A l'heure où quelques joueurs ingrats, sans doute trop gâtés par les blockbusters triple A, vous invites à pleurnicher sur les non-dits du PlayStation Meeting, il serait plus avisé est de prêter une oreille aux développeurs, mieux à même de fournir une opinion plus intelligible sur cette question. En voici un exemple :

En délicatesse avec la PlayStation 3, la communauté des développeurs indépendants ou affiliés aux éditeurs se prononcent sur la nouvelle console de Sony. La PS4 incarne à elle seule une approche qualifiée de « plate-forme orientée vers les créateurs de jeux » selon les dires de Mark Cerny, principal promoteur de cette philosophie de travail. Le site GI.biz qui a conduit ce tour de table avec des développeurs de tous horizons, livrent leur premier sentiment.

Pour Dominic Matthews du studio Ninja Theory, le fabricant a dépassé le stade des déclarations d'intention. Il se réjouit de la levé de barrières rédhibitoires libérant la créativité. L'aspect social manifestement mis en avant pendant ce meeting est apprécié « l'intégration du bouton "partager" vaut tous les beaux discours ». Même son de cloche entendu chez Matthew Seymour du studio Heavy Iron Games. Pour lui, « les promesses passées vont enfin se concrétiser avec la PlayStation 4″. L'environnement de travail ressemble selon le créatif « au guichet unique » semblable à la force de proposition « d'Amazon et d'Apple ». Tout est décidément possible sur PS4 « vous disposez d'une puissance incroyable [...] de la connectivité pour jouer selon vos envies sur tous les supports Sony ». L'orientation « centrée sur le jeu » ainsi que le choix des composants destinés à vendre la console à prix compétitif est loué par Robert Troughton des studios Pitbull, tandis que son homologue James Brooksby de Born Ready Games, vante « la facilité avec laquelle nous serons en mesure de développer des jeux ».

La puissance effective du nouveau format de salon de Sony démultiplie les opportunités de création de nouvelles expériences interactives mais pour Dominic Matthews, l'intérêt est ailleurs. Car le potentiel technique est une évidence à ses yeux. En revanche, le dispositif de connexions de la console, pose de manière différente l'approche de son métier : « comment les joueurs joueront-ils ensemble ? De quelle manière vont-ils s'impliquer dans leur jeu loin de leur console ? De quelle façon allons-nous tirer parti de la technologie du streaming ? ». Plus terre à terre, Robert Troughton estime quant à lui « la création d'univers ultra dynamique » dans lesquels les personnages virtuels « évolueront de manière plus réactive » sera indéniablement « fantastique ».

Avec une pointe d'humour grinçant, Simon Barratt de Four Door Lemon se souvient avec émotion « de la programmation de Vector Unit sur PS2″ qui ressemblait à le lire à un chemin de croix. Dorénavant « l'architecture type PC de la PS4″ offre l'avantage aux petites structures de développement « de ne plus perdre de temps » ou évite l'écueil de ne pas « disposer de ressources nécessaires à l'adaptation aux différentes conceptions de formats » existant sur le marché vidéoludique. La configuration familière de la console de Sony « élimine les maux de tête », se réjouit ainsi Simon Barratt. Will Luton, consultant, regrette cette manière de « singer la Wii U » dans le domaine du « partage d'écran avec la Vita » et le partage de la vidéo ne gagne pas non plus ses faveurs. Il considère néanmoins l'ouverture aux indépendants « très encourageante ». Grâce à une politique beaucoup plus axée « sur la méritocratie » en lieu et place de la crainte d'être submergé « par des jeux toxiques » menaçant l'intégrité de la PS4. Cet environnement est propice à l'émergence de pépites telles que Minecraft ou Angry Birds.

La question du prix de la console reste posée pour Robert Troughton : « est-ce que la PS4 sera subventionnée par les jeux, l'abonnement au PSN ou un service analogue ? ». La réponse à cette interrogation est primordiale pour l'homme car « les poches des joueurs désemplissent » avec la crise. Un souci relayé par Matthew Seymour : « il faut maintenir un niveau de prix raisonnable pour les jeux et la console ». Will Luton se démarque de manière plus franche : « Sony devrait abandonner le renouvellement des ses consoles pour transformer la marque PlayStation en un service de jeux » au même titre que la musique, le cinéma ou la télévision. Il est vrai que le marché iOS souffre d'un manque crucial de titres identiques, dans la forme, à ceux sur console Sony. L'arrivée d'un savoir-faire de la dimension d'une marque comme l'est PlayStation, légitimerait enfin un marché qui peine à fédérer des professionnels. Plus prosaïquement, Dominic Matthews s'impatiente de voir Sony appliquer une réelle stratégie de développement auprès des studios de création afin de « définir nous mêmes le prix des jeux, ceux de 60€ sont amenés à disparaître ».

Source : PlayStationline.com