Hirokazu Hamamura est parole d’évangile au Japon. Aux antipodes des hurluberlus du monde de la finance, sa fine connaissance du média jeu vidéo fait autorité. Ses responsabilités entrepreneuriales n’y sont pas étrangères, il est à la tête de la puissante Kadokawa Shoten Publishing Co. Ltd.. Cette holding spécialisée dans l’édition papier regroupe en son sein des pépites comme ASCII Media Works (Dengeki...), Enterbrain (Weekly Famitsu, Arcadia...) pour ne citer qu’elles.
 
Il cède au rituel de début d’année instauré par le quotidien économique Mainichi Shinbun qui convie les hommes influents à s’épancher sur les forces et faiblesses de chaque pan industriel de l’archipel. Hamamura a passé en revue l’ensemble des acteurs de l’activité des loisirs interactifs. S’il voit en la nouvelle console de salon de Sony la capacité de redynamiser le marché domestique à elle seule avec une Xbox One capable de marquer à la culotte la PS4, son opinion sur la Wii U est au contraire plus prudente.
 
Il fait tout d’abord observer que la corrélation entre l’explosion du marché des smartphones << et la chute des ventes de la Wii U est délicate. >> Il en veut pour preuve le formidable rebond des ventes de la 3DS << donnée pour morte deux ans plus tôt. >> Il n’élude pas l’existence d’une âpre concurrence entre ces deux segments de marché qui se disputent << le temps de loisir disponible >>. Le haut responsable estime en revanche que la commercialisation de << jeux vidéo décisifs >> concourrait favorablement à l’élargissement du marché du divertissement électronique et par ricochet, à atténuer la pression concurrentielle.
 
Ce qui l’inquiète davantage, c’est en l’aptitude de Nintendo à mener deux fronts simultanément : << le développement d’un grand nombre de hits à la fois en faveur de la Wii U et de la 3DS est complexe... C’est un fait. >>