La dernière sortie du président fondateur d’Oculus VR à propos de Sony n’est apparemment pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Où est-ce le hasard de l’actualité qui pousse Jim Ryan, PDG de SCE Europe à s’exprimer sur la sincérité de l’engagement du groupe japonais en faveur de la VR ? Il est vrai que Palerm Luckey n’avait pas été tendre envers son compétiteur, le qualifiant presque de nuisance concurrentielle. Tandis que son responsable marketing lui emboîtait le pas, sans même mâcher ses mots : « En l’état, Morpheus n’est pas un produit. »
 
Sans nier les critiques, l’homme à la tête de la branche européenne de SCE réitère la nature prototypaire de son casque de réalité virtuelle dans les colonnes de l'édition en ligne du quotidien Metro. En conséquence, « la fixation du budget R&D est encore en discussion » dans les labos de Sony. C’est aussi un jeu d’équilibriste dans la planification des investissements allouée à ce projet à affiner avec le reste des produits de la galaxie PlayStation très gourmands en ressource financière. Et si ce n’était que le casque... « Un jeu PlayStation 4 ne peut être transposé en VR » sans se poser les bonnes questions. « Quel est le meilleur type d’expérience de jeu ? Quel est l’effort de développement à apporter ? » s’interroge-t-on lors des séances de brainstorming.
 
Avec l’accent du leader autoproclamé de cette technologie qui renvoie inévitablement à la verve arrogante d’Oculus VR, le haut dirigeant de SCE estime qu’en cas d’incapacité de Sony à transformer l’essai, aucune autre société « ne serait en mesure de le faire. »
 
Voilà comment explique-t-on la temporisation de Sony. Morpheus questionne le monde du développement sur les processus de production usuels d’un jeu, la pertinence des concepts et leur aptitude ludique à dépasser l’état de démonstration expérimentale. Une discipline que semble ignorer son concurrent. Lui qui a choisi la scène indé comme incubateur où du chaos d’idées émergera des hits dont l’aura commerciale validera l’Oculus Rift aux yeux du grand public.