La question mérite d'être posée. Trop souvent, par delà les forums traitant du jeu vidéo, je lis ce poncif, le marché américain est la terre ancestrale de Microsoft, les joueurs lui font allégances, c'est écrit, gravé dans le marbre. Juste NON. PlayStation et PlayStation 2 était là avant et elles ont fait un véritable carton. Plus imposant même que le -évidemment- énormissime succès de la Xbox 360 en ce qui concerne la PS2. 54 millions de PS2 aux Etats-Unis, 48 millions de Xbox 360 et 39 millions de PlayStation (source : VG Chartz, assez fiable sur le point des ventes de consoles). La Xbox 360 est 2nde dans l'histoire américaine et forcément la plus récente titulaire du poste de Présidente des Yankees. Cependant, rien est actée à jamais et on le voit bien puisque pour l'instant la PS4 est devant la Xbox ONE avec 7,5 millions d'unités contre 6,9 millions. Preuve que rien n'est immuable.

 

 

I    Abraham Lincoln                           

        

II    George Washington                     

 

III    John F. Kennedy                          

 

IV    Barack Obama                             

 

 

 

I. Good Morning America

 

 

   Chaque génération de consoles voit à son terme (2013 pour la GEN 7 par exemple) la prise de fonction de Président des Etats-Unis pour la génération suivante (360 est la Présidente de 2013 à la fin de la GEN 8). Au bout de 8 années de votes, Xbox 360 a succédé à PS2 (l'élection avait durée 2 années de moins) qui avait elle même succédé à PlayStation (6 années de votes). Notons que les 3 derniers titulaires du poste sont des femmes. Un peu sexiste comme position mais swat. On pourrait aisément expliquer ces résultats en déclarant que le marché américain adopte finalement la console qui a su déclenché le plus de hype/buzz/l'éclair/engouement/tendance et qui a su capitaliser sur un -généralement- excellent départ. Ce serai en fait vrai au vu de l'histoire du Jeu Vidéo. Mais ça ne servirait alors à rien de me lancer dans un énième post à rallonge. Alors, on va éviter de faire simple quand on a l'opportunité de faire compliquer.

 

Washington DC, 1908.

 

   Cependant, il est vrai qu'une nouveauté forte, que les campagnes de communications et spécificités des 3 consoles sont les éléments primordiaux de leurs succès. PlayStation a été un phénomène de com', je ne vais pas faire l'affront de rappeler les faits. PlayStation 2 l'a été dans une certaine mesure encore plus, l'attente véhiculée par la réussite de la 1ère de la lignée ayant crystallisée sur place les plus stoïques d'entre nous. Enfin, la 360 sans être comparable aux 2 phénomènes sus-cités a été la 1ère à permettre de jouer à la HD sur des écrans plats (bien souvent même pas HD d'ailleurs, ironie du sort) et a su s'imposer à travers un placement multimédia idoine au pays de l'oncle Ben's, la fameuse box. Ces consoles faisaient envie, parce qu'elles étaient dans la mesure du possible abordable financièrement, qu'elles apportaient quelque chose de vraiment "jamais vu" (la 3D démocratisée et impressionnante, les films en qualité supérieure au moyen d'un lecteur DVD intégré + Fantavision, et la HD). Maintenant, une console, c'est un argument fort, clinquant et clairement mis en avant, celui-là même que l'on retrouve dans le solgan de la marque : "4 the Player" ou 'Jump ahead", la promesse de jours heureux en quelque sorte mais surtout l'étalage en quelques mots de la philosophie qui se matérialisera en une politique concrète pour l'éditeur/constructeur/développeur. "Tout pour le joueur" ou "être au creux de la vague" sont les intentions louables des 2 constructeurs à l'aube de cette 8ème génération. En périphérie du coeur : le jeu, les "à-côtés" constituent des points à ne pas négligés pour qui souhaite mener la danse. Lecteur CD, lecteur DVD, véritable hub' multimédia, chacune de ses consoles a su compléter son offre de jeux et l'adapter aux attentes du public sur des points relativement importants (à titre personnel, ma console me sert de lecteur pour mes films, séries, que ce soit DVD ou BR). Le point commun que l'on peut trouver à ces 3 consoles, c'est qu'elles sont sortis avant leurs concurrentes (exceptée la Dreamcast mais c'est une question de mois), bien avant les autres, qu'elles ont eu le champ libre pour imposer leur vision, adapter dans une certaine mesure leur tarif et capitaliser sur leurs forces (spécificités, manettes, jeux -mais j'y reviendrais dans la partie dédiée- au moyen de publicités mettant en avant ces atouts là). Une fois lancée sur les rails du succès, le bouche à oreille, la hype comme on le dit maintenant, l'effet boule de neige se met en place, à condition pour le constructeur de soutenir sa console en jeux attractifs et conformes aux gouts/attentes du public. Le client américain ayant un profil différent de son alter-ego européen, japonais ou encore ouzbeck.

