Yop tous,

Ces derniers jours sont particulièrement passionnants sur le plan des communications scientifiques. Deux avancées majeures pour la recherche ont en effet évoquées, qui nous livrent une image assez saisissante de notre avenir dans toute sa potentialité.

La première annonce concerne le principe du réacteur à fusion nucléaire. Tout le monde sait sans doute déjà que la science publique poursuit cet objectif pour le rendre viable à l'horizon 2050 - c'est le fameux projet ITER, pour ceux que ça intéresse. La fusion à froid présenterait plusieurs avantages, notamment en termes de sécurité : la réaction serait nettement moins polluante et plus facile à stopper en cas d'incident que celle de la fission nucléaire. Sujet qui fait cependant encore débat, puisque nous avançons dans l'inconnu, alors j'imagine qu'on y reviendra.

J'en viens à ce qui nous intéresse ici. L'avionneur Lockheed Martin est venu lancer un pavé dans la mare en annonçant travailler lui aussi sur un prototype (privé, cette fois) de réacteur à fusion nucléaire. Un papier bien informé paru voici quelques jours (https://www.contrepoints.org/2015/03/20/201684-fusion-nucleaire-pourquoi-lockheed-va-reussir-son-pari) détaille les enjeux de la chose : cette innovation pourrait être mise sur le marché d'ici une dizaine d'années. L'auteur avance une théorie assez intéressante : un incident de laboratoire survenu en 2006 chez Sandia, une filiale de Lockheed, aurait permis de générer par inadvertance une température de plusieurs milliards de degrés, condition de base pour  la fusion nucléaire. De cette erreur pourrait être née une nouvelle approche de la fusion, selon des principes bien moins lourds que ceux qui font loi pour l'instant dans les recherches sur ITER. D'où le concept de réacteur "de poche" que semble poursuivre Lockheed là où le public s'encombrerait encore de structures bien plus massives. Ce qui est certain, en tout cas, c'est que la fusion est à nos portes. C'est pour demain.

La deuxième petite news dont je souhaitais faire état ici tient presque de la science fiction. Dans les murs du CERN, à Genève, se prépare une "petite" expérience qui pourrait bien bouleverser notre conception de l'univers. D'ici quelques jours, les chercheurs tenteront de repousser les limites de leur accélérateur de particules LHC (Large Hadron Collider) avec l'objectif de détecter, voire générer, des trous noirs miniatures. C'est l'une des finalités de cet outil de compréhension du nucléaire que de reproduire les conditions du Big Bang. C'en est une autre que d'imaginer les fuites d'énergie qui pourraient expliquer bien des choses dans notre univers. Selon les scietifiques, il n'est pas exclu que coexistent des univers parallèles et que des fuites d'énergie puissent se produire de l'un à l'autre via les trous noirs. C'est cela qu'ils vont essayer de confirmer, ou d'infirmer, d'ici quelques semaines, d'après Mir Faizal, l'un des responsables de l'expérience cité par le site web express.co.uk (https://www.express.co.uk/news/world/565315/Scientists-at-Large-Hadron-Collider-hope-to-make-contact-with-PARALLEL-UNIVERSE-in-days). Capitain Kirk, faites chauffer l'Enterprise !