Fox Engine : le double JE de Kojima

Le Fox Engine est sur toutes les lèvres et occupe follement son inspirateur Hideo Kojima. Avec beaucoup de retenu (mais gagné par une certaine impatience depuis peu), le célèbre créatif égrène sur son compte tweeter, les prouesses techniques de son moteur 3D appelé à "secouer l'industrie". Contrairement à ses concurrents venus de l'Occident (UE4 en tête), la course au réel avec sa netteté glaçante n'est pas une fin en soit.

 

En véritable témoin de son temps, ce dernier cherche à tordre le réel "l'époque où l'on se focalisait sur les images et les sons dans les jeux vidéo est achevée. Il s'agit maintenant de répondre aux questions suivantes : Avec quel degré de liberté ? Doit-elle être connectée à Internet ?"

 

Une incidence qui questionne également le game designer quant à la nature du gameplay qu'il imagine s'accommodant de tous les codes du genre "bac à sable", son nouveau cheval de bataille. Alors pourquoi participer à un colloque de développeurs dont la thématique dominante est le réalisme ? Nous sommes en fin de cycle, au creux de la vague, une période charnière pendant laquelle les incertitudes dominent, fragilisent les éditeurs alors que les joueurs attentistes, s'accrochent aux promesses technologiques du renouvellement des consoles.

 

Au cours de cette alternance, Le Fox Engine répond en premier lieu à assurer au vacillant Konami, le meilleur ancrage possible : "les hommes d'affaires qui tiennent les rennes de cette industrie s'interrogent sur la console qui dominera ce cycle ou avec quel constructeur doivent-ils renforcer leur lien." Un non sens pour Kojima.

 

C'est un des nombreux points de frictions (développés dans le mook Spécial Hideo Kojima) que le studio KojiPro entretien avec Konami. L'homme défend une démarche créative à l'opposée de l'approche très industrielle de la maison-mère : "La technologie est en constante évolution, elle quitte le laboratoire pour s'imprégner de la vie quotidienne. Les créateurs doivent nécessairement opter pour cette perspective" avant de se lancer.

 

Au-delà du vernis "nouvelle génération" vanté par le Fox Engine, le moteur graphique de Kojima est avant tout un plaidoyer en faveur d'un retour aux fondamentaux du jeu vidéo, dans lequel l'imagination est souveraine.