 

Washington DC, 1921.

 

   Maintenant, le succès de ces 3 petites porcinettes se tient principalement à leur ludothèque de jeux respectant les codes et les gouts américains des époques. Leur fourniture régulière en hit incontournable parachevant le travail. Gran Turismo (4 milllions aux US), GTA Sans Andreas (9 millions aux US) et Halo 3 (8 millions aux US) sont les porte-étandards de la caution jeu de chacune des prétendantes (et gagnantes) des 3 GEN précédentes. Alors, non, un jeu ne vend pas une console mais plusieurs locomotives fortes et à même de séduire le public américain font le gros du sale boulot. Et ils s'agit bien d'exclusivités. J'aurais pu rajouter Final Fantasy VII-VIII, Gran Turismo 2, les 3 Crash Bandicoot, Tekken, MGS ou Driver pour la PlaySation. Tous sont dans le top 12 des ventes aux US. Même constat pour GTA III, GTA Vice City, Gran Turismo 3-4, FF X, Kingdom Hearts, dans les 10 premières ventes PS2 aux US. Là encore des exclusivités. Enfin la 360 coupe quelque peu l'argumentaire mais il est de notorité publique que le cocktail Halo-Gears-Forza est détonant et ratisse large les coeurs des joueurs nord-américain. Où est ce que je veux en venir ? Les exclusivités sont le nerf de la guerre, le seul moteur avec autant de puissance parmi tous les éléments consitutifs d'une console (manette, interface, design, réseau, fonctionnalités, etc.) qui font que nous, joueurs, cédons à l'une plutôt que l'autre. Celle qui veut la couronne doit se doter des bijoux que les autres n'ont pas. Ca a toujours été comme ça et il n'y a pas de raisons que ça change. Demandez à Marie-Antoinette.

 

Washington Monument.

 

   Sur la question des jeux, le second point que j'aimerais noter, outre le fait d'avoir une ludothèque fournie en locomotives exclusives, c'est la distinction entre suite et nouveauté. On le voit Gran Turismo cotoit FF, Gran Turismo 3 cotoit GTA (qui entre le II et le III n'a plus grand chose à avoir dû au passage à la 3D - je considère le III comme l'équivalent d'une nouveauté), et enfin Gears se coltine Halo. Les joueurs américains (mais ça ne vaut pas que pour eux) sont sensibles à du neuf comme du vieux. Les licences fortes déjà présentes sur la (ou les) GEN précédente(s) sont autant vectrices d'intérêt que l'exploration de nouveaux univers. Et en ce sens, ces 3 machines débordent d'exemples à l'appanage de l'une des deux catégories. Je pense à titre personnel qu'un non-renouvellement du roster est fortement préjudiciable sur la longueur à une marque, une machine, et compromet la probabilité de finir devant le voisin en fin de GEN puisque c'est cela dont il est l'objet.

 

TheWhiteHouse, 1804.

 

   En résumé, un apport que la précédente GEN ne disposait pas (3D, DVD, HD), une communication efficace débouchant sur un engouement, des spécificités en accord avec l'époque et surtout une ludothèque mariant connu et inconnu et dont les portes étandards épousent les aspirations des joueurs américains (Simulation auto, RPG voyageresque, liberté sans limite, shooter dans univers SF) sont les ingrédients à réunir pour emmener sa console jusque dans le bureau oval.

 

La place forte tant convoitée ...

 

II. Stratégie

 

   Le passé, c'est bien, c'est cool, on est nostalgique voire mélancolique. Son analyse permet de tenter de lire et d'anticiper l'avenir. De comprendre le marché visé, ses évolutions (parce que oui, le marché change, l'heure du plateformer et RPG a valsé et celui du TPS/FPS a sonné) et d'adapter sa stratégie en fonction. La situation PS4/Xbox ONE est telle qu'elle est pour plusieurs raisons. Machinalement, 3 périodes se détachent. Le pré-lancement où la vision, la philosophie et les jeux des consoles en devenir ont été présentés, le constructeur est très actif. Le lancement et la faveur qu'a donné le public pour telle ou telle console, le constructeur est passif. Et enfin le post-lancement où la stratégie de l'un comme de l'autre s'adapte en fonction des résultats et des mouvements opérés sur l'échiquier, le constructeur est amorphe.

