Nintendo est sous pression. La conjoncture économique maussade et la hausse du yen ont poussé le numéro un sortant à réviser fortement à la baisse ses prévisions annuelles de bénéfice. Cet avertissement sur ses résultats financiers est d'une violence comparable à celui de la précédente année fiscale qui a conduit Nintendo à présenter pour la premier fois en plus de trente ans d'activité dans le jeu vidéo un déficit colossal.
 
Pour l'ensemble de l'exercice fiscal qui se clos le 31 mars 2013, le géant des loisirs interactifs s'attend à réaliser un profit de 6 milliards de yens contre 20 milliards escomptés. Ces coupes claires dans ses prévisions sont à mettre à l'actif "d'une forte appréciation du yen" d'après le communiqué de presse. Nintendo est une valeur dîtes exportatrice qui dépend fortement de l'international. Une évolution défavorable du taux de change provoque mécaniquement un impact immédiat sur son chiffre d'affaires.
 
Plus inquiétant, les ventes de ses consoles sont beaucoup plus faibles que prévues. Bien que la 3DS a surperformé ces derniers mois grâce notamment au rajeunissement du produit, les objectifs de vente ont été ramenés à 17,5 millions d'unités (- 1 million). Quant à la Wii, ses ventes en chute libre sur tous les marchés précipitent un peu plus les résultats dans le rouge. Non moins étonnant, Nintendo précise avoir intégré des charges d'exploitation exceptionnelles occasionnées par l'assemblage de la Wii U. Est-ce la conséquence d'un incendie qui aurait ravagé tout ou partie une d'une usine d'assemblage il y a deux semaines ?
 
Seul point positif, le fabricant a redressé son résultat d'exploitation par rapport à la baisse historique enregistrée lors de la précédente année fiscale. Nintendo enregistre une perte de plus de 29 milliards de yens, c'est deux fois moins élevée que l'an passé. Dans les premiers échanges, l'action Nintendo est en légère baisse (- 1%) sur la place boursière de Paris. Sur cinq ans, elle dévisse de 75%.