En marge de la présentation de ses résultats financiers conformes aux attentes des analystes, Ubisoft annonce un nouvel épisode de la série des Assassin's Creed. Son pdg s'exprime également sur l'épineuse question de la flambée des coûts de production des jeux nouvelle génération. Rompu à l'exercice, c'est Yves Guillemot, président en exercice de l'éditeur français qui est chargé de jouer au pompier-pyromane.

Toujours prompt à partager son enthousiasme lorsqu'il s'agit d'évoquer les prochaines consoles, la tête pensante d'Ubisoft loue en termes très généraux « le potentiel fantastique » des futurs formats de Sony et Microsoft avec l'assurance « de tirer avantage de leur puissance ». Les superproductions de cette génération de consoles haute définition bénéficieront ainsi de ce nouvel élan technologique : « cette montée en gamme nous permet d'imaginer de plus grandes choses » souffle Guillemot. Cependant, cette valorisation technologique sera autrement plus dévorante pour les budgets de développement amenés à exploser. L'homme fort d'Ubisoft tient à nuancer cette hausse mécanique des coûts de production.

S'il ne conteste pas cette réalité économique qui s'imposera à sa société comme à ses concurrents, Yves Guillemot prétend qu'elle interviendra en deux temps : « les nouvelles consoles offrent l'opportunité de faciliter la réalisation des jeux vidéo [...] pendant les deux premières années, les coûts n'augmenteront pas car nous utiliserons un grand nombre de moteur 3D d'ores et déjà fabriqués » plaide-t-il auprès d'investisseurs sur les rangs. Mais, à mesure que « le nombre de joueurs augmente, cela entraînera des investissements plus importants » concède-t-il sur le ton de la lucidité.

L'annonce d'un quatrième volet de la franchise phare du portfolio de l'éditeur français n'a guère surpris. Ce qui l'est moins, c'est l'absence de désignation de plates-formes. Un manquement intentionnel ? L'éditeur souffle souvent le chaud et le froid afin de bénéficier d'un large relai médiatique à travers le web du jeu vidéo, par nature friand d'incertitudes. Le précédent Watch Dogs l'a démontré.

Cette conférence financière aura été maîtrisée de bout en bout si l'équipe en charge du développement de Rayman Legends n'avait pas publiquement désavoué la décision de reporter sine die la commercialisation de ce titre visiblement très attendu. Un programmeur anonyme, s'exprimant sur le forum d'un site espagnol, se désolidarise de sa hiérarchie et dénonce « une décision venue d'en haut » faisant fi des efforts redoublés par l'équipe pour tenir les délais : « nous avons fait des heures supplémentaires [...] nous avons tout donné pour le terminer pour février » s'étrangle cette source. Le truculent Yves Guillemot appréciera.

source : PlayStationline.com