 

               Pré-lancement

 

 

 

   Vous la connaissez tous, cette histoire. La PS4 est présentée un 20 Février 2013 lors d'une PlayStation Conference dédiée où elle n'est pas l'invité d'honneur. On ne voit pas la console, tout juste la manette et le PSEye nouvelle version. Cerny nous explose la philosophie de la console, le temps de comprendre son architecture, sa prétendue (vérifiée depuis) facilité de programmation et ses nouvelles aptitudes sociales, t'as pas Facebook, t'es has-been. Un share button et 4 jeux présentés plus tard (Knack, #Driveclub, Killzone Shadow Fall et inFamous soit 2 nouveautés et 2 suites - admirer le lien avec la 1ère partie), le monde de l'internet ressort mitigé du show s'étant étalé sur 2 heures (Kévin) durant. Pas moi. Mais la majorité l'emporte, on est en démocratie. Les reproches ? "Ils ont pas montré la console les fous O_o !!?? Ils sont pas sûr d'eux ?? Ils ont peurs ?? Elles va sortir dans 5 ans comme Gran Turismo ??" La toile s'enflamme. Parce qu'une boîte de cuivre et de plastique n'a pas été montrée lors de l'évènement. Bon, comment dire, Sony a peut être cassé une règle tacite passée entre les joueurs et les constructeurs. Pas au courant mais ce doit être ça ...

 

 

   La Xbox ONE, quant à elle, est "introduite" le 21 Mai 2013. A coup de TV, TV, Sports, Sports, Call of Duty, Call of Duty et Go Home en guise de synthèse. Un véritable désastre et ce, malgré la présence de : Kojima, Bill (Gates), Spielberg, d'un Mattrick enjoué introduisant la Xbox ONE, bien présente elle, entourée de la superbe (il faut bien le concéder) nouvelle manette et de Kinect 2.0, malgré la présentation en grande pompe de 2 titres pahres : Forza MotorSport 5 et Quantum Break, et malgré la tonne d(e faux) applaudissements. La philosphie est désapprouvée, le sentiment indeffectible et malheureusement (pour Microsoft) réel d'avoir assisté à 1 heure 45 de non-jeu et 5 minutes de bande d'annonce est omniprésent. Pourtant le pire est à venir, ce n'est pas la conférence objectivement très mauvaise en terme de choix et de message adressé aux joueurs qui tuera le concept de la console. Non, ce sont les interviews post-conférences qui suivront dans les jours suivant. Là, les caractéristiques de la console sont dévoilées, moins puissante, restrictive, compliqué d'utilisation, la liste des choses à éviter absolument pour convaincre le joueur gonfle à vu d'oeil et plutôt que d'instaurer un silence radio, les explications à coucher dehors se multiplient précipitant encore plus une console même pas née au rang des bannis du medium. La conférence avait déjà bien entamé l'hardeur des impitoyables férus d'internet et ses réseaux sociaux propageant à la vitesse de l'éclair la nouvelle bonne comme mauvaise, les interviews ont achevé le peu de patience et détachement que ces mêmes trublions concentrent. La ONE passait de console promise à emmener la marque sur la plus haute marche du podium (après les très bonnes performances de la marque avec la 360) à véritable paria, grande menace pour l'hummanité, tout juste derrière Kim Jong Il. L'aspect design lambda voire même plus que lambda de la console ainsi que ses imposantes dimensions ne représentaient qu'un poullième des railleries dissimulant LA grande crainte des joueurs : est-ce la fin des consoles comme nous le concevions ? Est-ce le début d'une ère contrôlée par le vendeur et non plus par l'acheteur ? Est-ce la fin du 'le client est Roi' ?? Sony remportait alors facilement les suffrages, les sondages mettant dangereusement la console de Microsoft comme un futur fiasco retentissant. Les américains sont fous, certes, mais pas assez pour prendre une Xbox ONE. La PS4 file vers le succès. C'est alors que vint l'E3 2013, l'évènement du siècle. D'un point de vue vidéoludique en tout cas. Très certainement ...

