Nous y voilà.

J'avais initialement prévu de t'étaler la publication de l'interview de ce patient (dis comme ça, on se croirait à l'Asile d'Arkham - et ce n'est que partiellement faux) sur toute l'année 2018 avant de me raviser. Le patient s'inquiétant manifestement sérieusement pour la santé mentale de Fache, je décida (ou plutôt nous décidames) de réduire le nombre d'articles afin de condenser l'interview sur le mois de fête qu'il doit être : Décembre. Comment finir l'année autrement que par un feu d'artifice, une coupe de champagne et un bon rail de coke ? Vous l'avez compris, impossible. Trois ans donc après la première partie de son spectable avec feu Gandalfleblanc, l'homme-mystère revient pour nous accorder sa dernière grande fantaisie avant de raccrocher la manette. L'occasion de revenir sur son parcours, ses financements politiques occultes ainsi que sa propension à la digression. J'ai pris la liberté de laisser les pavés tels quels car je ne saurais avoir l'outrecuidance de dénaturer la vision primaire de l'auteur. Notez que le sieur nous a fait grâce de l'écriture inclusive. On a échappé au pire murmure Fache au loin. Vous imaginez un tel lyrisme accouplé à la dernière tendance dans les milieux mondains ? Personne n'en serait ressorti vivant. Moi, y compris.

 

 

 TRAME

 

 I                           Cloud                           6/12

 

II                         Squall                        13/12

 

III                        Djidane                     20/12

 

IV                      Tidus                          25/12

  

V                        Vaan                           27/12

 

VI                       Noctis                       31/12

  

 

 

Copyright Zigendfunk & L.G.A.M.C.

 

 

 II      Leonhart

 

« Et non, je t'arrête tout de suite car je te vois venir, mon discours n'est pas élitiste. A mon (humble, lol) avis, quand une civilisation en arrive à considérer que faire l'effort de s'exprimer convenablement, c'est une lubie de connard élitiste » =>A ce stade, je n'allais pas pointer du doigt l'élitisme de ton discours mais plutôt le fait que je sais pour qui tu vas voter l'année prochaine. Ça commence par un M et ça finit par un g.

Macrong ? Mélanchong ? Mariong Maréchalg Le Peng ? Mwarglarog l'empereur du chaos ?

Tu as un train d'avance sur moi (et on sait quoi penser des trains en avance : ce sont des légendes urbaines, tout le monde en parle mais personne n'en a jamais vu) parce qu'en ce qui me concerne, je ne sais toujours pas pour qui je vais voter - ni même si je vais voter, d'ailleurs. Je sais, l'abstention, ce n'est pas bien, ça fait le jeu des extrêmes (une espèce de version en, pixel art dégueu de « Papers, Please », si j'ai bien tout compris), mais il y a vraiment un moment où comme Murtaugh dans l'Arme Fatale, tu te sens "trop vieux pour ces conneries". Quand les gars qui se présentent pour assurer les plus hautes fonctions sont aussi crédibles qu'un candidat de Koh Lanta (et là je pense à Moundir), c'est qu'on a un sérieux problème.

Et si c'est pour voter à la tête du client, alors, j'attends la candidature de Rama Yade ou de Najat Valleau-Belkacem.

Déjà, parce que je ne suis pas dupe : le système capitaliste dans lequel nous vivons arrive à bout de souffle et sans une réforme en profondeur de celui-ci, les politiques ne pourront (au mieux) que limiter la casse le temps de leur mandat. Or on ne réformera pas ce système parce que nous en profitons tous, ou pas loin. Par conséquent, ni les élites, ni le peuple ne sont prêts à faire une croix sur leurs privilège, et tant pis si cela condamne leurs enfants ou leurs petits-enfants. Ce sera toujours la faute de quelqu'un d'autre, on est doué pour trouver des boucs émissaires. Et comme la moindre des choses, quand on accède à ce type de fonctions, c'est de donner l'exemple, j'attends celui qui commencera par mettre un terme au cumul des mandats. Ils me font gentiment sourire, tous ces réformateurs qui se présentent en révolutionnaires et prétendent aspirer à plus d'équité sociale, plus de cohérence au niveau des institutions, qui parlent de réduire le nombre de fonctionnaire, ou les aides sociales, ou autres, mais qui ne pipent pas mot sur cette aberration qui, disons-le tout net, relève du gros foutage de gueule.

Entendons-nous bien : qu'on puisse cumuler deux emplois, ça ne me choque pas plus que ça. Qu'on puisse cumuler deux emplois A PLEIN TEMPS, ça me paraît déjà plus problématique. Je suis peut-être vieux jeu mais à mes yeux, un boulot à temps plein qu'on peut faire à mi-temps, c'est un travail à mi-temps (qui doit donc être payé à mi-temps aussi). Du coup, soit on se paie notre tronche depuis des lustres et les charges de maires, conseiller municipaux et autres n'occupent les intéressés qu'à 50%, soit ceux qui cumulent bâclent le boulot. Non parce que j'aimerais bien cumuler, moi aussi, pour arrondir les fins de mois de Square Enix (à qui je verse tout mon salaire) mais enfin, je ne vois même pas comment j'arriverais à faire ne serait-ce que deux heures de plus par semaine sans m'effondrer... et je suis loin d'avoir un poste à responsabilités. Du coup, soit le job de ces gars-là est plus pépère que celui de simple secrétaire du bas de l'échelle (auquel cas il y a un vrai problème de rémunération), soit ils sont capables de se déphaser dans l'espace-temps, auquel cas ils ne sont effectivement pas assez payés pour ce qu'ils font. C'est super dangereux, de défier les lois de la physiques quantique, ça mérite bien une prime de risque.

Je croyais que t’étais salarié de Square Enix, en fait, ils te rackettent ?

Carrément. A ce niveau, je pourrais porter plainte pour harcèlement et maltraitance. Le pire, dans tout ça, c'est que je reviens toujours vers lui de moi-même. Je dois souffrir du syndrome de Stockholm (faut dire, j'aime beaucoup l'Italie)...

