Sauvé trois fois des eaux par l’opiniâtreté de Denis Dyack, Shadow of the Eternals, la suite spirituelle d’Eternal Darkness (Silicon Knights/GameCube/2003) a toutes les chances de voir enfin le jour. À cette occasion, le site IGN.com est allé à sa rencontre pour s’entretenir de la tumultueuse campagne Kickstater qui a freiné la naissance de son projet (refoulé deux fois de cette plate-forme de financement public pour objectif manqué), mais aussi de titres emblématiques sur lesquels il a travaillé dans le passé.
 
Il se souvient tout particulièrement des conditions déroutantes du développement de la réédition de Metal Gear Solid sur GameCube : « Je n’avais aucune idée de la direction à prendre jusqu’à mon départ de Nintendo », déballe Denis. Comme du contexte tout aussi singulier lorsque Satoru Iwata accompagné de Shigeru Miyamoto s’est approché de lui alors attablé dans une cafétéria appartenant à Nintendo. Bien qu’informelle, cette première prise de contact interroge le développeur sur la pertinence de republier sur une console Nintendo un titre de cette envergure appartenant au catalogue Konami.
 
Miyamoto lui assure de l’aval d’Hideo Kojima : « Je viens de m’entretenir à ce sujet avec lui », rapporte Denis Dyack. Le légendaire créatif de Nintendo presse son homologue japonais de réaliser un volet de MGS sur GameCube « mais il est accaparé par le développement de MGS3. Nous aurions aimé pouvoir nous en charger, cependant l’effectif disponible nous fait défaut. Aussi ai-je pensé que vous Denis êtes en capacité de le réaliser. »
 
Metal Gear Solid The Twin Snakes est lancé en grande pompe en 2004 sur GC. Non seulement, les graphismes bénéficient de la puissance du support, mais ce volet emprunte aussi à MGS 2 Sons of Liberty sa mécanique de jeu bien huilée. Les scènes cinématiques ont été réécrites à la virgule près par Silicon Knights avant que Kojima insatisfait du résultat artistique supervise une nouvelle mise en image réalisée par le scénariste Ryuhei Kitamura. Denis Dyack se dit avoir été « ébahi » par le professionnalisme de Ryuhei : « La qualité de leur production est de très, très grande classe. » Tout en s’excusant ironiquement de ne pas être familier des effets de scène percutants : « Il ne nous est pas venu à l’esprit de réaliser des sauts périlleux ou des cascades sur des missiles dans Eternal Of Darkness. »
 
Chapeauté également par Miyamoto, son grain de folie s’est immiscé un peu partout dans le jeu. Yoshi, Mario et même le portrait du créatif sont discrètement placés dans cet épisode bis de MGS.