D'ordinaire inflexible lorsqu'il s'agit d'éclairer les médias sur ses projets next gen, Sony donne enfin du grain à moudre... sans trop en dire. Le vice-président de la toute puissante branche Sony Worldwide Studios évoque le cloud gaming comme une alternative crédible aux jeux en boîte dans les cinq prochaines années. "Il s'imposera inévitablement à tout un chacun" prédit sans se mouiller Scott Rohde.
 
Et on le comprend. Il aborde un sujet épineux contre lequel le géant japonais s'est frotté avec des résultats malheureux (la PSPGo tuée dans l'oeuf). Eveiller publiquement les intentions de Sony dans ce domaine litigieux ravivera à coup sûr de douloureux souvenirs aux détaillants et joueurs. Le constructeur avait en effet vainement tenté un passage en force, le marché sanctionnera cette attitude désespérée malgré le soutien entier des éditeurs et studios de développement. Le discours est donc plus prudent, se cachant derrière la description d'un phénomène de fond pour justifier les prédispositions prises par Sony : "vous verrez que nous basculerons dans le tout en ligne généralisé car le public souhaite accéder à leurs données depuis n'importe quel point d'accès à Internet" souffle Rohde à GI.biz.
 
Et lorsque le journaliste du site économique lui demande expressément de préciser les manoeuvres du géant de l'électronique grand public, le vice-président répond sèchement : "n'attendez rien de moi. Je l'ai déjà répété dix fois, comme le fait un disque rayé, c'est une tendance lourde de l'industrie." Il faudra se tourner vers les déclarations moins langue de bois du président de SWS, Shuhei Yoshida pour en savoir davantage : "nous sommes attentifs au développement d'Onlive, confesse-t-il au site MCV, à la technologie engagée et à l'envisager comme une fonction à part entière de la PlayStation."
 
Sony est donc condamné à suivre, le voilà "enfin" débarrassé de l'image de pourfendeur des intérêts des détaillants. Le dernier obstacle à franchir est la très forte disparité des infrastructures réseaux interdisant de proposer un service en ligne uniforme aux joueurs. Ce n'est qu'une question de temps, Yoshida reconnaît que le démarrage du service cloud gaming est suspendu "à l'expansion des connexions Internet très haut débit".