Tu voudrais indexer les grilles de salaires sur la fatigue ? C’est ça le Liehdisme ?

Y'en a à qui ça pourrait pas faire de mal, ça (ils pourraient découvrir des sensations nouvelles) mais du coup, il faudrait inventer un moyen objectif d'évaluer cette fatigue. Parce que la fatigue, c'est un peu comme les frites Mac Cain : ce ne sont pas ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins. Ou le plus. Enfin, tu m'auras compris. J'ai des collègues, tu leur demandes d'agrafer deux feuilles, c'est comme si tu leurs demandais de gravir l'Everest façon course-en-sac ; et d'autres qui ont de l'ADN de chevaliers du zodiaque : ils sont sur les rotules, tout le monde le voit bien, ils ont perdu leurs cinq sens, mais on a beau leur dire qu'ils devraient s'arrêter, ils refusent de prendre des congés "au nom d'Athéna".

Mais une question me taraude. Genre vraiment. Devient-on riche en s'exprimant convenablement ? Et là c'est moi qui anticipe ta réaction, je parle bien de la richesse du portefeuille, bas les pattes la richesse du cœur, de l'accomplissement de soif, etc. En haut de Maslow, y a la philanthropie. Donc Bill Gates. Donc des milliards. Donc des dollars. CQFD.

Évidemment que non. S'il suffisait de s'exprimer convenablement pour devenir riche, ça se saurait en général, et mon banquier le saurait en particulier. Mais ça peut aider. Parce que s'exprimer convenablement, à l'écrit comme à l'oral, c'est un pouvoir, un vrai. Qui implique de grandes responsabilités et tout le tralala (par contre il ne peut pas servir pour s'accrocher aux murs. N'essayez pas chez vous, les enfants, ces figures sont réalisées par un professionnel). On ne s'en rend pas compte, comme ça, mais quand on maîtrise la langue, on peut vite devenir une vraie saloperie, surtout si on a les dents qui rayent le parquet. Il y a des techniques, des stratégies, tout ça a été théorisé et posé noir sur blanc, et nos politiques ou nos commerciaux en font leurs bouquins de chevet (mais ils sont loin d'être les seuls - c'est un sport qui se pratique à tous les niveaux, souvent de manière intuitive). Manipuler les gens devient un jeu d'enfant, et le seul garde-fou qu'on ait, c'est notre sens moral (tu sais, le truc has-been dont les nouvelles générations s'osef complet, quand elles ne s'en ballec pas carrément). Raison pour laquelle je ne fais plus que 4 likes et cent vues au compteur : je ne mange pas de ce pain-là, même tartiné de Nutella. Je suis de la vieille école, moi, je vaux mieux que ça. Je regarde les gens faire, sur le net, et d'autres tomber dans le panneau, et ça me déprime, tu n'imagines pas à quel point (parce que c'est souvent fait sans génie ni talent, d'une façon grossière qui ne devrait pas fonctionner). Je pars du principe que les autres ne sont pas là pour me faire mousser et que je n'ai pas à tirer leurs ficelles pour les mettre à ma botte. Mais si j'avais voulu qu'on m'aime, aaaah, si j'avais voulu qu'on m'aime, mon petit Neves... Il m'aurait suffi de claquer des doigts, tout le monde serait à poil et à genoux à attendre les coups de cravache, à commencer par mes nombreux détracteurs.

Mais on n'est pas là pour parler de moi. Enfin si. Mais non, en fait.

Pour résumer, bien s'exprimer, c'est bien présenter, et bien présenter, c'est une carte de visite. Or les cartes de visite, c'est toujours mieux quand c'est imprimé sur papier cartonné glacé avec incrustation de lettres en relief, plutôt qu'en comics sans MS imprimé à l'arrache sur du papier 80 g et découpée à la main avec des ciseaux à cranter (encore que ça puisse séduire dans le milieu hipster, mais c'est une autre histoire que nous vous raconterons une autre fois autour d'un bol de céréales à 15 euros).

Pour autant, là encore, il y a un paradoxe à pointer du doigt : dans la mesure où dans ce domaine (comme dans bien d'autres), la norme fait force de loi, "bien s'exprimer" n'est pas un absolu, mais une comparaison avec "le plus grand nombre" comme point de référence. En d'autres termes, "bien s'exprimer", c'est "mieux s'exprimer que la moyenne". Or moins la moyenne s'exprimera convenablement, et moins il y aura besoin de "bien s'exprimer" pour "bien s'exprimer". Tu suis ? Au contraire, "bien s'exprimer" pour de vrai pourra même devenir un handicap à terme, puisque plus personne n'entravera que dalle à ce verbiage des années wesh. C'est triste, mais c'est comme ça. Qui sait si dans quelques dizaines d'années, l'émoticône smile ne relèvera pas du registre soutenu.

Pour synthétiser, on a tous le droit de penser mais il nous faut le diplôme pour l'exprimer ? Liehdlard, école de diction, d'expression et sans digression depuis 1764. Dans la mesure où on a inventé des écoles pour placer sa fourchette à gauche et sa plume dans le ****, ça se tient. Par contre, j'exige 51% des parts.

Ha ben bravo, bonjour les clichés !

Déjà que pas mal de monde par ici me considère comme un sale con élitiste, tu ne vas pas aider ma réinsertion Gamebloguéene. J'ai payé ma dette à la société, n'ai-je pas droit à une deuxième chance ?

