Folle semaine pour Microsoft. En vrac, le géant de l'informatique lance son nouveau système d'exploitation Windows 8, propose une tablette signée de sa marque (une 1ère en dehors de la Xbox), ouvre un service de musique et... rien sur sa prochaine console de salon. Et pour cause, celle-ci se dématérialise pour devenir un service de jeu vidéo versatile avant d'être une machine à part entière. Et cette influence n'est pas à sens unique. Les stratèges de Microsoft mettent graduellement en place un système de vase communicant entre toutes les activités informatiques et ludiques du groupe afin d'obtenir des synergies (1+1=3).
 
L'interface Metro de W8 déborde sur le tableau de bord de la 360, le bien mal en point Internet Explorer s'invite également sur la console de salon de Microsoft (à ce sujet, des sites peu recommandables s'en réjouissent) tandis que SmartGlass étend les fonctions de la Xbox à tous les appareils communicants à écran (mobile, tablette, télé...). Enfin, les services Xbox Music et Xbox Video s'affranchissent de la marque générique et fourre-tout Entertainment pour devenir à part entière deux déclinaisons labellisées Xbox. La mutualisation de toutes ces interfaces offre à l'utilisateur un accès à ses services depuis n'importe quel point d'accès géographique et quelque soit l'appareil avec lequel il surfe sur Internet. L'intérêt est de lui proposer un environnement standard et harmonieux entre tous les écrans qu'il gèrent.
 
Sans clairement le dire, Microsoft opère un repositionnement de sa marque Xbox qui ne sera pas du goût de tout le monde. Les dernières études de consommation réalisées en interne ont mis en évidence une consommation de contenus très diversifiée au détriment du jeu vidéo qui perd de son exclusivité. Xbox ne sera ainsi plus identifiée à un support physique mais deviendra un label regroupant la vidéo, la musique, le jeu et d'autres loisirs émergeants.
 
Microsoft peu réputée pour ses innovations de rupture, adopte une position plutôt inédite où s'entremêle ses activités PC et jeu vidéo. C'est toute l'identité de la Xbox Durango qui se joue ici. Bâtir un écosystème en faveur d'une console décloisonnée montre l'étendue des possibles au risque de dilapider un trésor acquis à coups de centaines de millions de dollars : le joueur.