Tant d'innocences ...

(si seulement ils savaient)

La pratique de l’épouvantail ne date pas d’hier. Utilisé par les chevaliers de la Table Ronde pour s’entrainer au maniement de l’épée au Moyen-Age, l’épouvantail a intégré la culture populaire pour ses vertus dissuasives. Contre les oiseaux dans les champs de cultures notamment – vous ne me croyiez pas quand je vous parlais de culture … - mais aussi contre les humains. Puisque oui, un épouvantail, ça fait peur. Et c’est d’ailleurs bien pour ça qu’on vous retrouvait chaque Mardi Gras aux prises avec un jerricane d’essence en train d’asperger Jonathan – le nom usuellement donné à l’épouvantail cristallisant les craintes des petits enfants – dans le but de le faire flamber devant tous les copains. Bande de malotrus. Qu’il soit fait de pierre (si, si, en Afrique), de paille ou de tissu, l’Epouvantail conserve un capital sympathie très proche du bonhomme de neige en fait à bien y repenser. Pourquoi tant de violences ?

On raconte que dans l’ancienne Chine - ça remonte au Vème siècle avant JV (Jules Verne pas Jeu Vidéo,  ce niveau de culture abyssal …) - l’éventail n’était non pas utilisé en période caniculaire mais pour chasser les poux sur la tête des enfants se roulant dans la gadoue toute la journée. Croyez-le ou non mais c’est certainement vrai. C’est alors qu’un maraicher du coin - du nom de Lee Chang - décida d’adapter le procédé à son champ de litchi afin de prévenir le danger de volatiles plus imposants. Il décida d’étayer l’éventail de son fils Yao Mulan au moyen d’une structure squelettique en bois en le positionnant ouvert pour faire les mains. De là est né l’épouvantail. Marco Polo se chargeant de ramener le concept en Europe vers 1510.

 

100 000€

Cillian Murphy campe à mon sens un Epouvantail très crédible et de bon aloi dans les premières aventures de la trilogie Batman du très conspué - par Zhibou (estimé par le reste de la planète) - Christopher Nolan. Si vous me le permettez, l’acteur irlandais qu’affectionne particulièrement Nolan (puisqu’en plus d’être présent dans les 3 films, il occupe aussi un rôle dans Inception) a vraiment la tête de l’emploi. Le personnage de Jonathan Crane lui va à ravir (je ne sais pas s’il colle à la personnalité esquissée dans les comics mais si liberté est prise, alors le résultat est probant) avec sa bouille faussement avenante en public et sacrément tordu en comité restreint. Vous avez dit Double-visage ?

 

0€

Aussi aperçu dans la bonne série (je n’ai pas dit très bonne ni excellente) Wayward Pines, Charlie Tahan décroche le rôle de Jonathan Crane – adolescent donc puisque l’acteur a 18 ans – pour le compte de la série prometteuse Gotham. A mettre à l’actif de Netflix, cette dernière prend le contre-pied des attentes des fans de l’homme masqué pour se concentrer sur l’avant Batman, l’avant Pinguin, l’avant Enigma (vous m’excuserez, je ne vais pas tous les faire sinon on y est encore dans 2 heures tellement y a de vilains dans tous ces comics), etc. En effet, c’est le jeune inspecteur Gordon qui mène la danse pour une fois. Bien accompagné cependant des versions mini des habituels guests de la saga, qu’il s’agisse de Selina Kyle, Bruce Wayne, Carmine Falcone, Don Maroni ou encore Fish Muni. Concentré sur 2 épisodes, l’apparition du jeune Jonathan Crane ne permet pas d’entrevoir la psychopathie qui gangrénera l’adulte mais permet d’exalter l’origine de son mal, son paternel. Une entrée en matière plutôt convaincante même si le rôle n’est pas à la juste mesure du méchant vilain que nous adorons tous.

 

15€

Plat de résistance. Le meilleur d’entre eux (je ne prétends pas avoir vu tous les Epouvantails de la planète) est là, il se dresse devant moi avec ses 2 grands halos lumineux en guise d’oculaires. Décidément, le Scarecrow conçu par Rocksteady pour le compte de Batman Arkham Asylum m’aura marqué. Son design très réussi (gigantisme en veux-tu) mais aussi sa parfaite intégration à l’œuvre puisqu’il s’agit bien de trips hallucinatoires que Batman subit çà et là au cours de l’aventure, l’Epouvantail ne faisant jamais vraiment d’apparition « réelle » dans la trame scénaristique. Indéniablement, l’Epouvantail à l’effigie du studio, ne s’exprimant délibérément pas mais inspirant la crainte dans la plus pure expression de ses gestes comme de sa stature, est la meilleure interprétation du vilain de Bob Kane. Les vrais savent.

Bon, j’ai sans doute omis nombre d’épouvantails, notamment ceux issus des comics, métrages d'animations, dessins animés ou des films de Michael Keaton mais faute de les avoir lus ou visionnés, je ne peux vraiment juger de leur réussite ou échec. Je vous invite d'ailleurs à me confesser dans les commentaires votre Epouvantail préféré (qu'il s'agisse du vilain comme d'autres oeuvres). Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas, ne sortez jamais sans votre masque ! Et une bonne dose de GHB. (ça peut toujours aider).

 

 

2014-2016 Time Neves, L'épouvanpaille Réservé.