Bon, allez, je suis bon prince (oui, je suis snob. Pas élitiste. Nuance ! Degré ! Nuance de Grey ! Humour féroce !), je précise le fond de la mienne, de pensée : aujourd'hui, on a tendance à confondre "penser" et "réfléchir". Tout le monde pense en permanence, c'est un mode par défaut, il n'y a rien de glorieux ni de honteux là-dedans. Par contre, tout le monde ne réfléchit pas, car réfléchir demande un effort, du temps, un travail intellectuel en profondeur - et les efforts, on le sait bien, c'est pas trop la came de monsieur-tout-le-monde. Quand une vérité s'impose à lui, il ne va pas chercher plus loin tellement "c'est évident, enfin !". Or c'est justement là que la réflexion doit commencer, parce que des vraies évidences qui s'imposent d'elle-même, ça n'existe pas. Plus une opinion nous apparaîtra juste et indiscutable, et plus nous aurons le devoir la discuter. On ne laisse pas une certitude s'ancrer sans opérer d'abord une fouille au corps. Ainsi, celui qui "pense" exprime une "opinion" : contrairement aux apparences, ce ne sont pas des idées qu'il exprime, mais un "je" - raison pour laquelle les discussions dégénèrent rapidement, puisqu'il se sent directement remis en question lorsqu'on le contredit, il n'y a pas de distanciation entre lui et les positions qu'il défend. A l'opposé, celui qui "réfléchit" exprime des "raisonnements", qu'il a au préalable mûri, construit, questionné - condition sine qua non d'un véritable débat d'idées productif et enrichissant. Autant dire que ceux-ci sont rares. Avec cette génération convaincue d'être des cadors de l'argumentation juste parce qu'elle est convaincue que "le mal, c'est mal", on se retrouve dans une configuration problématique où quand tu demandes à ton interlocuteur de justifier sa position, soit il t'insulte, soit il te prend de haut, soit il se contente de te répéter ce qu'il vient d'affirmer en se paraphrasant (soit les trois à la fois), tout simplement parce qu'il ne sait ni ce qu'est argumenter, ni ce qu'est contre-argumenter : il est intimement convaincu de bien faire et que le tort revient à son interlocuteur, ce cuistre doublé d'un ignare qui refuse d'entendre raison alors qu'il lui fait l'insigne honneur de l'éclairer de ses lumières. On en revient à ce que je t'expliquais au sujet du "bien s'exprimer". La norme définit également ce qui relève du "bien argumenter" et sur internet, en la matière, le constat est catastrophique (je n'utilise pas le terme à la légère), le nivellement par le bas y atteint des sommets (si l'on peut dire) consternants.

Par conséquent, pour me paraphraser moi-même parce qu'il faut toujours s'en référer aux grands auteurs, si quelqu'un ne fait pas l'effort de maîtriser la langue dans laquelle il s'exprime, pourquoi irait-il faire celui de réfléchir ? De la même façon, moins un individu maîtrisera la langue, moins il sera en mesure d'exprimer convenablement des idées complexes : il aura beau être un génie au-dedans de lui-même, il sera limité par les outils d'expression à sa disposition. Par la force des choses, il se trouvera contraint de n'exprimer que des positions superficielles, sans nuance. Les pires.

Plus que Liedhlard, c'est l'école Xavier pour gifted youngsters, que j'ai bien envie d'ouvrir. Mais je n’ai pas le budget pour le jet sous le terrain de basket.

Donc t'as décidé de devenir con et de jouer à FFX à la place de cultiver ton jardin ?

Pour ce qui est de devenir con, ça n'a pas été difficile, j'avais des prédispositions génétiques évidentes, il m'a suffi de laisser faire. C'est donc tout naturellement que je me suis retrouvé dans la peau de Tidus. Notre rencontre (ou plutôt : collision) était prédestinée.

Après, jouer à Final Fantasy X, ça peut être une façon comme une autre de cultiver son jardin. Il suffit de prendre une pelle, de creuser un trou et de jeter le jeu dedans.

Au-delà de la boutade, ce n'est pas ce à quoi on joue, qui importe, mais ce qu'on en fait. On peut consommer bêtement les émissions d'Arté, ou jouer intelligemment à Final Fantasy X (qui n'est pas un jeu aussi mauvais que ça, d'ailleurs, je le précise - même s'il n'est pas aussi bon que les fanboys le prétendent).

En ce qui me concerne, je ne débranche jamais, comme on dit. Quel que soit le livre que je lis, le film (ou la série, ou l'animé) que je regarde ou le jeu auquel je joue, je m'efforce de ne jamais rester intellectuellement passif (à part quand je me lance une petite partie de Guilty Gear ou de Burnout, cela va sans dire). Je ne cesse pas d'analyser, de mûrir,  d'interroger : pourquoi ça fonctionne ici, comment, par quel procédé, pourquoi ça ne fonctionne pas là... je bosse en permanence, j'y suis bien obligé, dans la mesure où j'ai la prétention d'écrire - et oui, c'est un vrai travail de tous les instants (qui, oui, fatigue pour de vrai. Mais qui est passionnant). Je ne serais pas un si gros consommateur de geekeries si elles n'étaient pour moi qu'un loisir ou un moyen de me détendre. Au contraire, elles sont là pour me stimuler, et je les choisis dans ce sens.

Par conséquent, quand on me prend à partie sur une œuvre que j'adore ou que je déteste, je suis déjà armé, je peux répondre du tac au tac parce que j'y ai déjà beaucoup réfléchi en amont et ça énerve les gens, qui partent bouder en prétextant que je ne laisse pas de place à la contradiction. Ce qui est faux. C'est juste que la contradiction, dans la plupart des cas, je me la suis déjà adressée à moi-même en amont - j'ai pesé son pour, son contre, et je l'ai dépassée. Je ne vois pas pourquoi je devrais m'excuser pour ça.

T’as payé ta dette à la société, vraiment ? C’est vrai que tu t’es assagi depuis le temps ...

On ne paie jamais complètement sa dette à la société, et encore moins à ceux au détriment de qui cette société fonctionne. Mais s'y efforcer, déjà, c'est beaucoup mieux que rien.

De là à dire que je me suis assagi... disons que j'apprends de mes erreurs, et que je pars moins au quart de tour sur le net qu'avant. Mais je n'apprends pas assez, visiblement, car je pars encore au quart de tour de temps en temps (avec un résultat immuable : l'éviction ferme et définitive de la page sur laquelle j'interviens, avec le goudron et les plumes - du coup, Square Enix m'a demandé de jouer Bahamut dans son prochain Final Fantasy).

