J’avais vraiment accroché au concept de GIRLS, une mini-série sur les tribulations de jeunes adultes s’émancipant de papa-maman dans la jungle Brooklynienne. La particularité du show s’attenant aux profusions de sentiments, à la dépeinte de défis de la vie (pas de meurtre, pas de sang) ainsi qu’à l’évolution des relations amicales comme amoureuses de tout ce beau monde. Ça, c’était pour le fond. L’autre spécificité vient de sa forme. Une forme qu’elle partage justement avec l’objet de cet article : Catastrophe. Les 2 partagent un format de seulement 25 minutes par épisode. Et comme pour GIRLS, le rythme délite son intrigue de manière pêchue, les scènes comme les enchainements entre elles ne souffrent d’aucun temps mort pour une explosivité assurée. Et Dieu que c’est bon.

Porté par son duo d’acteurs (qui en sont les créateurs-scénaristes), Catastrophe nous met aux prises de la formation d’un couple de quarantenaire. A Londres. Elle est irlandaise. Il est américain. Ce n’est qu’un coup sympathique d’un soir mais elle se retrouve enceinte. Ils ne s’aiment pas. Et pourtant, ils vont l’avoir ce gosse. Comme de coutume visionnée en VO, le choc des cultures (comme des accents) est viscérale entre l’américain et l’irlandaise. Ça se vanne, ça s’emporte mais les deux finissent sur la table de la cuisine au bout du compte. Une pure relation « je t’aime, moi non plus » délectable pour le spectateur tant les punchlines sont corsées et croustillantes, ravivées comme il faut par un entourage tout aussi déluré. Le frère de la dame comme l’ami camé du monsieur se chargeant de transformer un quotidien qui n’aurait pas été morose sans leur concourt en véritable piment dans la soupe.

Mention spéciale au mari de la « meilleure chiante amie » de Sharon, Chris, à la personnalité ultra cynique en totale déphasage avec son apparence de monsieur cool. Bref, ils sont tous fous à petite ou moyenne dose et ça fait du bien. Sharon et Rob (seuls leurs noms changent entre leur identité IRL et le personnage qu’ils interprètent) campent tout au long de ces 2 saisons (ah oui, je vous ai pas dit : 6 épisode de 25 minutes la saison, en 2 Week-End, c’est plié) les parfaits clichés de leur espèces, ils s’aiment mais se font du mal (verbalement), normal quoi. La première saison s’attaque à la formation malgré d’un couple de futurs parents (avec toutes les inquiétudes et questions que cela soulève en interne comme avec les amis) quand la seconde les installent définitivement dans le rôle de parents qui tous deux ne tiennent pas tant que ça à la vie monotone toute tracée.

Le ton, le rythme, la prestation des acteurs (pas seulement du duo), les thèmes passés en revue, les envolées lyriques, les prises de têtes, les déglinguages en série sur les autres, tout collait mais un seul point me chagrinait. L’omniprésence des 2 larrons à l’écran. Ils sont biens, ils sont bons, ils sont beaux m’enfin, ne pas pouvoir voir vivoter les personnages secondaires sans avoir leurs frimousses dans les parages me dérangeait. Finissait par ne plus les encadrer au bout de 20 minutes cumulées. On finit par intégrer cette contrainte et même s’y habituer. La saison 2 s’efforce de corriger le tir. Reste un résultat très probant pour un concept qui en a à revendre.

2014-2017 Time Neves, Très honnête Réservé.