Playtonic, ce jeune studio britannique chasse sur les terres de Rareware, une pépite créative qui a malheureusement perdu de son brillant après le départ de ses développeurs cadre. Fuyant la tutelle étouffante du nouveau propriétaire Microsoft, une partie d’entre eux s’est dispersé dans différentes petites structures de développement dont ledit studio. Avec la franchise Yooka-Laylee, Playtonic se veut le dépositaire de l’âge d’or de Rareware. A son corps défendant ?

Les aventures de deux petites créatures sorties du même imaginaire des créateurs de Banjo-Kazooie se poursuivent en 2,5D. Cette représentation visuelle rappelle avec force de références une autre production de Rare… Donkey Kong Country. « Nous ne prétendrons plus présenter nos productions comme ‘’successeur spirituel de’’, se défend Gavin Price, responsable du studio ». Si le battage marketing a bien fonctionné pour le premier volet, convoquer l’inconscient collectif n’est pas sans danger, reconnaît l’homme. L’identité vidéoludique de Playtronic pourrait souffrir de ce style emprunté, c’est pourquoi : « nous allons créer de nombreux jeux dans des genres divers (…) nous devons nous concentrer sur ce qui rend nos jeux pertinents et uniques ».

Pour l’épisode The Impossible Lair, le concept narratif ouvert offre la possibilité d’aborder chaque étapes de l’aventure dans l’ordre de son choix. Loin de la linéarité d’un DK et de son budget de développement : « l’enveloppe financière consacrée aux cinématiques de DK : Tropical Freeze est probablement équivalent à celle consacrée à l’ensemble de notre titre » argue G. Price. Sur ce plan, le britannique désargenté a perdu une bataille, mais pas la guerre de l’originalité : « nous devons identifier ce qui fait la spécificité de nos jeux ». Pour cela, les joueurs doivent disposer d’éléments de comparaison. Mais très peu de société s’engage dans la plateforme 3D en dehors de Nintendo, si bien que Playtronic est inévitablement renvoyé aux productions du japonais maître en la matière.

Autre mésaventure qui a surpris les créatifs du studio anglais, la lecture que font les journalistes de ce volet au mode visuel singulier. Qualifiés d’épisode « transitoire » par ces derniers dans l’attente d’un prochain gros titre exploitant la 3D temps réel, G. Price accuse le coup en défendant bec et ongle l’originalité de The Impossible Lair : « nous pensons sincèrement qu’il n’existe aucun jeu de plate-forme comme celui-ci ».

Yooka-Laylee : The Impossible Lair sera commercialisé à la rentrée. S’il reconnaît faire de courtes nuits de peur de ne pas reproduire le succès du premier épisode (1 million d’exemplaires écoulés), G. Price s’impose cette profession de foi : « laissez nos jeux parler d’eux-mêmes ».