Le « jet sous le terrain de basket » ? On arrose les terrains de basket avant les matchs maintenant ? Curieuse mode … :D

C'est depuis Intervilles, ça. On s'est rendu compte que c'était beaucoup plus rigolo. D'ailleurs à compter de l'année prochaine, les joueurs seront tenus de porter des déguisements de vaches avec des pis énormes. Remarque, ce sera tout bénèf' pour eux s'ils veulent faire la Japan Expo : ils auront déjà leur cosplay Bayonetta.

Genre, toi tu joues à Burnout ?

Quand je ne fais pas des burnout sur mon lieu de travail, oui, je lance le jeu chez moi pour me rappeler le bureau. Car non, ce n'est pas une boutade, j'ai l'épisode Takedown sur PS2 et je le lance encore régulièrement, pour évacuer le stress ou quand j'héberge du Gameblogger de compétition. Starman, de Crash FM, c'est devenu mon meilleur pote, à force. Pour te dire à quel point j'ai été heureux de le retrouver en Ménestrel dans la série "Pigeons & Dragons".

On ne croirait pas, comme ça, à me voir, snob élitiste que je suis, mais des jeux "régressifs", j'en ai quelques-uns aussi, hein. J'ai beau être le Gamer aux Mains Carrées, je n'en suis pas moins homme.

J'ai même un Neptunia sur Steam, tu imagines (bon, c'est la faute de Strife, c'est lui qui l'a payé, je plaide non-coupable, votre honneur. Mais j'aurais pu ne pas le downloader, ou à minima ne pas acheter de kleenex).

Rassures-moi, tu profites un peu ou tu ne cesses de relever ce qui fonctionne et fonctionne pas. C’est pour ça qu’il y a la matrice en fond de ton blog ? Genre, MotorStorm, un titre notamment basé sur l’adhérence propre des catégories de véhs vis-à-vis des différentes surfaces routières, tu vas t’amuser à tester et faire des relevés pour ensuite en arriver à des conclusions sur la COHERENCE du jeu ?

Je profite plus que des gars comme Blacklabel ou Zinzolin, c'est certain. Je garde un œil critique, bien sûr, et je ne cesse d'analyser, mais je me focalise davantage sur ce qui fonctionne que sur ce qui ne fonctionne pas, ce qui me permet d'apprécier quand même en dépit de certains défauts. A partir du moment où le titre me semble sincère et où il m'apporte quelque chose, je tends à l'excuser plus que je ne le devrais, j'en suis conscient, c'est volontaire de ma part (ce qui implique que je ne suis pas dupe). Là, par exemple, je découvre les Uncharted. Je me suis beaucoup amusé avec le 4 mais dès les premières zones, j'ai trouvé celles-ci trop étendues, ce qui avait tendance à diluer l'impact de l'action et à installer l'ennui à travers une certaine répétitivité (si encore, on lui avait collé une jauge de fatigue, à ce brave homme...). Ça ne m'a pas pour autant gâché le plaisir. A contrario, je viens de boucler le 1, beaucoup plus "synthétique" dans son genre, et j'ai moins accroché à cause de son orientation "action" très prononcée, et de son manque de réalisme dans l'implémentation des ennemis (deux points qui ont été corrigés dans le 4, d'ailleurs). Moi je veux bien explorer des ruines et découvrir des passages secrets, mais si c'est pour y trouver deux cent barbouzes en short, ce n'est ni très cohérent, ni très gratifiant. Ceci dit, pareillement, ça ne m'a pas empêché de passer un bon moment. Et d'enchaîner les headshots. Après, c'est du divertissement pop-corn, que je consomme comme tel. Je ne suis pas dans le même état d'esprit quand je lance un Ethan Carter.

« Par conséquent, quand on me prend à partie sur une œuvre que j'adore ou que je déteste, je suis déjà armé, je peux répondre du tac au tac parce que j'y ai déjà beaucoup réfléchi en amont et ça énerve les gens, qui partent bouder en prétextant que je ne laisse pas de place à la contradiction. Ce qui est faux. C'est juste que la contradiction, dans la plupart des cas, je me la suis déjà adressée à moi-même en amont - j'ai pesé son pour, son contre, et je l'ai dépassée. Je ne vois pas pourquoi je devrais m'excuser pour ça. » => nan mais t’es au courant qu’il y a des codes tacites en société ou … !?

DE QUOI ?

Pourquoi personne ne me dit jamais rien, à moi ?

Ha non mais quelle mentalité de merde, les gens, j'te jure !

Après, voilà, en tant qu'autiste, j'ai effectivement du mal à appréhender les règles tacites et implicites du "vivre-ensemble". La plupart du temps, j'arrive à imiter ce que j'en comprends, mais ça ne me vient pas naturellement (et je ne les comprends pas toujours correctement), y compris au niveau des rituels courants.

Donc en fait, je dois faire semblant de ne pas avoir poussé ma réflexion aussi loin que nécessaire, c'est ça, que tu essaies de suggérer ? Vache, c'est compliqué, le populisme. Jamais je ne serais Président, moi.

Populaire, populiste, peut-on reprocher à autrui d’avoir les goûts qu’il a ? Doit-il se forcer à élargir/curiositer voire à aimer ?