 

 

   Microsoft passe en 1er cette fois-ci. Mattrick viré, c'est Phil Spencer, nouvellement promu à la tête de la divion Xbox qui s'y colle. Bien plus modéré, avec toujours ce sourir en coin, Spencer balance un programme chargé de 2 heures de jeux et seulement du jeu. MGS V paraitra sur Xbox ONE alors que Guns of the Patriots était une exclu PS3, TitanFall est annoncé comme le CoD-killer (un de plus, c'est comme le nouveau Messi, y en a un qui se déclare tous les 3 mois), la caution indé est assurée de belle manière par un petit jeu Below, le retour de la licence Panzer Dragon par l'intermédiaire de Crinsom, le jeu japonais du créateur de Deadly Premonition en la personne de D4, Capcom balance son exclu avec Dead Rising 3, Forza MotorSport 5 remontre sa frimousse, le prochain bébé du studio finlandais Remedy aussi (Quantum Break) même s'il ne paraîtra qu'en 2018, le déterrement de Killer Instinct qui parlera au quinca', Lococyle, jeu démat' des créateurs de Splosion Man, PlantsVSZombie débarquera en 1er chez eux, Powerstar Golf se présente comme une alternative à Everybody's Golf, Project Spark quant à lui joue sur les plates bandes de la communauté créative prenant l'apparence d'un game maker empli de promesses alléchante, Ryse : Son of Rome vient écarteler les spec' de la console et démontrer en quoi la Next GEN fait passer un cap au joueur visuellement et enfin dernier mais pas des moindres (last but not least en ang.) un teaser fabuleux (et c'est un non fan de la licence qui le dit) du prochain Halo. Sans oublier The Division, Watch Dogs en mode Drive et Final Fantasy XV. Un exploit en soi. La conférence est très bonne et sur ce plan là, largement meilleur que celle de Sony. La Xbox ONE est merdique en l'état mais au moins elle a des jeux. Qui donne envie de passer un pacte avec le diable en personne.

 

 N'y voyez aucun message subliminal 

(ceci dit, c'est généralement ce qu'on dit quand on souhaite en faire passer un ...)

 

   Sony, quelques heures plus tard, et après avoir complètement changé son Powerpoint selon les théoriciens érudits du complot, s'appête à lancer sa conférence. La présentation tranche avec le tout jeu pendant 1 heures 45 minutes de son concurrent. Sony ne peut s'empêcher de faire un rappel d'au combien la PS4, elle est bien. Bien conçue, bien née, bien créée. Reste qu'elle est présente. Et c'est le premier coup de poignard d'une conférence pas aussi mémorable que ça pendant 79,2% de sa durée. La PS4 a un design. Tout simplement, là où la Xbox ONE est juste une grosse brique noire que mêmes certains lecteurs BR arrivent à surpasser esthétiquement parlant, la PS4 a une identité marquée. En 2 parties, penchées et avec toujours un certain gout, elle est aussi plus petite mais de facto moins bien ventilé/aéré. Qu'à cela ne tienne, au moins, du sex-appeal, elle en a à revendre. La Hotline pour faire ami-ami est d'ailleurs toujours disponible. On peut synthétiser ça comme ça (moussa) :  la conf' est en dents de scie, les jeux sont là mais le blabla les entourants se remarque tel un girophare en pleine nuit. Les jeux oui mais pas les exclus, en fait les nouvelles annonces se composent exclusivement de jeux multisupports tel Mad Max, Mirror's Edge, FFXV, Kingdom Hearts 3, Destiny, Star Wars Battlefront, Dying Light, The Crew, The Witcher 3. En plus du retour des 4 exclus déjà présentées en Février. En fait, la seule nouveauté aura pour excuse d'être effectivement un poid lourd : TheOrder1886. Sony s'est donc permis de ne dévoiler qu'une seule nouvelle cartouche. Dark Sorcerer étant la caution graphique (tel Ryse pour la ONE) démontrant les nouvelles capacités des consoles de 8ème génération. Osé, très osé de ne présenter qu'un jeu, même à fort potentiel. Que doit penser celui qui se fiche des TPS, du victorien ou du cinématographique ? Reste alors la dernière demi-heure de la conférence qui sera théâtre d'un sans précédent dans l'histoire. Jack Tretton sera le fossoyeur désigné de la ONE. Le concours de trolling en pleine scène de l'E3 aura dégouté les uns et enhardis les autres. Un à un, tous les points de la discorde seront balayés d'un revers par le géant au pied d'argile japonais : marché de l'occasion, connexion permanente, mise en avant des jeux indépendants. 3 minutes et 8 secondes très exactement entre l'entrée de Tretton sur scène et son passage au devenir du PS+. Un peu plus de 3 minutes pour appuyer là où ça fait mal et balayer 1h50 de conférence Xbox. Sans jeu. La communauté mondiale des joueurs était suspendu aux lèvres de Sony et ce sont celles de Tretton qui auront apporter les réponses qu'ils voulaient entendre. Soyons clair, Sony a joué sur les peurs des joueurs et les a rassuré. La Xbox ONE reposait désormais à 6 pieds sous terre.

