Les faits sont têtus. En réaction à « ce truc » publié par l’agence Bloomberg, Jim Ryan renouvelle dans les colonnes du magazine Edge ses déclarations quant à l’importance stratégique du marché nippon pour la branche PlayStation. Avant qu’une démission collective de hauts cadres créatifs japonais ne trahit la parole officielle…

Visiblement agacé par les révélations embarrassantes de l’article publié par Bloomberg selon lesquelles l’archipel n’est plus aussi décisif pour Sony, J. Ryan rappelle au journaliste de Edge « l’importance stratégique de cette région ». Selon lui ce pays représente bien plus que « notre second marché ». Cherchant le mot juste qui fera taire les voltairiens, il évoque implicitement le lien inaliénable qui scelle le destin de l’entreprise à sa « patrie ». On abandonne un marché, pas son pays d’origine.

For de ce postulat, la tête pensante du département PlayStation attaque en règle le propos « inexact » de l’article. D’après lui, c’est la folle effervescence du jeu sur mobile qui a éloigné un temps (2010/2015) la communauté des développeurs nippons du secteur des consoles de salon. Mais cette désaffection semble s’inverser, très vite même : « elle s’accélère avec la PlayStation 5 », soutient le haut dirigeant. Désormais, « leur engagement n’a jamais été aussi élevé ». Jim Ryan en veut pour preuve les deux événements médiatiques précédant son lancement : « huit titres présentés sont développés par l’archipel ».

Joueurs que Jim Ryan imaginerait aux ordres, ses arguments massues auraient achevé de vous convaincre… mais rattrapée par l’actualité, sa parole vole en éclats. Plus tôt cette semaine et traité par Romain, trois cadres de Japan Studio ont claqué la porte après vingt années de bons et loyaux services pour fonder Bokeh Studio. Ces derniers ont à leur actif des titres représentatifs du talent japonais tels que Gravity Rush, Puppeteer. Non content de retrouver leur liberté créative, tous trois s’attendent à fédérer autour de leur nouveau projet « de nombreuses personnes avec lesquelles nous avons travaillé dans le passé ». Sans spécifier, si elles viennent toutes ou parties de Japan Studio.

« A présent, je veux apprécier mon travail créatif (…) savourer la joie de créer des jeux ». Les mots du directeur Bokeh St. accordés à Famitsu, semblent évoquer avec réserve le malaise palpable au sein du studio satellite du département PlayStation. Non sans véritablement fermer la porte à une future collaboration avec son ancien employeur : « Nous aurons peut être l’occasion de travailler avec eux si les intérêts des deux sociétés s’alignent ».