Tout dépend des goûts en question. Tant qu'ils ne sont pas punissables par la loi ou moralement douteux, il n'y a pas de reproches à faire. Chacun est ce qu'il est et il me paraît essentiel d'apprendre à accepter qu'autrui ne place pas la barre de ses exigences au même niveau (je n'écris pas "hauteur" parce que ce n'est pas la question : on peut être tout à fait aussi exigeant que celui qui nous critique, mais ne pas avoir les mêmes critères d'appréciation). Maintenant, il faut aussi qu'en face, monsieur-tout-le-monde comprenne qu'il y a une différence entre "critiquer les goûts d'autrui en tant que tel" et "critiquer ce qu'ils aiment". Il est indispensable de faire la part des choses entre ce qui relève du "soi" et ce qui relève de "l'œuvre", et c'est là que le bât blesse sur internet car les gens sont rarement capables de faire la distinction. Exemple (complètement au hasard) : quand j'écris un article pour me moquer de Final Fantasy X, je me moque de Final Fantasy X, pas de ceux qui aiment Final Fantasy X. Je n'ai jamais écrit d'article sur les fans du jeu. Après, que ceux-ci se sentent visés, évidemment, je peux le comprendre : moi aussi, j'ai lu des articles qui se moquaient de mes jeux ou films préférés, et ça ne m'a pas toujours fait plaisir (leave Final Fantasy XV alone !). Pour être plus explicite : quand je critique Final Fantasy X, je critique Final Fantasy X, je ne critique pas le fait qu'on puisse aimer Final Fantasy X. Certains l'interprètent ainsi, mais c'est bien ce que c'est : rien que de l'interprétation. Or l'interprétation, elle vient de celui qui interprète plus que de celui qui est interprété.

Quant à se forcer, dans l'idéal, il faudrait s'ouvrir, oui, essayer d'autres choses, "goûter", même si c'est juste du bout de la langue, essayer de comprendre en quoi ce qui ne nous séduit pas peut en séduire d'autres. Ça ne peut que nous enrichir en tant qu'êtres humains. Il faudrait cependant que cet élan soit volontaire, plutôt que "forcé". Je ne crois pas que cela puisse amener un résultat positif. D'emblée, ça inscrit la démarche dans une dynamique de contrainte et donc, par extension, de violence sur soi. Pas le genre de choses qui vous mettent dans de bonnes dispositions ou qui permettent un progrès à long terme. D'ailleurs peut-on vraiment se forcer à aimer ? On peut se forcer à manger des carottes, oui. Mais à les aimer ? On pourra le prétendre, bien sûr, mais au fond, on sera dans le déni. J'ai vu ça dans Dawson.

En fait t’y réponds toi-même plus bas dans l’itw (faut déjà avoir fait une interview pour comprendre comment je peux réagir à un truc qui n’a pas encore été écris XD) : « A chacun sa sensibilité, ses attendus. Il n'y a pas une bonne façon de faire (la nôtre), et des milliers de mauvaises (celles des autres). Raison pour laquelle il faudrait que les internautes comprennent (et acceptent) que ce qui ne les intéresse pas peut intéresser quelqu'un d'autre - et réciproquement. Ce serait un premier pas vers un peu plus de maturité sur le web, et ce ne serait pas du luxe. »

Ha oui donc je radote carrément en fait. J'ai déjà parlé de Tidus, ou pas ? C'est un mec, un genre de surfeur, il porte un short bizarre un peu chelou...

Un mec qui ne joue qu’à CoD, Fifa, AC, BF, NFS chaque année manque de race ?

Disons qu'il se forge une vision réductrice du jeu vidéo, et qu'il loupe de belles choses. Comme Final Fantasy X et Tidus, par exemple. J'ai déjà parlé de Tidus, ou pas ? C'est un mec, un genre de surfeur, il porte un short bizarre un peu chelou...

Bref. Ici, la question est : jusqu'où est-on capable d'accepter d'être pris pour des jambons par les éditeurs ?

Sont-ce bien de nouveaux jeux, qu'on nous sort chaque année, ou bien des mises à jour vendues au prix fort ?

Ce genre de pratiques me gênait déjà à l'époque de Street Fighter II ("attends ? C'est juste le même jeu avec 4 persos supplémentaires ?"), et j'avoue que je serre les fesses à la sortie de chaque nouveau Guilty Gear.

J'ai ma fierté, je n'aime pas qu'on me fasse avancer à la carotte. Il m'arrive de la manger, mais ça ne veut pas dire que j'aime ça. Mais oui, d'une certaine manière, quand sort un nouveau Guilty Gear, je manque de race. J'essaie de me donner bonne conscience en me disant qu'il ne s'agit pas d'une grosse major du jeu vidéo, qu'il est le fruit du travail d'un génie méconnu et mésestimé (Daisuke Ishiwatari), mais c'est à peine si je parviens à m'en convaincre. On aura du mal à m'enlever de l'idée que les jeux que tu cites, à l'opposé, sont pensés comme de grosses machines à fric. Les équipes qui bossent dessus sont sans doute sincères, au moins en partie, mais l'entreprise elle-même ne l'est pas. Tiens, ils n'avaient pas dit qu'ils arrêtaient avec Uncharted ?

J’ai oublié pour le pendu qui commence par M et qui finit par g, c’est ça de faire des réponses de 3km qui mettent 3 mois à arriver :D Je couperai au montage.

Fasciste ! Tu veux étouffer la vérité ! Tu es avec EUX, je le savais ! Je l'ai tout de suite su ! Scully, ma lampe-torche, s'il te plaît, on a un complot à décomploter !

Non, franchement, si tu devais supprimer quelque chose (j'écris bien "si"), je préférerais que tu zappes les passages où j'exprime quelques réserves quant aux compétences politiques de notre nouveau Président Bien Aimé. Je n'ai pas envie qu'il me crie dans les oreilles et qu'il me traite de somnambule de la république. Ce serait très vexant.

Si tu devais répartir 50 points de compétence pour élaborer un prototype lambda de lecteur à-même de décrypter tes laïus très pointu, tu les répartirais comment avec l’arbre de compétence en sphérier suivant : Force / Magie / Patience / Concentration / Discernement / Lucidité / 2nd degré / PV ?

50 points en patience, 32 points en concentration, 20 points en discernement, 20 points en lucidité et 120 points en second degré.

Je te l'ai dit, que j'étais nul en Maths, ou pas ?

Enfin, non, pas nul à proprement parler. Créatif. Oui, voilà, c'est ça. Je fais des Mathématiques Créatives. En base "Moi". La meilleure base du monde (avec la base de la Lune Noire, mais c'est une autre histoire que nous vous raconterons une autre fois).

