(affiche : Mahon)

 

Yop tous !

Ca devient une tradition, le blog Rêves électriques se met comme à chaque rentrée à l'heure du festival européen du film fantastique, qui a débuté vendredi à Strasbourg. Une édition un peu particulière pour moi, puisque j'ai eu la chance cette année de décrocher une interview avec Tobe Hooper, le réalisateur du cultissime Massacre à la tronçonneuse... Je vous en parle un peu plus loin dans le post, le bonhomme aura été un sacré client.

Les premières pelloches visionnées pendant le festival sont également très encourageantes pour la suite : la qualité semble être au rendez-vous, alors que les plus gros rendez-vous sont encore à venir ! Enfin, inévitablement, nous allons nous promener au coeur de la Zombie Walk qui a cette année mobilisé de 4000 morts vivants dans les rues de la capitale européenne. Un événement juste mons-tru-eux !

 

 I. LA rencontre avec le maître

Bon, commençons chronologiquement. Le FEFFS a commencé pour moi dès vendredi après-midi par une rencontre en tête-à-tête avec le réalisateur californien le plus adulé des fans d'horreur, Tobe Hooper. Ceci, dans le cadre d'une interview à paraître sous peu dans mon canard, je vous mettrai le lien dès qu'il sera disponible. Ce que je peux dire de ce moment privilégié ? Pas mal de petites découvertes sur la personnalité de ce grand bonhomme, tout simple et à qui on donnerait volontiers le bon dieu sans confession. En réalité, Hooper a un esprit vif et percutant, ainsi qu'une vision du monde passablement sombre. C'est sans doute ce qui explique son cinéma, et en particulier Texas Chainsaw Massacre, dont les multiples thèmes suggérés par l'image ont bel et bien été pensés et voulus par le réalisateur. Critique de l'Amérique post-Vietnam ? Oui. Méfiance face aux autorités après le scandale du Watergate ? Oui encore. Dissolution du rêve américain dans la déchéance des cowboys (qui ont donné naissance à l'image du redneck) ? Oui toujours. Hooper semble passablement terrifié par le monde et ce qu'il est capable de produire. Et s'il nous a fait si peur, c'est peut-être précisément parce qu'il expérimente cette angoisse au quotidien.

 

II. Le show dans les rues de Strasbourg

Avant de parler pelloches, je fais une petite halte pour causer de la Zombie Walk 2014. Beaucoup de monde - on m'annonce plus de 4000 personnes dans l'oreillette - ce qui confirme que l'événement est appelé à être l'un des plus grands d'Europe pendant encore pas mal de temps. Pour le reste, quelques tendances vestimentaires se sont dégagées : pas mal de mariées mort-vivantes (et charmantes), mais aussi de plus en plus de soldats pour lutter contre le fléau. La résistance commence doucement à s'organiser, de toute évidence. Enfin, j'ai vu passer quelques Spidermen zombies, un Batman et une Wonderwoman revenus d'entre les morts, un Hellboy et un Mario en état de décomposition avancée. Pour le coup, un "continue" inattendu...

Place aux photos, à présent, ainsi qu'à la vidéo que j'ai réalisée à la volée au départ du cortège. Pour les parents qui y étaient, sachez que j'ai choisi de ne pas publier les photos présentant des enfants, pour des raisons évidentes de droit à l'image et de protection des mineurs. Si vous le souhaitez, vous pouvez me contacter par MP pour demander ce que j'ai en stock, je vous filerai bien volontiers le cliché de votre charmant marmot zombifié. Et comme d'hab, pensez à CLIQUER sur les photos pour les afficher en HD : la compression made in GB laisse toujours terriblement à désirer.

Zombie Walk 2014 Strasbourg Festival Européen... par Noirdenoir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III. Pendant ce temps, sur les écrans...

