameplay qui joue sur les changements d'échelle et la verticalité. Sacrément bien pensé. On attend la suite non sans intérêt... Mais elle ne sera plus une exclusivité.

- Ori : Il méritait bien que l'on s'y arrête, puisque Microsoft s'en est assuré l'exclusivité. Le petit jeu de plateforme 2D de Moon Studios est une pure merveille, pleine de poésie. Un de ces titres qui marquent un joueur à vie. Dispo également sur PC, mais sans cela, je serais presque enclin à en parler comme d'un titre qui mériterait que l'on achète la console rien que pour lui. Dispo uniquement en dématérialisé, je précise !

Egalement sur le support: Neverwinter. On attend : Halo V Guardians, Quantum Break, Fable Legend, Gears of War.

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Voilà, on a fait le tour de l'offre spécifique à chaque support à l'heure actuelle. J'imagine que la plupart d'entre vous connaissaient déjà ces différences, mais il n'est jamais inutile de formaliser tout cela pour les nouveaux venus. Et puis, cela fait toujours une base pour se constituer une ludothèque en se lançant sur un nouveau support. Sur ce, bon jeu, j'ai un Mortal Kombat X à maîtriser, et vu la façon dont ils ont équilibré la difficulté - certains persos sont abusés - je sens que je vais en avoir pour un moment avant  de dominer mon sujet. On en reparlera dans un prochain post !