Pourquoi ERROR404BLOGNOTFOUND ?

Au départ, ceux qui m'ont suivi depuis le début s'en souviennent peut-être, le blog s'intitulait « la Légende du Joueur aux Mains Carrées ». Parce que mon avatar de papier était lui-même censé s'appeler « le Joueur aux Mains Carrées », pas « le Gamer ». La limite de caractères en a décidé autrement.

Le titre a changé quelques mois plus tard, quand j'ai commencé à me lasser de mon idée de départ. Quelques déboires sur la toile m'ont contraint à le verrouiller l'espace de quelques jours, ce qui a servi d'élément déclencheur. Quand je suis revenu, (un peu) moins naïf, (un peu) plus aigri, j'ai trouvé plus intéressant d'explorer des directions différentes plutôt que de refaire sans arrêt la même chose.

Par conséquent, comme la Légende du Joueur aux Mains Carrées avait disparu du net, il paraissait logique de nommer son successeur « Error404BLOGNOTFOUND » (lequel est également devenu « Passion Tidus » pendant quelques semaines, pour le lol).

Quelle était la direction éditoriale du blog ? Son rythme de publication ? La raison d'être de celui-ci ? Ton blog s'est fait en même temps que ton entrée sur le site ?

Même si j'y ai également posté des pavés sérieux, limite politiques, le blog a toujours été placé sous le signe de l'humour, pour le meilleur et pour le pire, et c'est le seul point commun à l'ensemble des posts qui le composent, sans exception. J'ai essayé d'y mettre un peu de tout ce que j'aime, dans la mesure de mes moyens : du Monty Python, du Alexandre Astier, du Franck Dubosc (personne n'est parfait), du Terry Pratchett, du Douglas Adams, du Benoît Poelvoorde, du Kad et Olivier, du Les Nuls, de l'Eclectique Super Valable (fanzine culte bien connu des lecteurs de Joystick, tout se recoupe) etc, etc. Les citer tous prendrait un temps dingue. En parallèle, je devais apprendre sur le tas les codes et les gimmicks du milieu gamer, dont j'avais tout à découvrir (là encore, pour le meilleur et pour le pire)

Le rythme de publication, lui, n'était pas fixe, il était bêtement conditionné par mon boulot alimentaire, vu que j'écrivais essentiellement sur mon lieu de travail. Lorsqu'il m'en laissait le temps, je pouvais poster de manière régulière. Pendant les coups de bourre, je me faisais plus rare. Parce que malgré mes côtés je-m’en-fichistes, je suis un obsédé du job bien fait, limite psychorigide.

Côté planification, quand j'ai ouvert le blog, je savais ce que j'allais écrire pour l'année à venir, du texte de présentation au dossier Final Fantasy qui a déchaîné tant de passions (rires) (oui, je ris beaucoup, sur le papier. Ça me donne un genre hollywoodien). Car comme je te l'expliquais précédemment, on peut dire que j'ai ouvert ce blog avant même de mettre les pieds sur Gameblog. Je n'étais jamais allé sur la Home du site, dont je ne savais absolument rien. Je voulais ouvrir un blog, j'avais besoin d'un espace pour ça, j'ai suivi le mouvement.

Tu ne dis pas "boulot", tu dis "boulot alimentaire", ça me surprend ? Tu travailles pour manger toi ?

Evidemment. Comme beaucoup de monde. Je suis fonctionnaire, je te rappelle (rires). Pas archéologue ninja ou pâtissier magicien. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'enfants qui se soient un jour collé le nez à la fenêtre pour fixer les étoiles et rêver "aux photocopies recto-verso qu'ils feront quand ils seront grands". Non, moi, je me voyais plutôt cosmonaute, ou dessinateur de manga, j'espérais bien changer le monde d'une manière ou d'une autre. Mais le monde a fait de la résistance. Alors effectivement, peut-être que je fais de mon cas une généralité mais des gens qui entrent dans la fonction publique par vocation, je doute qu'il y en ait des masses, surtout au bas de l'échelle. Seulement voilà, un jour, on arrive à l'âge adulte sans trop savoir comment et là, ben pas le choix, on fait ce qu'on peut, comme on peut, avec ce qu'on a. J'ai souhaité trouver un job sécurisant et pas trop exigeant, qui me laisserait le loisir (et la force) d'écrire une fois de retour dans mes pénates, le temps de devenir le Roi des Pirates. Ou le nouvel Hokage. Ou l'équivalent dans le monde de la littérature. Je me suis toujours efforcé de donner la priorité à mes projets créatifs, quitte à y sacrifier un certain confort de vie, mais je suis également trop timoré et pas très dégourdi quand il s'agit de démarcher autrui. Si bien qu'aujourd'hui, effectivement, je suis payé au lance-pierres, mais je ne suis pas devenu Roi des Pirates, ni rien d'approchant. Je suis toujours le figurant en bord de case qui n'est là que pour meubler le décor. C'est à peine si deux personnes dans le fond se souviennent de moi comme d'un monomaniaque qui s'acharnait sur Nomura à longueur de posts très très longs, il y a quelques années de ça. Ce qui n'est pas si mal, d'ailleurs, quand on y pense. Au moins, ça prête à sourire, c'est toujours ça de pris. Je pose ce constat sans amertume, d'ailleurs : en me consacrant au blog à plein temps, il y a eu un moment où j'aurais pu accéder à un début de notoriété, qui aurait pu me permettre de me faire connaître et, peut-être, d'intégrer le "milieu". Seulement je n'en avais ni les moyens, ni l'envi : je ne voulais pas devenir prisonnier de mon personnage, perdre les rênes de ma création (ce qui est forcément le cas lorsqu'on commence à avoir un public) et prendre au sérieux ce qui n'était qu'une récréation. Quand j'ai senti que les choses commençaient à basculer, et que je commençais moi-même à être tenté (parce qu'on l'est forcément aussi), j'ai freiné des deux pieds et fait sorte de tout arrêter, sans retour en arrière possible, à la manière d'Ulysse dans l'Odyssée. J'ai sans doute laissé passer une belle opportunité, tant pis : ce n'était pas celle que je voulais saisir. Et puis même si je désespère de ne plus pouvoir écrire, je suis conscient de la chance que j'ai : j'ai un salaire qui me permet de manger et de profiter des soldes Steam. Ça n'aura échappé à personne : décrocher un poste, à notre époque, c'est devenu compliqué. Partant de là, faire ce qu'on aime, ça devient très accessoire...

