Au lendemain de la mise hors service de son portail commercial PlayStation Network, les joueurs abasourdis apprenaient avec quelle légèreté la protection de leurs données personnelles était administrée par Sony. Mot de passe, numéro de carte de crédit étaient subitement devenus la propriété d'individus malintentionnés. Après la grogne et les explications insuffisantes formulées par le géant japonais, les joueurs se sont rapidement regroupés en class action afin d'obtenir auprès de la justice américaine des éclaircissements sur la nature de cette attaque et l'octroie d'un dédommagement.
 
Las, ce recours en justice était selon les observateurs qualifié de pot de fer contre pot de terre. Sony aguerri dans ce genre de rapport de force a en effet obtenu gain de cause par le parquet américain. Aucunes des accusations (négligence, violation des lois de protection du consommateur...) avancées par les plaignants n'ont été retenues contre le groupe japonais. La gratuité du portail en ligne protège Sony de toute responsabilité en cas de défaillance de son service commercial selon la conclusion du juge américain. Le niveau de transparence exigée de toute personne exploitant le PSN (la "signature" de la chartre de confidentialité vous commande d'accepter que votre comportement de consommation soit systématiquement scruté à la loupe) n'engage en rien le spécialiste de l'électronique grand public à observer une obligation de résultat dans la préservation des informations personnelles récoltées. Par ailleurs, Sony mentionne dans ce contrat de confidentialité que "la sécurité de son portail n'est pas parfaite."
 
Toutefois, le parquet reconnaît à l'accusation un probable préjudice dans la subtilisation des données personnelles. Les joueurs engagés dans ce recours en collectif ont jusqu'au 9 novembre pour reformuler leur plainte. Pour mémoire, une attaque de pirate informatique d'envergure a jeté en pâture près de 63 millions de compte PSN en avril 2011. Les contorsions des dirigeants de Sony devant les caméras du monde entier n'auront pas suffit à calmer les joueurs, furieux d'avoir été prévenus plusieurs jours après le pillage de leurs informations personnelles dans ce qui avait été officiellement qualifié au préalable de "simple panne du service PSN".