Nintendo a toujours entretenu des relations houleuses et opportunistes avec les éditeurs et même si le constructeur s'affiche d'un jour nouveau à l'aune du lancement de la Wii U, il n'en garde pas moins certaines (mauvaises) habitudes. Lors de sa conférence financière, Iwata leur a lancé de petites piques, fustigeant le retard et l'indécision des éditeurs dans l'adoption des nouvelles mesures prises par le fabricant. En filigrane, Nintendo dénonce le piétinement des acteurs de l'édition...
 
Pour le pdg du numéro un mondial du jeu vidéo, l'affaire est entendue : << pour nous la version physique et dématérialisée d'un jeu ne s'oppose pas, elles offrent une valeur identique. >> Alors que les discussions font rage entre éditeurs qui semblent divisés sur la question d'appliquer ou non un même tarif, Nintendo y voit une justification pratique : << le consommateur trouve un avantage à transporter ses jeux sauvegardés sur sa console de salon. >> Le reste est du domaine de la discutaillerie pour le géant japonais, synonyme de perte de temps : << leurs opinions à ce sujet sont variées, il y a les partisans d'un alignement du prix et les adversaires préférant différencier le coût d'acquisition. La question doit être tranchée. >>
 
Bien que les arguments avancés sont un peu léger, l'inflexibilité de Nintendo sur cette question devrait servir de maître-étalon aux éditeurs afin d'éviter des pratiques tarifaires anarchiques.
 
Autre domaine, reproche identique. Iwata a abordé le chapitre de la 3DS en distribuant bons et mauvais points aux éditeurs. Si les acteurs de l'édition japonais se sont immédiatement appropriés la nouvelle portable du constructeur, les choses ont été moins évidentes chez leurs homologues occidentaux : << il y a eu moins d'empressement aux Etats-Unis et en Europe qu'au Japon, déplore le pdg Iwata. Cela tiens au fait que le démarrage des ventes s'est réalisé en deux temps, ils ont réalisé sur le tard que la 3DS sera un grand succès sur leur marché. >> explique le pdg.
 
S'il regrette un niveau de vente bien en dessous du potentiel de la console de poche il loue le retour de la confiance des éditeurs occidentaux qui inverseront la tendance avec en point d'orgue l'E3. A contrario, l'aplomb des éditeurs japonais est ferme et constant << je n'ai donc aucune raison de douter de leur soutien >> assure Iwata.
 
Tout ce petit monde qui s'écharpe affichera une unité de façade lors du grand sacre de juin prochain, la conférence de Nintendo est enfin arrêtée : le 5 juin à 18 heures (heure française).