Frappés par la forte saisonnalité de leur métier, les studios embauchent et débauchent à tour de bras. C'est ainsi qu'en 2008, Avalanche Studios s'est lancé dans un sauvage dégraissage de son effectif. Les deux tiers des 160 employés ont été remerciés juste avant que le hit planétaire Just Cause 2 eut été lancé sur PS360 et PC. La toute jeune structure suédoise s'est très vite fait un nom dans le milieu très fermé des jeux à monde ouvert, le nouvel Eldorado des consoles nouvelle génération. Depuis, c'est l'ouverture de succursale aux Etats-Unis et la signature de contrats avec des éditeurs qui rythment sa croissance.

« C'est silence radio jusqu'à l'E3″ prévient le fondateur du studio, Christofer Sundberg. Celui-ci se borne à évoquer « deux projets triple A » en cours de développement à New York et Stockholm tandis qu'une branche mobile vient juste d'ouvrir ses portes « composée de trois personnes seulement ». Le studio revient de loin. Son hyper croissance a faillit avoir raison d'Avalanche Studios. Un très grand nombre d'éditeurs intéressés par le savoir-faire des suédois, a signé des contrats de production de jeux dits "bac à sable" avant que la crise économique ne les rattrape. Le coup a été rude pour la petite structure, obligée de tailler dans ses effectifs à cause de la planification d'un prévisionnel beaucoup trop optimiste. Le carnet de commandes désemplit à vue d'oeil.

L'ouverture d'un bureau à Manhattan permet d'établir un contact nettement plus solide avec ses clients américains. L'homme à la tête d'Avalanche Studios regrette la frilosité décisionnaire de sa division européenne, quant il s'agissait de finaliser un accord avec un client du nouveau continent. Cette proximité nouvelle, offre au studio de biens meilleurs opportunités pour tisser d'étroites relations contractuelles, et aussi et surtout de s'imprégner de la bonne marche des affaires de la culture nord-américaine. La mise en place de cette tête de pont entre les deux continents accélère ainsi le rythme des transactions : « nous venons à l'instant de présenter un projet à un éditeur » jubile le fondateur.

L'ouverture d'un studio de New York a également agit comme un ballon d'oxygène en faveur de la croissance interne d'Avalanche Studios : « il y a environ 1500 développeurs en Suède dont 300 travaillent chez DICE » s'offusque Christofer Sundberg. Le marché des meilleurs talents est donc faussé, comme confisqué par ce studio appartenant au puissant Electronic Arts. A l'inverse, à New York le marché de l'emploi est plus sain, plus vaste, les éditeurs ne se disputent pas les perles rares. Bien que le Canada apparaît comme une place de choix grâce à une pression fiscale allégée, là encore l'extrême concurrence entre éditeurs a poussé le studio suédois à se replier sur la ville portuaire. Les exemples de guerre des tranchés que se livrent les géants de l'industrie dans la bataille de l'emploi sont légion. Les bras de fer qui ont opposé devant les tribunaux EA et Ubisoft puis EA et Activision, s'accusant mutuellement de piller leurs meilleurs talents, ont largement dominé l'actualité ces derniers mois. AS n'a pas les reins suffisamment solides pour résister à pareille tempête judiciaire.

Ces cinq dernières années ont été particulièrement difficiles pour le studio. Le large succès de Just Cause 2 a éclipsé bon an mal an le risque de faillite économique : « il a été plus arrangeant de tailler dans nos effectifs » admet le responsable. Il n'était pas question de vendre le studio pour une bouchée de pain à un éditeur, conserver l'indépendance de décision était non négociable. Avalanche semble revenir de loin, Sundberg promet une surprise à l'E3 : « attendez le mois de juin ». En attendant, il distille au compte goutte quelques images floutées de son ou ses nouveaux titres que la rumeur désigne comme Just Cause 3 et/ou une adaptation cinématographique de Mad Max.

source : xboxplorer.com