Nintendo s’est mis dans la tête de trouver le mouton à cinq pattes capable de planifier la stratégie consoles de la société pour les années à venir. Ce “Lead Graphics Architect” (dénomination professionnelle trop pompeuse pour être traduite) exercera ses nouvelles fonctions au sein de la Nintendo Technology Development (NTD), un pôle Recherche & Développement basé à Washington ayant pour charge d’imaginer les technologies de demain.
 
Signe des temps, ce groupe d’ingénieurs occidentaux hautement qualifiés travaille désormais en tandem avec la tête pensante japonaise appelée Nintendo Integrated R&D. Sans pouvoir être confirmé, il est dit que cette filiale nord-américaine a largement pesé dans l’élaboration de la Wii U. La configuration de la carte-mère de la nouvelle console de Nintendo qualifiée péjorativement « d’exotique » par une partie de la communauté des développeurs occidentaux laisse penser que l’influence du NTD a été modérée (normalisation avec les standards middleware). Une gouvernance bicéphale n’est peut-être pas pour demain sauf si cette parole du PDG dépasse enfin le stade de l’incantation pour rapidement se concrétiser : « Au Japon, je peux être mon propre marqueur, mais à l’étranger cela ne fonctionne pas. »
 
En 2008, Sony s’était affranchi de l’emprise contre-productive exercée par le tyrannique Ken Kutaragi en débauchant le coulant Mark Cerny dans le but de dépayser régionalement le centre de décision de sa branche PlayStation afin de lui donner une nouvelle impulsion. Nintendo serait bien inspiré d’adopter une approche plus consensuelle de la conception de ses prochaines consoles.