1/ Présente toi à l'assemblée constitutive des membres de la commu' :

Je suis Gourou.

A temps plein.

Exclusivement sur Gameblog.

Mes disciples sont assez attachants.

Et nombreux.

A en croire la réponse massive à mon appel du 1er Novembre.

2/ Ton film de l'année ?

Fastoche.

Les Oubliés. Un film danois. Une pure tuerie. Au sens propre comme figuré vu ce qui s'y passe. En fait, pas mal de films m'ont cruement bouleversé cette année mais j'ose le dire, celui-ci m'a pris au trip et m'a fait chialer. L'identification au sorts de ces jeunes soldats allemands a pleinement fonctionné sur moi. En effet, le film nous narre la fresque bien réelle du déminage des côtes danoises de milliers de mines posées par la Whermart suite à leur invasion du pays pour se prémunir de tentative de débarquement sur la côte nordique. La particularité étant que ces jeunes soldats allemands à peine majeur sont là par fortuite, n'ayant jamais combattu et faisant parti des derniers appelés en toute fin du conflit quand celui-ci n'avait déjà plus qu'une issue envisageable : la défaite. Ainsi, ceux-ci payent pour les autres. Et clairement, ils vont mangés aussi bien dans leur condition de vie exécrable dans leur baraquement que dans leur tâche ingrate et mortelle de déminage de plages jonchées de mines antipersonnels à mains nues.

La tension qui se dégage des scènes, l'attachement à ces pauvres gosses, le traitement froid du commandant danois en charge de la poursuite du déminage de la plage, un sacré cocktail pour un film savemment mis en scène, j'ai beau l'avoir vu en début d'année et avoir visionné un tas de très bons voire excellents films derrière, il me trotte toujours dans la tête en cette fin d'année. Un signe qui ne trompe pas.

3/ Ta surprise de l'année ?

Summertime. L'Estate adosso en version originale puisque le film est italien. L'avais pas vu venir cui-là. En fait, j'ai lancé la lecture du film à la vignette de celui-ci. L'affiche du film quoi. 4 gosses semi-assis semi-allongés les uns contre les autres sur une plage avec des palmiers en fond et un bout du Golden Gate qui dépasse de ceux-ci. Je n'en attendais rien de spécial, j'étais même prêt à m'ennuyer juste pour découvrir ce qui se cachait derrière ce visuel engageant. Très plaisant à suivre avec ces amimours croisés entre ces 4-là, le film expose l'été de 2 adolescents italiens (Marco et Maria) à San Francisco (la capitale LGBT) accueilli par un couple de gais. La particularité étant que les 2 jeunes italiens ne sont pas particulièrement amis, simplement camarade de classe, ne s'apprécient pas vraiment et se retrouve dans le même avion fortuitement et vont rester ensemble durant leur périple car parlant la même langue et ne sachant pas trop où aller individuellement. Tout le sel réside dans l'écriture des personnages puisque Marco est fougueux, fêtard mais pas vraiment mignon quand Maria est sage, croyante mais plutôt jolie. Il sont comme chien et chat, elle a des a-priori sur les homosexuels et pourtant ce beau petit monde va nous donner une leçon de vie et d'acceptation des autres au-travers de leurs expériences passés comme celle qu'ils vivent à 4 présentement. Un beau film.

4/ Ta déception de l'année ?

Une pointe de déception pour Petit Paysan. Sans coute car le film était un "coup de coeur" de Canal et que cela a induit une attente supplémentaire en moi. Le propos est pourtant très sensible (le sort de bovins quand l'un d'entre eux est diagnostiqué d'une maladie dangereuse pour l'homme et contagieuse pour le reste du bétail) et empathique mais je m'attendais à mieux probablement dans l'émotion. Finalement, le film prend le contre-pied de cette attente classique d'une descente aux enfers suscitant une identification de la part du spectateur puis d'une radicalisation pour couronner le cheminement psychologique de l'éleveur. Loin d'être un mauvais choix mais peut-être moins percutant. Ca reste un très bon film.

5/ Le scandal de l'année ?

Dunkirk certainement. 'fin moi je l'ai vu en 2018. Nolan est un pur génie. Même quand son film ne raconte rien, c'est brillant. Et si finalement, ce n'était pas ça la définition du film historique. Du brut de décophrage, pas d'histoire dans l'Histoire. Simplement du récit imagé majestueux. Et puis bon, Tom Hardy dans une carlingue avec ce son ... Divin.

Le scandal, c'est donc qu'il existe encore des détracteurs de Christopher Nolan après tout ce qu'il a fait pour la France.

Vous, qu'avez-vous fait ?

6/ Le scandal GB de l'année ?

Zhibou qui fait grêve.

Depuis quand les bénévoles de la sphère GB peuvent se refuser à leur lectorat ?

Ready Player One, seul rescapé de l'année !!??

Come on ...

7/ L'arnaque de l'année ?

