proto SB
 
On n'est jamais mieux servi que par soi-même. Valve applique à la lettre ce vieil adage en dévoilant sous couvert d'une "leak Steam console photo" (une fuite malencontreuse) le design de sa prochaine plate-forme. Elle aura fait décidément couler beaucoup d'encre après la dernière sortie du très médiatique Gabe Newel, co-fondateur du studio, laissant entendre qu'un tel projet aussi inattendu qu'audacieux était en chantier. L'homme par nature déconcertant, est connu pour ses coups de sang (la descente en règle du hardware de la PlayStation 3) mais aussi de ses revirements spectaculaires (l'éloge abracadabrant de la console de salon de Sony).
 
Valve est autrement plus apprécié pour son professionnalisme et le génie créatif qui l'anime. Non content de collectionner les titres triple A depuis plus d'une décennie (Half-Life, Left 4 Dead, Portal 2...) il a lancé avec succès une plate-forme de téléchargement appelé Steam très appréciée des joueurs pour sa stabilité technique, ses services, ses outils communautaires et ses tarifs. La concurrence a vite fait de réagir, la voracité sans borne d'Electronic Arts prendra la tête avec Origin. Limité aux jeux de l'éditeur américain contrairement à celui de Valve ouvert à tous les acteurs de l'édition, le portail d'EA n'est plus ni moins qu'une boutade de Steam. Les deux éditeurs ont d'ailleurs eu récemment quelques échanges d'amabilités à ce sujet, le puissant éditeur américain ayant noyauté son catalogue de jeux pour créer des dysfonctionnements sinon le rendre incompatible avec Steam. Cette manoeuvre de sabotement aurait précipité les choses.
 
La création de sa propre console de jeu est l'aboutissement pour Valve d'une mutation de l'éditeur souhaitant contrôler toute la chaîne de distribution et de création de support. Il est toutefois étonnant que le studio n'est pas opté pour le Cloud Gaming, concept qui fait rage dans les salons feutrés des développeurs alors que la disponibilité technique n'a toujours pas levée les nombreux obstacles à la mise en place de cette plate-forme dématérialisée.
 
Greg Coomer est l'homme par qui le scandale arrive. Ce dernier serait à l'origine de la photo du prototype de Valve qui aurait été prise il y a de cela un an par un employé de la société éditrice et pressé de la publier sur son compte Twitter sans être emmené par des arrières-pensées. Lui-même embauché comme designer produit pendant 15 ans chez Valve avant de quitter l'éditeur, il assure avoir porté à connaissance de tous la découverte de ce modèle non définitif alors que le secret était déjà bien éventé pensait-il bien naïvement. Tout heureux Gabe Newel de donner un coup de pied dans la fourmilière en déclarant que rien ne lui interdirait de fabriquer son propre format.
 
Les sites Kotaku et The Verge ont dernièrement renchéri avec le soutien de sources clandestines quant aux conditions de conception de cette console. Quand l'un précise que << 5 à 10 personnes seulement travaillent à l'élaboration de la SteamBox >> l'autre site avance que l'assembleur Alienware apprécié pour concevoir des PC superbement carrossés et à la pointe de la technologie ludique renforce la petite équipe dédiée à cette future console. Le CES de Las Vegas aurait donné l'occasion aux cadres de Valve de présenter une démo de la SteamBox à des partenaires potentiels : << il apparaitrait que l'architecture du format de Valve inclus un Core i7 avec 8GB de RAM et processeur graphique de marque Nvidia. Tous les titres PC sont compatibles avec la console. >> Pas revanchard pour un sou, Valve aurait rendu compatible sa plate-forme avec le service concurrent d'EA, il est vrai numéro deux mondial de l'édition.
 
Valve toujours prompt à réagir n'a pas encore commenté cette rumeur consolidée par cette "malencontreuse fuite" qui tombe à deux jours de l'ouverture des portes du salon professionnel du GDC réunissant annuellement à Londres le gratin des acteurs de l'édition.