C'est le sujet de conversation du moment et chacun s'y précipite pour argumenter la même chose que le voisin mais avec d'autres mots. Le prochain candidat au ridicule s'appelle Trip Hawkins. Après avoir fait les plus belles heures d'Electronic Arts puis aspirant malheureux lors du choc des consoles 32/64bits (3DO, M2), l'homme s'est de lui-même mis sur la touche en éditant des jeux plus ou moins médiocres sur PlayStation et sur téléphones mobiles.
 
Toujours aussi prolixe lorsqu'on lui tend un micro, Trip ressasse pourtant d'authentiques sottises lorsqu'il s'agit d'aborder la question du devenir des consoles jugées à bout de souffle "le marché des consoles de salon perdurera parce qu'il sera toujours soutenu par son coeur de cible, une cible fascinée par l'innovation technologique. Toutefois, ce secteur se contractera pour en définitive devenir un simple passe-temps." A cette transformation du marché, le volubile Trip y voit une cause toute trouvée qu'il décrit avec un vocabulaire métaphorique très aérien : "prenez exemple sur les avions. La plupart d'entre nous désire être un simple passager [...] tandis que d'autres souhaitent prendre des cours de pilotage et peut être posséder leur propre avion. C'est le type de bouleversement qui impact le secteur des consoles." Comprenne qui pourra.
 
Cette lubie recoupée avec d'autres arguments cités plus loin dans l'interview qu'il a accordée à IGN.com, nourrie une  réflexion devenant plus limpide. L'homme veut croire que l'essor considérable de la pratique du jeu vidéo répandue chez "des milliards d'individus" est essentiellement guidée par un besoin de "commodité". Aux antipodes du jeu qui se vit par passion chez les joueurs confirmés devenus minoritaires en comparaison de la masse écrasante de joueurs occasionnels dont les accès privilégiés à ce loisir se font par "le mobile, le navigateur web et le cloud gaming".
 
Après avoir organisé sa propre disparition de l'échiquier des constructeurs, Trip ne serait-il pas devenu aigri ?