Kazuo Hirai (Kaz pour les intimes) n'est pas encore à la barre de la société japonaise, ce n'est pas pour autant qu'il s'interdit de lancer de cinglantes déclarations en guise d'avertissement : << je vais prendre de douloureuses décisions >> pour remettre en ordre de marche Sony Corp. Et les objectifs sont nombreux pour parvenir à assainir la situation financière d'un groupe très endetté et en retrait sur les produits électroniques d'avenir. Le contexte concurrentiel ajoute une pression supplémentaire : << c'est inévitable, nos compétiteurs ne vont pas nous attendre >> prévient-il sans détour.
 
Le géant japonais aura connu une année noire, compliqués par le tsunami, les inondations qui ont touché la Thaïlande, la cherté de la monnaie nationale sur le marché des changes (Sony est une valeur boursière dîtes "exportatrice", très dépendante des fluctuations du yen) : << on aura tout connu sauf les crapauds et la peste >> ironisera le président sortant Howard Stinger.
 
Kaz Hirai prévient qu'il fera le ménage en commençant par réorganiser le management du groupe, responsable selon lui des scléroses décisionnelles qui paralysent la bonne marche de l'entreprise. Il lancera une grande expertise interne des performances de chaque département afin d'identifier les produits déficitaires pour ainsi décider : << de nous retirer de certaines opérations ou de les sous-traiter. >> La stratégie du nouvel homme fort de Sony est de provoquer des fusions entre chaque filiale afin de créer des entités plus viables économiquement. Sous sa direction, la division PlayStation a connu la même transformation, sa production est devenue plus transversale, décloisonnée des consoles pour habiter des appareils tels que le téléphone mobile ou les tablettes. Ces réformes que promet le nouveau pdg sont destinées à améliorer la confiance et la crédibilité de Sony dans des métiers où il est en fort recul, comme celui du téléviseur.
 
Il sera curieux d'évaluer le positionnement de la future PlayStation 4 dans ce contexte houleux, sera-t-elle impactée par la sévère cure d'austérité que promet Kaz Hirai ?