Rien n’y fait, ni le départ de son visage médiatique (Cliff Bleszinski) quand ce n’est pas d’autres ingénieurs hautement qualifiés qui lui ont emboité le pas (Mike Caps...), ni la dépossession du faire-valoir graphique Gears of War vitrine commerciale de l’UE, et encore moins la cure d’amaigrissement imposée par le nouveau propriétaire chinois Tencent Holdings n’auront eu raison de la peau d’Epic Games. Le studio demeure très actif sur le plan technologique et le prouve avec notamment sa démonstration de force (démo Showdown) destinée à survendre la réalité virtuelle aux plus sceptiques.
 
En effet, en dépit d’une frilosité palpable chez les géants de l’édition, le studio américain croit dur comme fer en cette technologie de rupture dont la prétention est à moyen terme d’affranchir le jeu vidéo du téléviseur roi. Et pourquoi pas de l’incontournable appendice incarné par les formats console et PC. Plus rien ne semble contrarier l’ascension de la VR, pas même l’image extérieure faussement détestable qu’elle renvoie. L’isolement physique apparent est contrebalancé par son association avec les seconds écrans pilotés par un partenaire de jeu ainsi que le contrepoids des réseaux sociaux. Le partage représente donc le nouveau mot d’ordre des promoteurs de cette technologie en quête de virginité.
 
Mais les bonnes intentions et les milliards engloutis ne suffisent pas à chasser des esprits la défiance qu’expriment ici et là de puissants acteurs de l’édition. Ni même les faux pas des fabricants risquant de ruiner les efforts fournis jusqu’ici. C’est l’avertissement à peine voilé de Nick Whiting, ingénieur en chef chez Epic, convaincu que « les consommateurs ne pardonneront pas avant longtemps » un accident industriel semblable à celui de 1995. Le moyen de prévenir une déconvenue de trop est selon lui le produit d’une équation à deux variables : « Sans un excellent logiciel, le matériel ne vaut rien. » Un lieu commun ? Visiblement non, Epic travaille « en étroite collaboration avec Oculus, Sony ainsi que d’autres constructeurs pour s’assurer de la simplicité de réaliser de grands jeux ».
 
Spécialiste du middleware, le studio texan a récemment mis à jour son moteur 3D vedette l’Unreal Engine 4 pour le rendre compatible avec les casques VR de Sony et Oculus Rift.