Le Serpent aux mille coupures. Je ne sais pas si le film mérite quand j'en dise plus. Ou alors pour prévenir de ne surtout pas le regarder. Le synopsis avait l'air bien. De loin. Un motard poursuivi par des tueurs se ramassent en pleine rase campagne et trouve refuge dans une ferme et prend en otage ses occupants, le temps de gérer cette délicate situation. Le film n'offre rien.

8/ Le braquage de l'année ?

Braquage à l'allemande. A vrai dire, je ne l'ai pas vu. J'ai vu Braquage à l'anglaise avec Jason Statham qui est plutôt pas mal. Je sais que Braquage à l'Italienne existe mais je ne l'ai pas visionné. J'ai vu récemment que Braquage à l'ancienne était disponible dans le coffre à jouet Canal. Mais je me demande, ce sont des traductions opportunistes pour nous inciter à les regarder où ces films appartiennent à une même série comme Jason Bourne ou Mission Impossible ? Bref, c'est quoi ce merdier. Et c'est con, mais "à l'anglaise", ok, "à l'italienne", ok, 2 pays qui portent bien le costume mais à l'allemande, ça se passe comment ? En combo chaussette/sandale ?

9/ La direction artistique de l'année ?

Ava. Un sacré style. Unique en son genre comme on dit. Y a une colorimétrie bien particulière, un traitement de l'image post-tournage qui confère au film son ambiance si intimiste, comme si le film se déroulait spatialement dans une bulle qui n'existe pas pour les gens au-dehors. Puis, c'est un film qui fait fi des dialogues, qui joue beaucoup du mutisme de ses scènes et qui ancre le regard du spectateur sur les alentours et l'incite à saisir ce qui se trame. L'éloge de l'implicite.

Ava. Un film comme on en fait plus. Mystérieux, mystique, interdit. Charnel, chapel, chanel. Nan, sans déconner, la vignette (ou l'affiche du film si vous préférez) m'a tout de suite tapée dans l'oeil. Il faut dire, le regard perçant de cette gamine de 13 ans, la dégaine parfaite du jeune rhom, très, très, TRES intriguant. Sans rien spoiler du tout des tenants et aboutissants du film, ce dernier vaut clairement l'heure et demi qu'il nous pique de notre vie. Un des très grands films vu cette année. Très touchant.

10/ La bande-son de l'année ?

Je Danserai si je veux. La bande-son est autant une tuerie qu'une totale surprise puisqu'il s'agit de musique arabe. Un genre dont j'ai rarement l'occasion de gouter depuis que Khaled est parti faire du fric ailleurs qu'en France à la fin des années 90. Mention à 2 morceaux qu'il vous faut sur le champ écouter si 1h de bon son vous parait trop long : Aziza - Yasmin Hamdan et Who Are You - DAM.

 

Et comment ne pas parler du film, une pépite. J'ai d'ailleurs hésité à le mettre en surprise ou film de l'année tellement il est excellent et qu'on ne le voit pas venir. Excellente bande son, excellent sujet, excellent trio d'actrices principales, excellent cadre (Palestine/Israël de nos jours). Le film traite du sort de 2 arabes israéliennes et d'une palestienne dans la société hydrique à plusieurs têtes. 3 têtes de gondoles au tempérament/à la personnalité bien différente qui vont subir chacune à leur façon les dogmes de leur société et s'en extirper chacune à leur manière. Il vaut mieux ne pas trop en raconter pour préserver le gout de la surprise mais quel film. Pour l'anecdote, ayant déjà regardé les 2 saisons de Bnei Aruba, j'ai pas mal hésité sur la langue principale du film, arabe ou hébreux. A voir absolument. En VO, comme d'hab' inutile de le préciser.

11/ La turbo-baffe de l'année ?

J'avais beau avoir été prévenu. J'ai encore des traces sur la joue gauche, ah et aussi sur la joue droite quelques semaines après son visionnage. Effectivement 120 battements par minute mais une bonne paire de claque dans la mandale. J'étais pourtant dubitatif car l'excellente série sur l'émergence du SIDA When we rise avait quelque peu renvoyer dans ses 22 le Dallas Buyers Club que je n'avais du coup pas du tout apprécié (il mérite peut-être une seconde lecture) et donc je ne partais pas confiant sur un autre film sur le sujet. Mais l'oeuvre prend au tripes, la reconstitution prend sens, les acteurs donnent tout. Un film admirable. Et une réorchestration d'un hit gay magistrale.

12/ Le cinéaste de l'année ?

Si je dis Christopher Nolan, vous enfilez votre gilet jaune ?

Nan parce que j'ai vu pour la 1ère fois Le Prestige cette année et c'est une Masterpiece.

Une de plus diront les sarcastiques.

Nan, pas de cinéaste de l'année, ne matant pas les films pour les cinéastes mais pour ce qu'ils sont.

13/ L'acteur de l'année ?