 

 

   Trois jours après l'E3, Microsoft fait machine arrière et négocie ce qui peut encore l'être pour éviter l'Iceberg de plein fouet. Fini la connexion permanente, fini le marché de l'occasion verrouillé. La console devient un produit de consomation "fiable". Si ce n'est que le Kinect espion est toujours de la partie. Mais qu'importe, les 2 plus grosses épines lui sont enlevés du pied. La ONE peut entamée sa phase de séduction (qui n'avait donc pas commencée). Le match est lancé, les préco' aussi. Les résultats sont sans appel, la PS4 enchaine les réservations et court vers la rupture de stock (ce qui s'averera). Microsoft tente tant que bien mal de les booster, les préco', pour créer la dynamique nécessaire et qu'aucune console ne doit louper pour espérer avoir un avenir (oui je m'adresse à vous 2 : PSVita et WiiU). Microsoft joint EA à la bataille en incluant Fifa 14 dans les précommandes, puis ajoute Forza MotorSport 5. La mesure suffit, même à 500 euros et même obligé de prendre Kinect 2.0, le public sympathisant Microsoft adhère. En même temps, le roaster rentre en compte et les gouts de tout en qu'à mont. Cependant, autant la méthode de Microsoft en aura dégouté pas mal parmi les fidèles de la marque, autant l'enjeu est ailleurs. Quid de Mr/Mme tout le monde, quid de celui qui va plutôt sur la machine forte, la machine tendance, celle promise à un avenir radieux, bref, celle où l'investissement est le moins risqué ? La PS4 cummule les atouts : la console est jolie, la manette sent la nouveauté tant en design qu'en matière d'ajustements (grip, forme des sticks, taille), les jeux multisupports font l'affaire, les quelques exclus n'ont pas l'air repoussante, la communication est bonne, la marque conquérante et pleine de bonnes volontés, le PS+ obligatoire pour jouer en ligne est passé comme une lettre à la poste, l'engouement/la hype est là. La PS4 est en orbite.

 

 

 

               Lancement

 

Les 2 machines sortent sur 3 semaines glissantes simultanément en Occident. En Novembre. Après une GEN entière à recoller les morceaux d'une mise sur orbite ratée, Sony entrevoit un tout autre dessein. La PS4 est sold-out. Comme prévu. La mise en garde face une probable pénurie dû à une production de console limitée officiellement mais orchestrée officieusement marche à merveille et tout le monde tombe dans le panneau. Enfin, dans la tête des théoriciens du complot voire des comploteurs eux-mêmes. PlayStation 4 est devant, de 33% (3 millions contre 2). La Xbox ONE fait de très bon score pour une console initialement vouée à la morgue. A défaut du panthéon où repose désormais sa grande soeur.

 

 

   Les 2 constructeurs se regardent dans le blanc des yeux. A ma gauche, Sony, double vainqueur sortant. A ma droite, challenger de toujours, Microsoft. Black Eyed Peas pour Microsoft et sévèrement groguis, au bord du chaos. Seulement, la planning réserve un duel intéressant alors que la nouvelle année arrive : TitanFall sortira quelques semaines avant inFamous Second Son. L'occasion de jauger l'appétit du joueur. Microsoft applique depuis le 20 juin la bonne communication lorsqu'on se retrouve dans pareil cas : le silence radio total. On entend même les mouches voler, c'est dire. Autant ne paraître qu'apparaître pour paître. La marque fait le dos rond et attend patiemment les jalons du planning. TitanFall plaira aux américains déjà friand de shooters à la première personne. Réalisé par les anciens de CoD en plus. Le jeu fait près d'un million de ventes sur ONE la semaine de sa sortie. Colossale pour une machine écoulée à seulement 3 millions d'exemplaires. inFamous lui rendra la pareille quelques jours plus tard avec grosso-modo le même niveau de ventes. La PS4 profite mieux des sorties de titres multi-support genre MGS Ground Zeroes ou Watch Dogs grâce à ses bundles et sa bonne image. Microsoft retient son souffle jusque la prochaine grande échéance, l'E3 2014.