Venons-en au gras de ce festival. Depuis vendredi soir, les séances s'enchaînent et le FEFFS bat son plein. De toute évidence, le succès est plus que conséquent si je me réfère à la longueur des files d'attente devant les cinémas, la plus impressionnante que j'ai vue depuis que je fréquente l'événement. Il faut dire qu'il y a de quoi. Dès l'ouverture, le festival a envoyé du lourd avec These Final Hours, un long métrage australien de Zak Hilditch qui vous invite à suivre les dernières heures avant l'apocalypse pour un bon gars qui décide d'aider une petite fille à retrouver son père. Ce n'est absolument pas gnan gnan, entendons-nous bien : Hilditch a le bon goût de filmer sans pudeur l'image d'une société qui laisse libre à ses instincts les plus primitifs avant de proposer au spectateur de revenir, pudiquement, aux choses essentielles. A l'arrivée, une belle leçon de vie, un cinéma plein de poésie, une photographie sublime font de ce film une petite perle même si le scénario, c'est vrai, est un peu prévisible. Mais franchement, on s'en fout tellement cette histoire d'amitié vous prend aux tripes.

 Je suis retourné au festival samedi soir pour profiter de la projection de Housebound. Les organisateurs du festival m'en avaient dit beaucoup de bien, mais je dois dire que je m'attendais pas à une telle claque. Mais allons à l'essentiel : Housebound est une pure production néo-zélandaise, qui puise donc sa force, comme souvent depuis l'ère Peter Jackson, sur un salutaire mélange de peur, de gore et d'humour. Là où Gerard Johnstone, le réalisateur, est absolument génial, c'est dans sa façon de rythmer cette histoire totalement allumée d'une jeune délinquante assignée à résidence dans la maison de sa mère et qui découvre que celle-ci est hantée: le long métrage ose se confronter à l'éventualité du fantastique avant de virer thriller et de multiplier les fausses pistes concernant l'identité du bad guy de l'histoire. Le spectateur est paumé, hilare puis complètement bluffé lorsque, par une pirouette assez magique, le film retombe finalement parfaitement sur ses pieds et que tous les éléments de l'intrigue s'emboîtent parfaitement.  Housebound est en compétition officielle, et même sans avoir vu l'intégralité de la sélection, je peux déjà vous dire qu'il va falloir faire très, très fort pour proposer mieux que ça cette année.

 

Je terminerai cette première salves de petites chroniques par un avis sur Killers, des "Mo Brothers". Diffusé samedi à 22h, ce long métrage est une coproduction japonaise et indonésienne, ce qui peut déjà vous donner une petite idée du mélange explosif de la chose. Du Japon, on conserve une image léchée et des plans urbains hallucinants au coeur de Tokyo. De l'Indonésie, on apprend qu'il y adésormais un vrai cinéma né dans le sillage des films de Gareth Evans (The Raid) et d'ailleurs lié au réalisateur star de l'Indonésie puisque ce dernier a mis en place un vrai système coopératif pour permettre à des jeunes réalisateurs de là-bas de sortir des carcans du cinéma indonésien, terriblement cheap quoiqu'on en pense, et leur enseigner l'art de faire une pelloche efficace. Le résultat est à découvrir dans ce Killers qui laisse un petit goût d'inachevé certes, la faute à une peinture des caractères un peu légère -voire franchement manichéenne- et à un déficit de réelles interactions entre les deux principaux protagonistes de l'histoire., mais dont on ne peut qu'apprécier la mise en scène extrêmement dynamique (les conseils d'Evans se font sentir) et la capacité à proposer à l'écran du vrai, du gros, du bon cinéma dérangeant, poil à gratter des pensées comme on n'en voit pas assez souvent. A l'arrivée, cette histoire de deux tueurs qui s'inspirent mutuellement à quelques milliers de kilomètres d'écart reste une expérience mitigée, mais que je ne regretterai surtout pas d'avoir faite dans le cadre du festival.

 Je vous laisse là-dessus, sachant que le programme de dimanche risque d'être chargé : outre les interviews prévues, il faudra aller voir Massacre à la tronçonneuse dans sa version restaurée, l'intriguant A girl walks home alone at night, le coréen (miam!) A hard day et le documenteur déjà culte sur les vampires, What we do in the shadows. Je vous raconte ça dès que possible !