Compte-rendu : Stunfest XTh Champion Edition

 

C’est le week-end dernier qu’a eu lieu à Rennes la dixième édition du Stunfest, l’un des plus gros festivals européen dédiée au jeu de Versus Fighting. Cette édition anniversaire a pu bénéficier d’un financement supérieur aux années précédente, notamment grâce à un financement participatif qui a permis de lever plus de 25000 euros auprès de près de 400 contributeurs. Ce Stunfest a ainsi pu changer de lieu en délaissant un gymnase de l’INSA au profit du Liberté, la salle culturel de Rennes qui accueille en général des concerts et spectacles. Une semaine après l’évènement il est temps d’en faire le compte-rendu et de faire découvrir à ceux ne le connaissant pas ce festival unique.

 

Le festival

Si à la base le Stunfest est un festival centré sur le jeu de baston, il a su se diversifier au cours des ans afin d’englober d’autres facettes du jeu vidéo. Ainsi, on y trouve maintenant en plus des tournois sur les jeux de baston, un espace jeu indé avec des présentations de nombreux jeux, des consoles et des bornes en libre accès avec des choses particulières, comme du Bomberman à 10 ou du Mario kart Double Dash avec 8 consoles. On retrouve également un espace SHMUP et un espace jeu de rythme, avec du Pop’n’music ou du Project Diva. Et enfin on a un espace Superplay, avec des performances en live toute la journée et une salle de conférences avec des intervenants venu pour discuter autour du jeu vidéo. Et même des concerts en fin de journée.

Il faut néanmoins préciser quelque chose, le Stunfest est un festival. Et donc, à l’inverse d’une convention comme Japan expo, il n’y a pas de stand de boutique ou de fanzines, seulement du jeu vidéo et des animations. Le festival est également très long, car même si il ne dure que trois jours les horaires d’ouverture sont larges, notamment le samedi avec 17 heures d’ouverture.

Cette dixième édition a vraiment su apporter de la nouveauté et du contenu. L’espace disponible est bien plus grand et les différentes activités ne se marchent plus dessus. Si j’avais un petit regret personnel, ce serait que le contenu est justement trop vaste et les activités trop nombreuses, on est constamment en train de devoir faire un choix entre deux animations différentes et on ne peut qu’en choisir au détriment d’une autre.

 

A présent une petite liste des différentes choses que j’ai pu voir lors de ma présence et mon ressenti sur chacune d’elle.

 

Les jeux en libre-accès

Les jeux présents cette année ne différait pas grandement des éditions précédentes, toujours des jeux de baston en pagaille, quelques jeux musicaux et d’autres plus convivial comme du Mario kart ou du Bomberman. Cela reste toujours efficace et ça permet de se poser un peu entre deux activités. Bien entendu cela perd la quasi-totalité de son intérêt dès lors que l’on est seul et la plupart du temps ce sera juste pour montrer notre skill sur un jeu que l’on maitrise ou au contraire de jouer à plusieurs sur un jeu inconnu et de galérer à jouer en versus. Rien de bien original en somme, mais de l’efficace et c’est tout ce que l’on demande.

 

Les compétitions

Le Stunfest c’est avant tout de la compétition et cette édition a été particulièrement bien fournie. De belles finales, avec des moments de vraie pression et un niveau de jeu proprement ahurissant. Je retiendrai tout particulièrement la finale opposant Luffy à Justin Wong sur Street fighter IV où l’intensité était palpable et l’ambiance vraiment saisissante avec une issue qui c’est déterminé au dernier moment, et ça c’est la marque des grandes finales. 

 

La scène Superplay

Si une chose a particulièrement pris de l’importance au cours des années, c’est probablement la partie Superplay du Stunfest. Si on revient trois ans en arrière on avait qu’un petit écran cathodique avec une dizaine de chaise, cette année l’évolution se poursuit avec une salle entière dédié à la discipline avec près de 150 places assises et une salle qui se remplissait bien au-delà de sa capacité à la plupart des runs. On a eu droit à des performances pendant l’intégralité des trois jours et des runners était venu tout spécialement en France pour cet évènement. Notamment Cosmo, actuel détenteur du record du monde sur Ocarina of time. Il a d’ailleurs fourni une performance phénoménale en finissant le jeu en Live en 23 minutes 23 devant une salle comble. On pouvait être vraiment reconnaissant de la qualité et de la diversité de toutes les runs proposé avec un petit bémol tout de même sur la taille de la salle qui au final c’est retrouvé presque trop petite par moment, mais l’affluence traduisait bien la force et la passion qui se dégageait des performances ainsi que l’intérêt que porte les joueurs pour cette discipline qui se démocratise de plus en plus.

 

Les jeux indépendants

Les jeux indépendants étaient bien plus présents cette année, notamment grâce à la présence du Shmupfest, un jeu développé pour le festival avec la particularité  d’utiliser des sprites mis en ligne par les contributeurs du financement participatif. On pouvait aussi essayer l’Occulus Rift ou des jeux encore en développement. L’espace dédié était bien plus grand et ça fait toujours plaisir de voir ce genre de jeux mis en avant dans ce genre de festival.

 

Les conférences

Si le Stunfest possède une particularité, c’est la présence de conférences qui se révèle assez unique. Elles se révèlent passionnantes et surtout innovantes dans leur traitement de l’objet jeu vidéo comme objet d’étude. Si vous n’avez jamais eu l’occasion d’en regarder une, celles des années précédentes sont disponibles sur Youtube. Concernant celles de cette année, je n’ai pas pu aller à toutes, mais celles auxquelles j’ai pu assister était vraiment intéressantes. La diversité des sujets est toujours appréciable et cette année accueillait des conférences « du soir » dans une salle plus restreinte, mais avec de plus nombreux intervenants, un sujet plus large, mais surtout une durée de trois heures laissant la place à de nombreux axes de réflexions. Les conférences n’ont pas radicalement changé des éditions précédentes et elles restent selon moi un incontournable pour quiconque s’intéresse au jeu vidéo d’un point de vue un peu plus théorique et comme un objet d’étude.

 

Le Stunfest de cette année a définitivement été un succès. La nouveauté est là, le changement de lieu est vraiment bien venu et on ressent vraiment un gain de niveau par rapport aux années précédentes, notamment grâce au financement participatif. Ce côté-là a également été bien mené et les lots offert aux contributeurs vraiment sympathique. La barre des dix ans a été passé, on attend maintenant la suite en espérant que le festival va continuer de la sorte en gardant son esprit actuel, sans se dénaturer, mais continuer à se développer. C’est fatigué mais avec des étoiles dans les yeux que l’on ressort de cette dixième édition et avec une envie en tête, celle de revenir l’année prochaine.