Liehd qui se compare à l'Ulysse dans l'Odyssée :o 

J'adore :D

Et encore. Tu ne m'as pas imaginé ligoté au pont du navire, cerné par des sirènes en shorts asymétriques qui rient à gorges déployées, pendant que je serais en train de supplier mes marins de me détacher "pour que je puisse aller leur défoncer leurs tronches de Meg Ryan"...

En parlant d'Odyssée, celle de l'Espace, t'en pense quoi ?

J'adore, évidemment. Je l'ai vu relativement jeune et il m'a marqué au fer rouge (tout particulièrement dans ses deux derniers segments). Mon goût du mindfuck, il vient de là, il vient de la partie sud du cosmos. Pour moi, la fin de 2001, c'est le minimum syndical qu'on est en droit d'attendre d'une conclusion. Du coup, je suis souvent déçu.

Kubrick, c'est dans tes cordes ?

Du tout, par contre. Trop "culturel" pour moi. Je reconnais les qualités de son cinéma, mais les thématiques qu'il aborde ne me correspondent pas. J'ai besoin que les fictions rompent avec le réel, même si elles y reviennent dans les réflexions qu'elles amènent. De mon point de vue, s'éloigner de la réalité, c'est la meilleure façon d'en traiter, car cela implique un recul critique que les œuvres à vocation réaliste ou documentaire ne possèdent pas.

Des exemples qui siéent à merveille à tes yeux ? Star Wars peut-être ... ?

Houlaaaaa... que ce soit bien clair entre nous : la fan de Star Wars, dans le couple, c'est PYT. Tu joues avec ta vie, si tu oses suggérer le contraire. Elle ne sait pas qui tu es mais elle peut te retrouver et te tuer. Elle a été formée pour ça en classe prépa. A mes yeux, Star Wars, c'est du divertissement sympathique (dans ses meilleurs jours) ou du blockbuster indigent (dans ses pires), ça se regarde avec plaisir, mais ça ne m'a jamais fait bondir d'enthousiasme. Je n'ai pas détesté la prélogie sur le moment, parce que je n'en attendais pas grand-chose, mais je ne suis pas certain d'arriver à la revisionner un jour...

Non, on en parlait précédemment, un bon exemple, ce serait Inception. Il n'est pas parfait (quelle œuvre l'est ?), mais de ce point de vue-là, il est irréprochable. Il pose des questions (bonnes), il suggère des réponses (pas mauvaises non plus). J'ai évoqué également Dark City, qui a longtemps été mon film préféré - et je pourrais continuer comme ça longtemps, en tapant dans les films d'un âge certain. Comme je le soulignais, malheureusement, ils se font de plus en plus rares.

Allez, pour la peine on se refait la bande annonce, rien que pour le plaisir !

https://www.youtube....h?v=nwsmGwKWovk

Bon, et puis impossible de ne pas citer toute la filmographie de Mamoru Oshii (ou pas loin), y compris du côté des écumeurs de gargotes !

https://www.youtube....h?v=41-z4Ef5foI

Qu’est-ce t’en sais que c’est ton film préféré ? Tu le dis toi-même, tu vas plus au cinéma depuis lurettes à cause de la TVA appliqués au cornflex.
Tu les as tous vu ? Tu l’as vu le film que j’ai tourné avec ma femme ? Nan ? Bah alors. Comment tu peux savoir ?

On n’a pas abordé le cinoche je crois ? Tes genres, films, réal’ et acteurs/trices préférées ?

Mais quel sophiste de compétition, j'te jure ! On dirait un SJW !

Dire qu'on a "un film préféré", ce n'est pas comme dire "c'est le Meilleur Film de tous les Temps Ever la vie si je mens !". Ça sous-entend qu'on se positionne par rapport à l'ensemble des films qu'on a pu voir, et pas par rapport à l'ensemble des films dans l'absolu. Pensais-tu vraiment me piéger si facilement, petit scarabée ?

Côté salles obscures, comme tout geek qui se respecte, je suis très attaché au cinéma de divertissement des années 80-90 (évidemment : Indiana Jones, Retour vers le Futur, Gremlins, Ghostbusters, tout ça...), mais également aux films de SF/Fantastique un peu underground (si possible avec les jantes alliage et mindfuck de série) - ou plus généralement tout ce qui sort un peu de l'ordinaire et qui célèbre l'imaginaire "à l'ancienne", celui des contes au coin du feu. Je les aime ni trop accessibles, ni trop abscons, à équidistance entre populisme et élitisme. Prétentieux, oui, mais humbles dans leur prétention (et vice versa). Avec un petit Marvel de temps en temps pour régresser dans de bonnes conditions et assouvir ma soif atavique de bourre-pifs 3D.

Alors je te vois venir, tu vas me dire "mais enfin, Liehd, ces films-là n'existent que dans ta tête !", mais pas du tout, il en existe des dizaines, pour ne pas dire des centaines ! Il faut juste savoir chercher... J'ai d'ailleurs constitué une longue liste Sens Critique pour le prouver, notes sur 10 (et quelques critiques maisons) à l'appui !

https://www.senscrit...rs_tetes/379727

De quoi occuper moults nuits blanches, ne me remercie pas !

