Le plan média était quasi parfait. Quelques semaines avant l’organisation du PlayStation Experience, Sony préparait les esprits par petites touches. Révélations partielles, fuites, démentis, conjectures, petites phrases équivoques ont nourri les conversations, jusqu’à éclipser l’actualité de la concurrence. Microsoft a fait le choix prudent de laisser passer l’orage marketing. Aucune contre-proposition événementielle à vendre aux fans, mais des interventions d’officiels à dose homéopathique chargées de les tranquilliser.
 
Et Nintendo ? Englué dans ses propres difficultés, personne n’attendait de lui qu’il sorte de son haut de forme de magicien un elfe qui a éclipsé à lui seul sur Twitter la fureur et le bruit du PlayStation Experience. Pourtant Sony s’est donné les moyens de ses ambitions. Réservation de l’hôtel Planet Hollywood à Las Vegas, diffusion du déroulement de l’expo sur les canaux du fabricant et réseaux sociaux appuyés par des jeux très attendus. La sobriété du cadre choisit par Nintendo (salle de bureaux/réunion au charme désuet, démonstrateurs en tenue décontractée) contraste violement avec le show tout en son et lumière du nouveau numéro un mondial.
 
 
Contre toute attente, les échanges sur Twitter concernant ces deux événements concomitants ont tourné à l’avantage de Nintendo selon un relevé statistique produit par le cabinet d’analyse Topsy. Au plus fort de l’évolution des deux courbes, le terme Zelda est discuté 186 709 fois contre 101 894 fois pour PSX/PlayStation Expérience. Une performance soulignée par le truculent Patcher en dépit d’une animosité marquée pour Nintendo : « Microsoft a fait une erreur en snobant ce spectacle. C’était l’occasion de voler la vedette au PSX, Nintendo a saisi l’opportunité. Merci de me permettre de féliciter Reggis Fils-Aimé pour ce coup médiatique dans une année lamentable. »
 
Une victoire psychologique pour Nintendo sans être déterminante.