C'est un voeux pieux que caresse la société Gaikai lancée comme son concurrent Onlive dans le nouvel Eldorado du Cloud Gaming. Selon le directeur technique, un constructeur aurait fait le choix de ne plus jamais commercialiser de console. La Wii U est prévue pour 2012, par élimination il reste donc Microsoft et Sony comme candidats au tout dématerialisé. Kaz Hirai ayant rejeté aux calendes grecques la fin du support disque, tous les regards se tournent vers Microsoft. Voici le bilan des forces en présence et dernières rumeurs à ce sujet :

La Xbox 3 serait la dernière console de Microsoft selon Square Enix

D'ordinaire peu amène lorsqu'il s'agit de s'exprimer sur autre chose que Final Fantasy, le président de Square Enix se risque à enfoncer les portes ouvertes quand celui-ci expose son point de vue sur les tendances lourdes de l'industrie. Selon Wada, dans les dix prochaines années le statut de la console tel que nous le concevons aujourd'hui disparaitra au profit de ce qu'il est communément appelé le cloud gaming : « nous passerons de la console triomphante au réseau roi » déclare-t-il au magazine MCV.

Il assure même que les constructeurs Sony et Microsoft auraient d'ores et déjà amorcé cette tendance vers l'immatériel : « depuis 2005 >>. Il prédit également que la prolifération de plates-formes (smartphone, baladeur numérique...) se connectant au réseau des réseaux créera une atomisation de l'offre tournant à l'avantage des éditeurs : « le potentiel de croissance (est par conséquent) énorme » mais il ajoute que « la distribution et les sociétés de vente par correspondance » seront les grands perdants de cette évolution inéluctable vers la numérisation des contenus et des supports.

Square Enix est déjà sur les chapeaux de roues atteste son président, plusieurs de ses studios internes planchent sur la production de jeux-vidéo à caractère social ainsi que des jeux à navigateur web, nouvel Eldorado de l'industrie selon lui. Un scénario partagé par l'ensemble des acteurs de l'industrie, seul le calendrier de faisabilité est sujet à discussion.

Pas de disque optique pour la Xbox 3 selon Peter Moore

Peter Moore a décidément du mal à tourner la page Xbox. Ancien vice-président de la division Entertainment de Microsoft, il se laisse parfois aller à quelques confidences sur l'oreiller malgré qu'un devoir de réserve lui impose d'éviter tout commentaire depuis qu'il a pris ses fonctions de président de la division Sports d'Electronic Arts.

Alors que deux mois avant l'édition 2009 de l'E3 Peter Moore avait laissé entendre que Microsoft concevait une nouvelle interface, ce dernier récidive à l'occasion d'une conférence ayant pour thème la dématérialisation des contenus: « Microsoft sera l'un des premiers constructeurs à sauter le pas avec sa nouvelle Xbox [...] mais de quoi cette console sera faite ? » L'absence d'un lecteur optique et surtout la minituarisation des disques durs haute capacité affineront la taille, le poids (et le coût) de la Xbox 3.

Le géant américain propose d'ores et déjà le téléchargement de son fond de catalogue Xbox 360 (Assassin's Creed, Perfect Dark...). Cette tendance encore timide puisqu'il faut ménager les acteurs de la distribution physique deviendra la norme d'ici « quelques années » croit savoir Peter Moore.

Microsoft sur les rangs avec le Xbox Live ?

Le gratin du jeu-vidéo européen se réunit tous les ans au London Games Festival dans lequel a lieu de multiples conférences consacrées à la prospective. Le thème dominant de cette nouvelle session est la distribution dématérialisée sur le marché européen.

Au centre de toutes les attentions Microsoft dont le service Games On Demand sur Xbox 360 préface des futurs projets du géant américain dans les années qui viennent. Cependant, le Cloud Gaming, concept qui propose le téléchargement de jeux-vidéo en streaming sur un format universel ne sera pas opérationnel dans un avenir proche selon le géant américain, l'existence « d'un marché de masse » étant la condition nécessaire pour rentabiliser les lourds investissements que cette nouvelle technologie exige d'après les propos du responsable de Xbox Live, Johnson Jerry.

Il poursuit : « le streaming est un pari technologique qui se négocie sur le long terme... Dès à présent, je ne pense pas que cette technologie puisse rivaliser avec ce que nous pouvons offrir sur console. » Bien qu'il s'en défende officiellement, la distribution numérique dîtes Cloud Computing signera probablement la fin des systèmes de jeux propriétaires au profit de formats indifférenciés et universels (TV, PC, Mac) ce dont Microsoft ne veut pas entendre parler.

Alors plutôt que de subir une évolution inéluctable, Microsoft cherchera avant tout de faire du Xbox Live, une plate-forme de jeu immatérielle qui s'inscrira au coeur du propos conceptuel du Cloud Gaming, en nouant des partenariats exclusifs avec des éditeurs de poids.

Sony doute officiellement du Cloud Gaming mais prépare une riposte

Le clou de l'édition 2009 du GDC a été la présentation d'un service de téléchargement appelé Onlive. Le principe que la communauté des développeurs caresse depuis longtemps repose sur une logique simple: chaque joueur pourra télécharger depuis une plateforme de distribution unique le jeu de son choix indépendamment de la configuration de son PC ou de la marque de sa console car cette distinction n'existe plus avec Onlive.

Seulement voilà, en dehors de l'enthousiasme journalistique soulevé par ce concept des doutes se manifestent un peu partout parmi les acteurs de cette industrie en premier lieu desquels, Sony Computer. Le porte-parole de SCEA est monté au créneau pour objecter cette présentation simplificatrice de l'avenir du jeu-vidéo: << que sera le coût final pour le consommateur ? >> Une donnée économique non dévoilée par les concepteurs du service de distribution digitalisée Onlive qui sous-entend un investissement monstre en serveurs et bande passante risquant de se répercuter lourdement sur le prix final. Et sous quelle forme ? S'agira-t-il de souscrire à un forfait mensuel donnant un accès illimité aux jeux ? Un paiement à l'acte ?

Pour le moment, aucune plateforme de téléchargement dématérialisée (musique, film...) ne s'est montrée infiniment plus rentable que la chaîne de distribution physique. Averti sur cette question, Sony Computer offre deux accès aux jeux sur PlayStation 3: << nous proposons simultanément la distribution digitalisée et l'achat en magasin [...] que vous ayez l'accès à Internet ou non. >> Pour le géant de l'électronique le marché n'est pas encore suffisamment mûre pour basculer totalement dans la distribution numérique. Il convient par conséquent d'assurer une douce transition entre ces deux réseaux de distribution pour le moment complémentaire et limite consensuel mais que les détaillants regardent d'un oeil inquiet.

Le mérite d'Onlive, même si son concept reste discutable, a poussé Sony Computer a accélérer le passage au tout online. En sécurisant ses droits sur la marque PS Cloud, le géant de l'électronique dévoile involontairement ses intentions dans ce domaine...