Il est espagnole et il s'agit d'Antonio de la Torre. Acteur espagnole. J'ai vu deux films dans lesquels il prend place cette année et deux très bons films espagnoles où ses deux prestations sont aussi remarqués, remarquables que diamétralement opposées. Je l'ai d'abord vu dans La Colère d'un homme patient qui correspond bien à ce qui se passe dans le film, la performance s'attenant à l'évolution de la psychologie et des actes d'un type à la base aussi inoffensif que vous et vous (parce que moi ...) à la suite de péripéties lui arrivant. Puis dans Que dios nos perdonne où il revêt le rôle d'un officier de police bègue et très méticuleux enquêtant avec son équipier de la Police de Madrid sur une étrange série de meurtre de vieille dame ; violée de surcroit. Deux excellents films et 2 interprêtations singulières au firmament de la dramaturgie.

 

14/ Le bide de l'année qui t'a fait plaisir ?

Star Wars Episode 8.

Je ne l'ai pas encore vu, mais c'est programmé pour avant la fin de l'année donc j'anticipe.

Et il y a 1,01 chance sur 1 que je déteste.

15/ Le bide de l'année qui a fait du chagrin en toi ?

Millénium : The Girl with The Dragon Tatoo. Du coup, on a pas les 2 suites par David Lynch.

Mais je vous l'accorde, ce n'est absolument pas de 2018.

Maintenant si je joues à des jeux de 2011, pourquoi ne pas parler de films de 2011 ?

16/ L'expérience viscérale de l'année ?

 La prestation de grande comédienne de la gamine (fausse) blonde dans Mary. Je suis comme vous, je suis saoulé par la même rangaine de la petite fille blonde tous les 5 ans qu'est censé nous faire verser une larme. On a eu Elle Fanning, on a eu Dakota Fanning, voici la 3ème version : McKenna Grace. Nan je suis vache. Un sacré talent, presque réussi à me faire lierca, c'est dire si l'émotion était au rendez-vous. Le duo avec un Chris Evans des grands jours fait des merveilles. La petite devrait avoir un bel avenir avec de telles bases à un si jeune âge.

18/ Le troll de l'année ?

Le papy dans Tout l'argent du monde. Être multimilliardiaire et chipoter pour une rançon de 17 millions pour pouvoir récupérer son petit-fils ... Comprends pas. Même si effectivement si ses 13 autres petits-enfants sont kidnappés tour à tour et qu'il cède, ça fait beaucoup de problèmes en perspectives et beaucoup d'argents ... Je ne connaissais pas cette histoire vraie et le film en rend compte efficacement et proprement avec un excellent casting, ce vieux bougueux incarné par Christopher Plummer (The Girl with the Dindon Tatoo !) en tête.

19/ Ton Top 5 de l'année ?

Y a eu tellement de films qui m'ont soufflé cette année, que je vais faire un top 5 qui exclut ceux dont j'ai déjà évoqué l'existence précédemment

5. War Dogs ; qui m'a fait pensé à The Social Network, l'un de mes fims préférés, dans sa structure, qui relate un récit réel et à peine croyable et qui est juste excellent

4. Shot Caller ; qui obtient la palme de l'évolution transfigurante et transcendante pour son personnage principal, juste bluffant

3. Une Femme fantastique ; un film chilien qui met une mandale par son tout mais surtout par son actrice principale transgenre ; f.o.r.m.i.d.a.b.l.e

2. Mary ; parce que la gamine est exceptionnelle, que Chris Evans a un autre registre que les super-héros et qu'il démontre que c'est un grand acteur, puis bon le sujet du film qui traite de la différence dans une société où tout le monde (et les parents les premiers) poussent à l'uniformité, ça ne peut être que bénéfique.

1. Faute d'Amour ; un film russe très noir, très profond dépeignant une société russe finalement pas si différente des névroses des nôtres avec en toile de fond la disparition du fil d'un couple séparé ayant chacun refait leur vie. Un gosse qui passe au second plan, l'égo prenant le pas sur l'enjeu réel pour mieux revenir sur le devant de la scène. Un thème d'actualité aussi puisque des milliers de (très) jeunes russes fuguent chaque année.

22/ Tes attentes pour 2019 ?

Rien. Je fais confiance à la sélection Canal qui brasse un large panel de films. Chaque année, je ne suis pas déçu. Puis bon, je ne vais jamais au cinéma et ne regarde que très rarement de bandes annonces. En fait, je ne suis pas du tout au courant de ce qui va sortir l'année prochaine. Puis bon, avec Canal, je vais surtout voir des films au mieux de 2018 en 2019.

23/ Pose-toi une question et réponds-y.

- Hollywood t'inquiète ?

- Oui. Mais comme ça fait belle lurette qu'il faut compter sur tout ce qui ne provient pas d'Hollywood pour dégoter des pépites, je ne m'en fais absolument pas. Venise, Berlin, Tribeca, Dauville, Cannes ou que ne-sais-je encore regorgent de créateurs bien plus talenteux avec très peu de moyens que ce que compte pourtant Lollywood.

24/ Le mot de la fin ?

Vous n'en avez pas encore totalement fini avec moi.

Mais ça, j'imagine que vous vous en doutiez.

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