A la lumière des derniers rebondissements qui frappent Onlive, il semble que Sony soit malgré elle, les dindons d'une farce à la facture salée si les informations sulfureuses rapportées par le site SJ Mercury News sont confirmées. Proche de la banqueroute, la société spécialisée dans le cloud gaming a cédé dans l'urgence l'ensemble de ses actifs en août dernier sans que le montant financier de cette cession ne soit rendu public.
 
Mais aujourd'hui, un site révèle qu'Onlive a été vendue au capital-risqueur Gary Lauder pour la modique somme de 4,8 millions de dollars. Une bagatelle même en ajoutant le montant de la dette. Joel Weinberg, directeur général d'Insolvency Services Group, une entreprise chargée d'accompagner les sociétés proches de la cessation de paiement dans la recherche d'un acheteur providentiel, a néanmoins estimé avoir réalisé la meilleur des transactions compte tenu du contexte délicat entourant cette jeune pousse. Elle a en effet contracté une dette de 18,7 millions de dollars, une charge qui aurait grandement compliqué la quête d'un chevalier blanc.
 
Cette nouvelle devrait faire grincer des dents l'état-major de Sony. Cette dernière a racheté début juillet Gaikai, une société concurrente d'Onlive au prix de 380 millions de dollars quand le pdg David Perry valorisait sa pépite à 500 millions de dollars. Cette acquisition avait été bien accueillie par les milieux financiers. Cependant, les déboires de l'autre pionnier du cloud gaming rendus publics imposent désormais une nouvelle appréciation de ce rachat. Si les graves problèmes financiers d'Onlive avaient été connus plus tôt, la valorisation financière de Gaikai n'aurait certainement pas atteint 380 millions de $. Le géant japonais aurait pu profiter de ces nouvelles conditions de marché pour négocier un prix grandement revu à la baisse.
 
A posteriori, ces révélations n'auront que peu de prise sur la stratégie offensive de Sony dans le domaine du streaming. Les décisionnaires du groupe nippon se retrancheront derrière les perspectives florissantes du cloud gaming pour éviter de se déjuger. Elles laisseront néanmoins un goût amer aux hauts-dirigeants prient de court par une actualité qui décidément joue contre elle depuis maintenant plusieurs années.