And here we go again ! Aux portes de l'E3, Microsoft a donc décidé de clarifier plusieurs points embarrassants très discutés ces dernières semaines. Mais son goût immodéré pour la complexité prive une nouvelle fois les joueurs le pouvoir de séparer le bon grain de l'ivraie. Pire, Microsoft ment.
 
Si bien qu'après le violent coup de massue, la colère s'est organisée. Sur les forums et réseaux sociaux, de petits groupes très actifs se sont formés afin de canaliser cette fronde et parler d'une seule voix. Pour passer un peu de pommade sur la tête encore étourdie des joueurs, les stratèges en communication du géant américain ont cru qu'un étalage grossier d'arguments publicitaires (200 prototypes pour confectionner le pad gnagnagna... une facture d'un milliard de $ pour arracher des exclus blablabla...) émousserait l'ambiance délétère. Las, le subterfuge ne prend pas.
 
En dehors de la mise en place d'un périmètre restrictif (et punitif) encadrant sévèrement la jouissance d'un jeu d'occasion, flotte cette épineuse question du respect de la vie privée. La Xbox One est désormais pourvue d'un oeil (Kinect) ainsi que d'une oreillette (microphone) dont les buts premiers et peut être sincères sont d'améliorer le confort d'utilisation de ce centre de divertissement. Le grand public est paraît-il allergique à la manette. Microsoft, jure la main sur le coeur que ce dispositif quasi intrusif pour ses détracteurs, n'a pas vocation à collecter des informations sur le profil, non seulement du joueur mais par extension du foyer.
 
Pour rassurer, le constructeur brandit les lois en vigueur du pays protégeant le consommateur américain de méthodes permissives de certaines agences marketing, toujours prompts à se goinfrer de données confidentielles. En Europe, ces lois sont beaucoup plus strictes. Rassurés ? Vous ne devriez pas...
 
Le dispositif monstre de cloud computing vanté par Microsoft (300 000 serveurs annoncés), a pour objectif de gérer la formidable explosion du trafic de données attendue sur Xbox One. Cette circulation d'informations disparates est d'une préciosité sans égale... pour le gouvernement américain. Celui-ci est actuellement empêtré dans des scandales d'écoutes téléphoniques de journalistes (protection des sources) et de l'américain moyen (loup solitaire). Pour justifier une telle intrusion, l'administration Obama agite le contexte de lutte contre le terrorisme en s'appuyant sur le cadre législatif appelé Patriot Act qui lui donne les moyens d'espionner en parfaite légalité, toutes les personnes privées ou morales vivants aux Etats-Unis.
 
L'Europe, en particulier la France n'est en apparence, pas concernée par ce cadre juridique exceptionnel. En apparence seulement. Car la filiale d'un groupe américain, en l'occurrence Microsoft France, dont les serveurs sont installés dans l'Hexagone (ou même dans un autre pays européen) se retrouve de fait soumis au Patriot Act. Face à cette juridiction supranationale, la France est impuissante parce qu'il n'existe aucun texte national adapté. Seule la mise en place de serveurs dits "souverains" pourrait protéger l'individu mais dans ce cas cette solution est inapplicable.
 
A l'égard de cette menace latente, bien réelle, un acte de résistance tout bête : jouez sur Wii U !