Je n’aime pas Wayward Pines. J’aime Wayward Pines. Je ne sais pas si c’est vraiment ça au fond. Wayward Pines, finalement, ça reste une superbe idée sur le papier  à laquelle il manque ce je ne sais quoi pour vraiment fulfil son potential – comme disent les anglais. Pourtant Wayward Pines démarre bien puisqu’il se pare d’un générique d’introduction à tomber à la renverse. L’arrivée et la découverte de la ville renfermée sur elle-même avec le glaçant (ceux l’ayant vu comprendront le jeu de mot) Shériff Pope happe instamment le spectateur et parvient sans mal à lui faire saisir le potentiel en terme d’intrigue principale, sous-jacente et développement général. Et à mon sens, c’est ici que les choses se gâtent. Mais rappelons rapidement de quoi il est question histoire de mieux situer les choses pour ceux n’ayant jamais entendu parler de la série …

Basé sur la trilogie romanesque de Blake Couch – à savoir : Pines, Wayward et The Last Town – Wayward Pines inscrit son fil narratif à travers les yeux de l’agent du Secret Service Ethan Burke à la recherche de sa comparse Kate Hewson, mystérieusement disparue, alors en route pour l’Idaho. Campé par un Matt Dilon extra – le contrecoup étant qu’il s’agit bien du seul à tenir parfaitement son rôle – Burke subit un violent accident à l’approche de la petite ville perdue pour mieux se réveiller prisonnier d’une bourgade ne figurant pas sur la carte et n’entretenant aucun contact avec l’extérieur. Le vice ne s’arrêtant pas là puisque ses habitants se voient constamment restreint dans leur propre inter-communication, comme dirait je sais plus qui : Big Brother is watching you ! Et en plus, il s’est installé à Wisterya Lane ! Le pompon se matérialisant en la teigneuse Kate complètement absorbée par la spirale de la société Waywardienne. Avouez que vendu, comme ça, ça vend du rêve !!

Pourtant la bourgade comporte tous les ingrédients de la petite ville tranquille bien cadenassée par les autorités. Simplement, plus on avance, plus on en sait, moins on y croit et le monde de papier-crépon se distingue. A l’heure de mon verdict, il est assez compliqué de diagnostiquer les causes du gout amer qui me vient en bouche à la lecture post-mortem de l’ensemble de l’œuvre. J’hésite sur lequel à qui incomber la faute. Serait-ce le doublage ? Franchement, non. Qu’il s’agisse d’Ethan Burke, de Kate, de la vieille peau, du shérif Pope, du psychiatre ou encore de l’enseignante, il n’est pas à blâmer. Serait-ce du côté des décors ? Non, non plus. Qu’il s’agisse de la bourgade ou des alentours plus nature, celle-ci est crédible et semble disposer de ce qu’il faut pour la rendre telle quelle. Mais d’où le blocage peut bien t’il provenir ? Les raisons. Oui, les raisons d’une Town entière plongée dans la suspicion, le contrôle et la rétention.

Il serait dommageable de spoiler l’ensemble de l’audience qui lit en ce moment même ces lignes ainsi je ne vais pas révéler l’enjeu principal de l’œuvre, outre le fait de s’extirper de ce taudis maudit, il s’agit bien de révéler et comprendre pourquoi Wayward Pines est Wayward Pines et franchement, je n’ai pas trouvé tout cela très intéressant. Je ne sais pas si la saga romanesque rend mieux mais soit il y a manquement entre le script et la réalisation, soit dès le départ, ce type de raison ne m’attire guère. Trop bateau, il y avait autre chose à exploiter. A ce moment-là vous vous dites que c’est sûr, Wayward Pines a été créé par la CIA. Même pas. C’est pire, j’ai envie de dire. Maintenant, c’est clair qu’il y a un problème de crédibilité, j’ai beaucoup de mal avec la raison réelle même si à y réfléchir, elle revêt d’un certain sens (discutable ou non, chacun se fera son avis) mais son exécution, sa matérialisation à l’écran est grossière, on y croit tout simplement pas.

Je parle en mon nom, hein, ne prenez pas le « on » pour une usurpation d’autres avis que je rallierais de force sous ma bannière. Problèmes de moyens ? Difficile à dire, Wayward Pines semble quand même être une série disposant des ressources à la hauteur de l’ambition de départ. Non, je pense que la SF marche très bien au cinéma mais qu’en termes de Série, ce n’est pas trop ça. Vous avez dit spoil ? Oops. Par contre, j’adorerais jouer à Wayward Pines, là, je pense qu’il y a moyen de faire un truc. Maintenant, attention, je dis tout ça mais ça ne m’empêchera pas de mater la S2 surtout après cette fin tout simplement phénoménale, si il y a bien un exploit que peu de série réalise mais que WP parvient à faire, c’est bien une fin génialissime. Un peu juste néanmoins. Puis bon, Wayward Pines reste la preuve que parmi la formidable cuvée alléchante de séries dont je me gave depuis 3 ans, il en subsiste certaines un peu en retrait, et ce, malgré une sélection en amont du visionnage des plus prometteuses.

2014-2016 Time Neves, Wisteria Lane X Big Brother Reserved