En Occident, éditeurs comme développeurs applaudissent de concert le virage de la stratégie de Sony. Centrée aussi bien sur les grands hits que les jeux de la scène indé, la PlayStation 4 promet des lendemains qui chantent. De l'autre côté de l'océan Pacifique, les développeurs japonais entonnent le même refrain. Le magazine Famitsu n'en finit pas de rapporter les mêmes satisfécits des grands noms de l'industrie nippone. A peu de chose près...

Ainsi, Toshiro Nagoshi opérateur en chef de Sega pense que le positionnement « jeu de très grande qualité graphique » est une « excellente nouvelle ». Ce dernier semble même déphasé par la puissance de la console de Sony « en 23 ans de métier » le développeur n'avait jamais vue cela, « les spécifications techniques rêvées deviennent enfin réalité ». Lucide, il sait cependant qu'il faudra un peu de temps pour exhausser ses désirs les plus fous. Plus technique, son homologue Masayoshi Yokoyama, producteur délégué au sein de Sega, entrevoit l'émergence « de médias bidirectionnels ». Il l'explique ainsi : « Au japon, les médias passifs comme la TV disposent d'une place importante, mais avec la PS4, il sera plaisant de voir l'apparition de nouveaux dispositifs modifiant la télévision en quelque chose de configurable ». Fidèle à lui-même, le volubile Goichi Suda déclare vouloir réaliser « un jeu bouleversant » qui utiliserait le bouton 'Partager' de la PS4 de manière « tragique » et toutes autres fonctionnalités de la plate-forme de Sony de façon « dramatique ». Une sortie un peu étrange mais conforme aux idées extravagantes du développeur.

Level-5, studio très en vue dans l'archipel souhaite « produire un MMORPG » d'après son pdg, Akihiro Hino. Il ambitionne « de réaliser un jeu riche, de grande qualité puisant dans la puissance de la machine ». Des propos inhabituels tenus par la tête pensante du studio, car jusqu'ici les productions du studio se focalisent dans la profondeur de jeu plutôt que dans le graphisme fouillé. Arc System Works est encore actif malgré son activité déclinante. Puisque Famitsu lui tend le micro, son producteur Toshimichi Mori annonce vouloir « créer une galerie virtuelle » exposant les plus célèbres jeux de combat du studio. Selon lui, le monde de l'animée « se rapproche du réel », source de « bouillonnement » créatif pour le producteur.

Le président de Nippon Ichi Software (ou N1) se distingue autrement. La période de lancement de la PlayStation 4 est pour lui mal choisie car « chez les décideurs et utilisateurs, flotte le sentiment d'une commercialisation décidée trop tôt ». Le marché de la console actuelle de Sony est « mature, il n'y a aucune raison de ne pas lui garder un rôle ». La transition de marché est un véritable casse-tête à gérer pour les éditeurs et studios. L'homme à la tête de N1 semble avoir souffert de la gestion calamiteuse du passage de relai entre la PS2 et la PS3. Yosuke Hayashi de Tecmo Koei se veut plus ironique : « l'élément d'information qui m'a le plus fait réagir, c'est que sur les cinq mots-clés des présentateurs (lors de la conférence) décrivant la PS4 - simplicité, immédiateté, sociabilité, intégrée, personnalisation - 'spécification élevée' n'était pas dans cette liste ».

source : PlayStationline.com