A un mois de la commercialisation de la Wii U, les hauts dirigeants de Nintendo se montrent volontiers plus disponibles aux jeux des questions et réponses auprès des médias. Le fabricant doit saturer l'espace médiatique pour mieux préparer les esprits au lancement de sa nouvelle console et par ricochet rendre inaudible toute tentative de nuisance en provenance de la concurrence. Reggie Fils-Aime, le plus en vue des décisionnaires de NoA s'est dernièrement plié à l'exercice auprès des journalistes du Seattletimes.com.
 
L'homme fort de la filiale américaine américaine reste décidément droit dans ses bottes lorsqu'il s'agit d'aborder l'épineuse question d'ouverture de Nintendo au multimédia. A un degré plus élevé que ses homologues japonais, Reggie voit en l'application Nintendo TVii "la véritable valeur ajoutée de la Wii U". Bien plus que le jeu vidéo. Ce bouleversement hiérarchique de l'offre vise à améliorer la pénétration de la console dans les foyers américains. Les motifs de satisfaction pour la famille seront la polyvalence de la Wii U ainsi que l'extrême souplesse de la gestion des différents types de divertissements qu'elle proposent. Le transfert de l'écran de jeu de la télé au GamePad est l'un de ses avantages pensé pour faciliter le consensus familial.
 
La concurrence directe à laquelle Nintendo devra faire face n'altère en rien la stratégie audacieuse du numéro un sortant. Socialement plus engagé que les géants types Google ou Apple, Nintendo met en avant son écosystème simplifié (Miiverse), lui-même renforcé par des franchises mondialement connues : "nous nous attacherons à sensibiliser le consommateur sur le caractère exclusif de notre offre impossible à retrouver sur une tablette".
 
Tel se dessine le Nintendo de demain que la Wii U a pour charge de façonner dès aujourd'hui : "je pense que les consommateurs devront nous distinguer comme une société de divertissements au sens large du terme".