 

                Post-lancement

 

   Alors oui, pour moi, la période de lancement d'une console, c'est la 1ère année, où les dés sont jetés et où ne peut que difficilement changer les tenants et par la suite les aboutissants. L'évènement le plus important mondialement, mais aussi le plus important pour le marché nord-américain est l'E3 puisqu'il s'y joue à domicile; même si devant des journalistes du monde entier. En ce sens, les perspectives d'avenir - et dans la mesure où Kinect est "abandonné" mi-Mai 2014- font que la Xbox ONE redevient (devient ?) fréquentable. Vous pouvez désormais la présenter à vos parents, plus besoin de faire ça à l'abris de tout soupçons. Délester de ce poids (100 euros tout de même) pour un lancement de la console + manette sans le périphérique de la discorde, la ONE entrevoit la lumière au bout du tunnel. Le 9 Juin, les nouveaux tarifs sont appliqués. Elle s'aligne sur le prix de la PS4.

 

 

   Les ventes ne décollent pas pour autant, certainement, parce que la période Juillet-Aout réprésente généralement le calme avant la tempête. Celle qui commence chaque année dès Septembre, laissant place ensuute à un Cyclone en Octobre et débouchant sur un Ouragan en Novembre. Récoltant le fruit de ces diverses dépressions en Décembre. Seulement, cela a tout de même permis à la Xbox ONE d'habituer le consommateur potentiel à un nouveau prix, un nouvel attirail, un nouveau standard. La force de Microsoft en fin d'année est justement de compter sur des licences AAA vendeuses en Amérique. La firme de Redmond dispose comme arme fatal et pour commencer : Sunset Overdrive un TPS en monde ouvert, à la DA chatoyamment colorée, porte-étandard de la cool-attitude et du fun avec un grand F. Les américains adorent le bordel ambiant, le défarouillage à tout bout de chant, le chaos ambiant. Enfin, par là, j'entends bien plus que nous, européens. Ils sont plus friands de jeux qui ne se prennent pas au sérieux et où le défoulement dans son simple appareil est mis à l'honneur. Il suffit de voir les réceptions bien différentes de part et d'autre de l'Atlantique quand il s'agit de licences respectant ce genre de code comme peut l'être Dead Rising dans un autre genre. Deuxième arme, Forza Horizon 2, un jeu de course, là encore en monde ouvert, jouant sur sa playlist décoiffante et son véhiculement de liberté au volant de bolides rutilants. Là encore, le titre touche dans le mille pour saisir l'occasion d'attirer les jeunes comme moins jeunes avides de compris sumu'-arcade dont la prise en main rapide ne signifie pas pour autant une absence de profondeur de pilotage et de sensations à l'arrivée. De toute façon, par essence, le jeu de course de qualité parle à tout le monde, autant en Europe qu'aux US. En complément à ce point, la licence Forza s'est faite une place dorée aux US via MotorSport et est même plus populaire depuis de nombreux opus que feu Gran Turismo là bas. Second bon choix de line-up de fin d'année à même de séduire le public américain. Lied but not chaste, Halo Mastechief Collection. Que dire à part que Halo + US équivaut à installer un casino en plein désert du Nevada à l'époque de la ruée vers l'Or. FPS le plus populaire au pays de l'Uncle Bens, compilation qui en plus de faire patienter en attendant un réel nouvel opus, inclus la Beta du prochain. Mais ce festin permet avant tout aux fans de se replonger dans chacune des campagnes rafistolées en HD et de personaliser à sa guise une partie multi'. Au moyen d'une playlist de cartes en provenance directe de n'importe lequel des 4 titres que fait figurer la compil'. Bref', en principe, le fan est ravi; d'autant plus que les portes du multi des 2 premiers opus ont fermé depuis un moment et que l'ensemble des cartes de ces 2 titres ont été retravaillées cosmétiquement. Trois jeux, trois raisons valables de craquer pour la ONE en fin d'année, encore plus vu son prix. Microsoft s'adapte, Microsoft se dote, Microsoft est enfin clair dans ses intentions. Reconquérir le joueur américain.

