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C'est le sourire légèrement crispé que le président de Sony Computer, Kaz Hirai, a présenté la PlayStation Vita lors du spectacle sons, images et lumières qu'est devenu l'E3.
 
 
Un secret éventé quelques jours avant son baptême, un nouveau cas de piratage sur ses serveurs, rien n'aura donc été épargné à Sony avant l'inauguration de cette gigantesque manifestation commerciale. Appelée à succéder à la PlayStation Portable dont la performance commerciale en Occident est unaniment décriée alors que sur sa terre natale, elle continue de battre des records de ventes en s'offrant même le luxe de tenir tête à la 3DS de Nintendo, selon le relevé hebdomadaire réalisé par Media Create.
 
PSVita
 
 
Le géant de l'électronique tentera de faire oublier sa faible protection contre le piratage qui a éloigné progressivement les éditeurs européens et nord-américains du premier modèle. Son écran Oled tactile de 12,7 cm de diagonale offre un confort visuel qui est sans commune mesure avec sa principale concurrente la 3DS ainsi que les smartphones, embarqués malgré eux dans la guerre des consoles portables. La PS Vita inaugure également une nouvelle stratégie de marque de la part du constructeur, habitué aux acronymes impersonnels (PSP, PS3).
 
Il souhaite au travers de cette nouvelle démarche imprimer un nouvel état d'esprit, Vita signifiant vie en latin. La réalité augmentée s'inscrit dans cette distinction où la frontière entre univers virtuels et réel se confond pour n'en faire qu'un. La réalité est aussi fun à jouer. C'est aussi faire table rase du passé, la PS Vita étant la première console dont la paternité n'est plus à mettre sur le compte de Ken Kutaragi, ancien responsable controversé de la filiale Computer.
 
Console
 
 
La console de poche est un condensé de haute technologie et s'intègre parfaitement dans l'environnement socio-technologique de son coeur de cible, les jeunes adultes. Un logiciel préinstallé facilitera la communication entre utilisateurs, compatible avec Facebook, Youtube et Twitter. Le catalogue de lancement s'appuie sur des valeurs sûres, transfert direct ou légèrement modifié des gros succès sur PlayStation 3. Les franchises Uncharted, wipEout, Motorstorm et une liste impressionnante d'éditeurs (Sony Comp. en présente 100) s'activent à démontrer pour les studios internes au fabricant, les capacités graphiques démentielles de la Vita et pour ses partenaires, le renouvellement de confiance indispensable après avoir progressivement boudé le premier modèle.
 
 
La sérénité ne semble pas encore avoir gagné les responsables de chez Sony. La communication autour de Vita s'appuyant excessivement sur sa puissance proche d'une console de salon, risque de faire un appel d'air aux conséquences désastreuses pour les ventes de PlayStation 3 dans le monde, déjà la peine sur le marché le plus dynamique du monde, les Etats-Unis. Le périphérique Move et la TV 3D ne percent pas assez pour en faire un critère de différenciation prononcée, la Vita risque donc de vampiriser le modèle de salon alors que qu'Hirai voudrait jouer sur le même mode de complémentarité que la Wii U et sa manette à écran. Le transfarring est né de cette idée d'interdépendance entre les deux formats (l'un ne va pas sans l'autre) à condition que l'expérience de jeu diffère entre la PS Vita et la PS3, ce qui ne semble pas le cas.
 
 
Reste le prix attractif et l'interactivité polyvalente de Vita, deux atouts qui séduiront les joueurs désargentés et le grand public, effrayé dit-on par la prolifération des sticks et boutons qui habillent généreusement les consoles portables.