Les fonctionnalités de la manette branchée à la Wii U concentrent toutes les attentions, bien plus encore que la nouvelle console de Nintendo. Si les lignes esthétiques du pad hybride sont quasi définitives, c'est à l'intérieur que tout se joue. A l'évidence, le fabricant pratique une rétention d'informations à la fois pour garder l'effet de surprise lors de la prochaine édition de l'E3 mais également pour se protéger des nuisances concurrentielles à l'affût de la moindre fuite involontaire.
 
Les dépôts de brevet sont une arme à double tranchant. Ils permettent de sécuriser un avantage compétitif mais ils dévoilent aux yeux de tous les desseins industriels des constructeurs. Si bien que pour noyer le poisson, les fabricants sont tentés de déposer tous azimuts des innovations qui n'ont pas toujours vocation à être intégrées dans le produit final. L'objectif est de créer un écran de fumée suffisamment épais pour en rendre la lecture difficile.
 
La publicité faite autour de deux dépôts de brevet récemment versés par Nintendo (septembre 2011) va peut être dans ce sens, c'est en tout cas ce que laisse entendre l'avertissement qui accompagne ce document librement accessible à tout un chacun : "les spécifications énumérées ici ne font pas référence à un produit original susceptible d'être mis à la disposition du consommateur final." Le message à l'adresse des concurrents est à peine voilé.
 
Les nombreux dépôts de brevet font montre d'un souci de proposer une polyvalence dans l'accessibilité de la manette. La reconnaissance vocale mais aussi faciale serait envisagée. Si les microphones installés sur les façades avant et arrières de la "mablette" ont pour but de diversifier le contrôle du jeu, la lecture du visage aurait pour fonction de sécuriser la mise en route du contrôleur ainsi qu'appliquer son propre visage sur les avatars. Toutes ces données seraient stockées dans la mémoire principale de la console Wii U. Autres attributs éventuellement accordés à la manette, une fonction communicative en mode vidéoconférence pourrait lui être associée. Le document fait une référence vague à un "échange d'images et de sons" sans apporter plus de précisions.
 
Pan !
 
 
Chez Nintendo, la tendance à l'hybridation va jusqu'à jumeler sa manette aux autres périphériques : "un contrôleur spécifique" tel un pistolet ou un clavier peuvent lui être associé. Plus intéressantes encore sont les suppositions de la résolution d'écran de la manette que Nintendo avait pourtant laissé entendre qu'il briderait la puissance de l'affichage. Non seulement le brevet entrouvre la porte d'une qualité haute définition supportée (sans la chiffrer) mais qu'aussi la 3D volumétrique aurait toutes les chances d'être gérée.
 
Des intentions qui peuvent rester lettre morte, le contexte de guerre technologique entre constructeurs atteint son paroxysme à quelques mois de la commercialisation de la Wii U. Ce qui n'enlève rien à l'effet de surprise. Il y a quelques semaines, la réaction débordante d'enthousiasme de Yoshinori Ono (Capcom) indique cependant que nous sommes loin d'avoir tout vu : << La Wii U est une console dotée d'innombrables fonctionnalités qui la rendent tellement unique qu'il sera difficile d'illustrer sur les packaging ou de démontrer dans les magazines et autres supports. >>