Résumer le mode de fonctionnement du monde de la finance revient à citer cet adage : << les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures >>. Celui-ci s’applique à toute société, surtout à celle qui nous concerne ici, Nintendo. Hier, une information d’importance a affolé les compteurs boursiers de l’action du constructeur (+11% à la bourse de Tokyo). Les derniers verrous législatifs cadenassant le marché chinois ont finalement sauté, entraînant mécaniquement une hausse spectaculaire de la capitalisation boursière de Nintendo. Au point que celle-ci dépasse désormais la valeur boursière de Sony. Elle s’élève à 17,7 milliards de dollars contre 18,4 milliards de $ en faveur de Nintendo.
 
En dépit de la cascade de mauvaises nouvelles entourant le fabricant (condamnation des tribunaux pour violation de brevet, décrochage brutal de la Wii U...), les investisseurs anticipent un futur radieux pour le numéro un sortant. Les perspectives florissantes du marché chinois associées aux réformes escomptées du modèle économique de Nintendo (ouverture vers le formidable débouché du segment smartphone...) ont fait grimper son action depuis plusieurs mois. Sony est quant à elle victime des déboires de ses filiales et de la dégradation générale du secteur d’activité de l’électronique grand public que les excellentes performances de sa nouvelle console ne suffisent pas à tempérer.
 
Cet improbable scénario bousier déconnecté de la réalité des joueurs a connu un précédent sept ans plus tôt. L’emballement du grand public réservé au couple Wii/DS avait brièvement propulsé la capitalisation boursière de Nintendo à son firmament sur la place financière tokyoïte, dépassant celles de Sony et du géant Matsushita.
 
Gare tout de même au lendemain de fête. Le président Iwata s'exprimera bientôt...