Tiens donc, les anglais remettent ça. Après Broadchurch, après Skins, après Happy Valley, après Luther, les productions d’intérêt curiositif s’enchaîne outre-Manche. No Offence se targue en plus de faire évoluer son intrigue dans la ville de Manchester, les footeux n’ont qu’à bien se tenir. Très énergique, No Offense ne laisse ni temps mort, ni répit à son audience qui se voit embarquer dans le Greater Manchester sur les traces de plusieurs résolutions d’affaire. C’est effectivement au sein de la Metroplitan Police Station que l’action se focalise, celle-ci dotée d’officiers et d’officieuses plutôt fort en tempérament. Les anglais …

La PJ locale est dirigée par Vivienne Deering, la cinquantaine, blonde, forte aussi bien physiquement que mentalement (et aussi en gueule) qui a sous ses ordres la lieutenante Dinah Kowalska, jeune mère d’une trentaine d’années manquant un peu d’assurance comme d’ambition ainsi que sa concurrente Joy Freers aussi rigide dans ses relations avec ses partenaires que dissimilant une évidente fragilité derrière un professionnalisme à toute épreuve. Le dernier semblant plus taillée pour le poste de Capitaine qui se profile vacant. Ce trio de femmes assez inédit mine de rien et occupant 3 des rôles les plus principaux de cette série de 8 épisodes jouit donc d’une écriture comme d’une complémentarité originale. La commissaire faisant figure de mère-poule qui n’hésite pas à bousculer vertement l’une ou l’autre de ses protégées (usant de méthodes très différentes puisqu’adaptant aux caractères disparates des 2 jeunes femmes).

 

La particularité de cette fresque policière tient tant en son rythme qu’à la construction des épisodes puisque ceux-ci se distinguent entre eux par les crimes singuliers sur lesquels ils s’attachent mais communiques les uns les autres par le fil rouge les réunissant. Les enquêtes propres à un seul épisode à la fois révèlent leur intérêt par la nature des crimes et délits qui sont confiés à notre police locale. En effet, ces derniers balaient un large spectre socio-sociétal puisque sans trop en dévoiler, les questions de communautarisme ou intégration sont mis au-devant de la scène. A ceci s’ajoute la profonde nature - ou nature profonde - animant les citoyens du Grand Manchester qui semblent avoir à la fois tous leur problème – jusque-là, rien d’anormal - mais aussi et ça, c’est plus original, tous leurs propres solutions. En découle alors des situations de faux-semblants où le spectateur ne sait plus vraiment qui est vraiment victime et qui est suspect voire coupable. D’une apparente évidence, les tenants et aboutissants entourant chaque voix de fait développe insidieusement leur malice jusque laisser circonspect/pantois lorsque la dure réalité est hypothétiquement révélée.

 

Sympathique et rythmées tambour battant – ce n’est pas une figure de style, le Show est vraiment comme sous LSD, ce qui m’a d’ailleurs énervé pour une diffusion Lundi soir où la reprise du boulot ne se marrie que très peu avec frénésie sérielitique, ça et l’absurdisme total de balancer 4 épisodes d’un coup – ces enquêtes dans l’enquête laisse place à intervalle régulier au fil rouge : la disparition des jeunes filles trisomiques. L’enquête criminelle commune à toute la saison a le culot d’être superbement bien amenée sur la table de surcroit. C’est très simple, son urgence ne fait sens que tardivement (je ne spoilerais pas sur le temporel) puisque l’évidence de disparitions ciblées n’est tout bonnement pas actée avant un bon moment. Le processus de mise sur scène de l’enquête confère ainsi à l’ensemble – son introduction puis son développement ultérieur - son caractère entier, crédible et authentique. Logique même. Pourquoi s’affoler pour une seule disparition ? Par contre, prendre le temps d’enchainer les évènements suspects pour démontrer logiquement qu’il y a un cafard dans le café, ça, il fallait l’oser. La série ne fait que 8 épisodes après tout.

 

No Offense ment. No Offense ment sur son nom, sur son rythme bel et bien offensant ou encore sur le caractère plus qu’offensif de ses protagonistes comme de ses crimes … Mais No Offense ne ment pas sur ses qualités. Certes la diffusion de 4 épisodes à la suite entache la lecture globale du bousin puisque je ne suis plus tout jeune du haut de mes 74 ans (#eh-oui) mais tant sur ses histoires que sur la psychologie des personnages, la britannique en a à revendre. Puis bon, pour qui aime un tant soit peu l’Angleterre, le décor anglais fait toujours plaisir à voir même si vous n’aurez pas le temps de vous attardez sur les feuillages, ce n’est pas vraiment le style de la Série !

 

2014-2017 Time Neves Ca se tient Réservé.