 

 

   Pendant ce temps là, Sony, fidèle à lui-même depuis ses débuts ne change pas d'un iota sa position. La PS4 reste à 400 zlotys (en Pologne), avec la manette mais sans le PSEye. Les jeux en option. Si vraiment ça vous manque. La 1ère cartouche de fin d'année, celle à même de faire pencher le public ricain vers elle plutôt que lui, est déjà sorti. C'est la réédition de TheLastofUS. Sorti le 30 Juillet, le jeu fait le boulot efficacement, oréolé de l'aura de jeu de la dernière GEN pour beaucoup, conspué par certains, la poursuite de son succès est autant tangible qu'elle n'était prévisible. Parce que tous ceux qui le désiraient ardemment sans avoir assez de raisons pour prendre une PS3 savaient ce qu'ils leur restaient à faire. Et ils l'ont fait. Le jeu se vend très bien. Pour un jeu sorti en cette période habituellement calme. Le 1er test est passé, les états-uniens répondent présents. Vient ensuite le malaimé-je-suis-le-mal-aimé, le bien nommé #Drivebug. #Driveclub aurait pu faire mouche aux US sans tout ce souk. Mais quelques plaisantains, trouvant le netcode trop lisse en ont décidé autrement. Jouant sur une sociabilisation à outrance, s'imprégnant des nouvelles fonctionnalités des consoles de 8ème génération et se parant, en théorie, des crafismes les plus bluffants que t'as jamais vu coco, #Clubdeconduite aurait du faire une carrière décente aux US et répondre aux attentes de ses citoyens. C'est le cas en partie mais un virage serré négocié dans le décors aura eu raison de lui. On va dire que le 2nd test est à demi-réussi; en atteste les ventes pas si catastrophique que ça. Mais loin d'être réjouissantes. Dernier coup de semonce, le retour d'une icone, d'un univers, d'un concept : LittleBigAdven ... Planet3. Alors, même si le titre se présente bien avec son lot de nouveautés et de changements notables (3ème plan, 3 nouveaux copains, nouveaux outils de création pour les changements majeurs), pas sûr que la licence - en perte de vitesse constante aux Etats-Unis et sur un marché du plateformer 2D archi-dominé par Nintendo -ne receuille les suffrages nécessaires pour contrer pleinement la concurrence. En l'état, le référendum donne un NON, net, clair et précis à Sony. LBP n'est rien aux US, ou en tout cas, plus grand chose. LBP n'est pas spécialement destiné et confectionné relativement aux gouts généraux du marché US. Le troisième argument est le moins pertinent.

 

 

   Question exclusivités, à comparaison égale (3 jeux pour l'un, 3 jeux pour l'autre), Microsoft semble de loin mieux armé pour rafler le marché US. Seulement, ça se saurait si les performances des 2 lascars se jouaient aux résultats de 6 exclusivités; il y a bien entendu les fameux tiers à prendre en compte dans la pesée. Et ce ne sont d'ailleurs pas les jeux qui vont faire la différence, sortant par définition sur les 2 consoles simultanément mais c'est un autre paramètre qui va rentrer en ligne de compte.

 

 

   Le 2nd théâtre d'opération majeur après celui des jeux : les prix. Les packs, les bundles, appelez les comme vous voulez, ces partenariats avec les éditeurs tiers ont été la clé de voutes des scores des 2 géants en cette fin d'année 2014. La bataille fut rude pendant 3 mois avec comme 1ère ligne de mire le BlackFriday, lendemain de Thanksgiving faisant la part belle aux rabais déconcertant sur des produits pourtant récents. Microsoft a le plus à perdre et c'est donc logiquement lui qui sera le plus aggressif. Sony sortant vainqueur du mois d'Octobre là bas et ce, pour le 10ème mois consécutif. En résulte des offres monstres même si limitée en nombre avec la fourniture de 3, 4, 5 jeux pour un prix inférieur au prix public conseillé de la PS4 (celle ci profitant aussi de ristourne, moins racolleuse, mais très sympathique pour qui comptait céder à ses sirènes). Assassin's Creed IV Black Flag + Assassin's Creed V : Unity + CoD Advanced Warfare se retrouvent empactés avec une Xbox ONE pour 400€ avec en plus une remise de $50. Parce que depuis le 2 Novembre, Microsoft applique une ristourne de 50 dollars américains sur n'importe quel pack (avec ou sans jeu). Promotion encore au cours au moment d'écrire ces lignes. L'affaire est du japonais vu pour une console de moins d'un an et l'insuffisance de certains à l'égard de l'effort consenti, criminelle. Lorsqu'on est intéressé. Un exemple, mais d'autres bundles se voient proposés dans le même laps de temps, la console emmenant successivement Sunset Overdrive, Halo Masterchief Collection, Call of Duty. La PS4 quant à elle n'offre pas de ristourne officielle mais voit son prix plancher abaissé à 400€ pour la console + le jeu au lieu de 430€ jusque lors. C'est le cas pour le pack TheLastofUs Remastered, celui comprenant #DriveAlone, Destiny et GTAV. De ce point de vue, là, Microsoft fait fort et met toutes les chances de son côté en promettant un prix plus doux de $50 (ce qui représente un jeu plein pot) et jusqu'à 2 jeux de plus. Sony vacille.