Côté réal', je suis très fan d'artisants-artistes comme Jamin Winans ou Michel Gondry, avec une tendresse particulière pour Christopher Nolan, Cameron Crowe et Tim Burton. Ceci posé, dans ce domaine comme dans tant d'autres, je n'ai pas de vraie préférence : j'apprécie davantage les œuvres que ceux qui les fabriquent, et davantage les personnages que ceux qui les interprètent. A part Kristin Kreuk, dont je suis amoureux, mais comme on parle ici d'actrices, la parenthèse est un peu hors sujet (rires).

« Je suis conscient de la chance que j'ai : j'ai un salaire qui me permet de manger et de profiter des soldes Steam » => Ah c'est bien ce que je me disais, tu ne travailles pas seulement pour manger, tu travailles pour Gabe aussi.

Voilà. S'il est si rondouillard, c'est en grande partie grâce à moi. A chaque nouvelle période de soldes, je lui offre un mois de Big Mac à volonté. Mais enfin, il risque de maigrir un peu, dans les mois à venir, parce qu'à présent, faut aussi que je nourrisse Kazuo Hirai. Et c'est que ça bouffe, ces petites choses-là.

Merde Hirai aussi, t'es client PlayStation toi :D?

Evidemment. J'étais là, pour la sortie de la PSX. C'était quand même une sacrée révolution, à l'époque. Et sans elle, pas possible de jouer aux Final Fantasy de l'ère 32 bits. Du coup, ce n'est pas comme si Hirai m'avait laissé le choix. Ils sont forts, quand même, ces nippons.

Pourquoi avoir posé le pied sur Gameblog et son espace d'expression ? Pourquoi ne pas avoir ouvert ton blog sur Femme Actuelle par exemple ? Au-delà des connexions sociales qui t'ont entrainé là-dedans, l'espace était-il assez grand déjà ?

Alors si je n'ai pas ouvert mon blog sur le site de Femme Actuelle, c'est parce que j'étais nul en horoscopes et en courrier du cœur. Sur le plan sentimental, je pourrais sans doute conseiller efficacement des T800 ou des T1000, peut-être même des photocopieurs ou des machines à café, mais les humains sont au-delà de ma sphère de compétences. Et quant aux horoscopes... J'ai passé trop d'heures devant les Chevaliers du Zodiaque quand j'étais môme, ça laisse des traces. Il y a forcément un moment où j'aurais craqué et où j'aurais écrit un truc du style "Lion : travail : si vous doutez de l'honnêteté de votre patron, gardez vos soupçons pour vous et ne cherchez pas la confrontation en face-à-face", ou "Poissons : cœur : dites-le avec des fleurs, son sang ne fera qu'un tour". Au-delà de ces considérations techniques, si j'ai débarqué sur Gameblog plutôt qu'ailleurs, c'était pour faire "tout pareil que mon pote". Et pour l'y retrouver, accessoirement, parce que plus on est de fous, plus on rit. Ça ne va pas chercher plus loin. Dans la mesure où son travail m'avait donné envie de tenter l'aventure, et où il débarquait tout juste de chez Gamekult pour prendre un nouveau départ, je lui ai emboîté le pas sans réfléchir. Se serait-il inscrit sur Femme Actuelle.com que j'en aurais fait tout autant sans me poser de question. Mais sans doute n'y aurais-je pas trouvé de compagnons de cette qualité, et dans cette quantité. Quand tu débarques par hasard dans un espace aussi productif et aussi motivant, tu ne peux qu'avoir envie de t'y faire ta place.

T'as même pas été tenté d'amener ton personnage sur les sentiers du Youtubuging ? D'une pierre deux coups, l'opportunité notariale et le salaire à 5 chiffres.

Honnêtement ? J'ai souvent été tenté, seul ou accompagné. J'ai la matière, j'ai les idées, j'ai l'envie également. Ni pour les thunes, ni pour la célébritude, mais parce que, ben... c'est une forme de création comme une autre. Et une forme de partage, aussi. Seulement voilà, pour proposer un programme satisfaisant, il faut pouvoir s'investir, prendre le temps de préparer, d'écrire, de répéter, de monter et pour ça, il faut savoir bien s'entourer, et surtout il faut renoncer à d'autres choses. Un peu comme le blogging, finalement. Or des envies, j'en ai plein. D'écriture, de dessin, de websérie, d'expérimentations diverses et variées, sauf que plus on avance dans la vie, plus il faut faire des choix (et c'est bien triste). Mais je réfléchis très sérieusement à un podcast conceptuel, mais tout simple, avec Snake et Choco.

Après, le Youtubing, je ne suis pas très fan, en fait. Ce qui est un bel euphémisme pour dire que je ne regarde rien (ou disons, pas grand-chose) et que je ne manque jamais une occasion de cracher sur ce que je ne regarde pas (pour changer). Certains y voient un vrai boulot à part entière... ben ils risquent d'être vachement surpris quand ils vont faire leurs débuts dans le monde du travail, les pauvres.

Que cela ne se fasse pas en claquant des doigts, ça, je veux bien le concevoir (encore que... Pewdiepie, tu m'as compris, quoi) mais enfin, la plupart du temps, la valeur objective du résultat est loin de s'accorder aux profits générés (et ne me lance pas sur Noob s'il-te-plaît!). Ceci posé, j'aime bien le côté "fanzine visuel", vraiment, tant que ça n'a pas plus de prétention que ça. Malheureusement, neuf fois sur dix, les mecs sont convaincus d'être Zola, Nietzsche ou Ardisson, alors qu'ils sont Werber, BHL ou Arthur. Ça ne donne pas envie d'être indulgent.

Ardisson marchant dans les pas de Zola et Nietzsche, putain, je me demandais pourquoi j'avais voulu réaliser ton interview, je crois que j'ai ma réponse :D

Si Ardisson marchait dans les pas de Zola et Nietzche, ce serait pour les rattraper vite fait et leur faire le cul (voilà, comme ça tu sais pourquoi tu avais des appréhensions à l'idée de réaliser mon interview).

fin de la deuxième partie.

2014-2017 Time Neves, c'est dans la boite Réservé.