Comme chaque série qui m’arrive devant mon palier de porte après être passée par le SAS du hype, je m’en méfie comme de ma femme. En période de soldes. A l’évidence et en dehors de ces considérations un brun fallacieuse, MrRobot intrigue. De l’un par son thème plus si commun que ça si l’on compte les navets comme Person of Interest, de l’autre par son héros et par extension son acteur principal : Rami Malek. Mais avant de parler de tout ça, Mr Robot – en ce qui me concerne – c’est surtout un contact difficile. C’est simple, j’ai au bout du 4ème épisode fait les cents pas avec comme question : « dois-je arrêter les frais et en rester là ? ». Avec comme arbitres le diablotin au trident sur mon épaule gauche et l’ange blanc avec l’oréo sur la tête sur mon épaule droite. Oui, comme dans Tintin. Pourquoi ? C’est ce que nous allons voir tout de suite. Après une page de réclame.

 

Pourquoi ? Parce que l’ennui, la vacuité, la divergence. Les musiques ne suffisaient pas parce qu’avant de me laisser immerger dans une ambiance, j’ai besoin que le récit me rassure, qu’il me témoigne de la sympathie, qu’il me révèle quelque chose de tangible pour que je lui assène une première onomatopée de satisfaction. Sauf que rien, nada. Certains me reprocheront de ne pas simplement laisser la série effectuer son entrée en matière, poser les bases et ne pas contraindre le spectateur a une situation peu envieuse d’écrasement sous profusion d’informations et codes propre à son lore m’enfin … J’ai juste trouvé tout cela très lent et banal. Lent, à la limite, je m’en fou et vous aussi vous vous en foutez. Mais, le quotidien névrosé de Mr Eliot Alderson, on le comprend aisément à l’issu du 1er épisode. Alors non, il ne se passe pas rien lors de ce début mais tout est nébuleux et peu avare en situations voire perspectives prometteuses.

C’est alors que je retournai prestement ma veste à l’aube du 5ème épisode. La série décolle enfin et laisse entrevoir tout le potentiel qu’elle renferme ; se gardant bien de nous montrer jusque lors. Allsafe, EvilCorp, Colby, Tyrell Wellick, la fSociety, Angela Moss, Darlène, le jeu de dupe s’éclaircit quelque peu et me troue le cul comme dirait l’autre lors de la 1ère scène réellement radicale de cette saison 1 lorsqu’Elliot se rend compte que ses agissements de cybercriminel ont de réelles répercussions dans la réalité. A ce moment, je commence à prendre la mesure des retombées positives post-visionnage et a hâte de voir la chute. Et elle ne déçoit pas. Même si à mon sens, l’avant dernier épisode est le réel dernier épisode et que le dernier tient plutôt de la transition avec la S2.

Je finirais par saluer la VF, vraiment convaincante. Ainsi que le sentiment dérangeant d’oppression (ou de cannibalisation des masses plutôt) qu’on réussit à reproduire les réalisateurs, metteurs en scènes et directeur de la photographie dans ce NY big brotherisé aux mains des géants d’Internet du géant d’internet : E.Corp. Et à ce propos, c’est d’ailleurs son aspirant Directeur Technique Tyrell « Buena Sera » Wellick qui est mon personnage préféré. Statut glané à la régulière, bien aidé par sa sous-intrigue aussi loufoque que tordue se mariant habilement avec le personnage à la fois puissant et soumis qu’il incarne.

Je pensais avoir affaire à une série dont tous les qualités se reposaient sur un marketing savant « à la Netflix », j’avais en partie raison. Et même si je hais de tout mon être (vous me dites si j’en fais trop) 40% de la série, force est de constater que les 60% sont d’un tel brio - et qu’ils vont tellement à contre-sens à la tendance actuelle où il faut juste balancer un pauvre trailer vaguement intriguant pour trop de monde à mes yeux se précipite sans raisons valables dessus – que je lui pardonne sa non unicité et abandonne dans son sens malgré ses défauts criants du début et ainsi que la fermeture une fois le twist de génie révélé.

 

2014-2017 Time Neves Ah oui quand même Reservé.