 

 

   Parce que les prix, c'est cool mais ce sont encore les jeux qui orientent ce vers quoi se tournent le joueur. Jusqu'à preuve du contraire. C'est là que la clairvoyance du choix des packs se reflète et dévoile le sens des affaires ainsi que la politique des 2 constructeurs envers les tiers. Les américains sont ils plus friands de CoD ou de GTAV ? D'Assassin's Creed Unity ou de Destiny ? De TheLastofUs Remastered ou d'Halo MasterChief Collection ? Bien malin qui saura répondre catégoriquement à ceci tant le match semble nul et vierge une fois tous les points comptabilisés. Mais comme il faut un vainqueur et parce qu'il faut se mouiller, je dirais qu'il y a ... Je ne dirais rien. C'est le parfait match nul. C'est tout. Ni plus ni moins, nico kuni. Les 2 ont très bien joué sur le tableau en négociant avec autant de partenaires sur des titres s'arrachant dans des volumes sensiblements comparables.

 

 

   Une fois les jeux exclusifs, les éventuelles ristournes, et les bundles passés au crible, plusieurs enseignements se dégagent. Premièrement, Sony a été plutôt prude, il a assuré ses arrières au moyen de ses packs mais il lui manquait sans doute celui que beaucoup attendaient : le blockbuster tape-à-l-oeil prévu pourtant pour cette période mais différé pour les besoins de l'enquête : TheOrder1886. Sony a fait le dos rond car en plus de ça, il a fallu géré un cas #Driveclub compliqué, un LBP ne parlant pas dans la même langue que les américains et une absence notable de baisse de prix. La traversée d'une zone de turbulence en somme. Zone de danger d'autant plus qu'en sus de ces éléments propres au constructeur japonais, Microsoft lançait tranquillement ses missiles sol-air afin de l'attraper au vol. Baisse de prix, bundles de fous, et surtout genre/type de jeux qui par essence convient mieux au marché US qu'au petit européen.

 

 

   Microsoft sort vainqueur et les chiffres l'attestent, la firme aux fenêtres se refait une santé, une réputation, un esprit de conquête, redore un blason bien terni et pose sa rampe de lancement vers un avenir radieux dans la contrée découverte par Amerigo Vespucci. Alors, ce ne sont que 2 mois, le post lancement commence seulement maintenant, un an après l'entrée en vigueur des 2 consoles et il y aura plusieurs autres phases, mais Microsoft revient dans la course au moyen d'une politique offensive et d'une volonté tenace de reprendre le fambeau qui s'éloignait dangereusement de lui. Les stratégies post-lancement sont tranchantes, d'un côté Sony joue la patience, l'attente et l'avancée inéluctable vers les dates charnières de son planning où les boulets de canons dont regorgent son catalogue pourront lourdemment fusés; en temps et en heure donc. De l'autre, Microsoft, pressé de ne pas se laisser distancer et (ré)agissant promptement au moment opportun (les 3 derniers mois de l'année qui font le gros des ventes, au moins 50% de l'année totale) quitte à troquer les chiffres de ventes contre la rentabilité; le tout pour insuffler au plus tôt (et avant qu'il ne soit trop tard) la dynamique nécessaire à sa console pour surpasser sur le long terme sa concurrente.

 

 

III. Roulette Russe

 

 

   Happy New Year, nous voilà en 2015. C'est à dire maintenant. La fin d'année est passée, la frénésie des fêtes, du Jour du Soleil Noir et de tout ce qui va avec. La question sur toutes les lèvres désormais, What's next ? Qui a quoi entre Janvier 2015 et Septembre 2015 où une fois de plus, le même ramdam repartira de plus belle ? Les choses deviennent moins roses pour Microsoft; à en juger les dates de sortie de ses prochaines exclues. Ou plutôt l'absence de dates de sortie. Enfin, en tout cas, pour les fameux titres classico-traditionnels que l'on nomme AAA. Le prochain devant arriver étant sous doute Fable Legends pour une date encore non annoncée, très certainement, entre Avril et Octobre ...

 

                Pearl Harbor

 

 

 

   Les japonais lancent l'offensive sur les terres américaines dès le 20 Février au moyen du jeu aux multiples casquettes ... Nouvelle IP, TPS, cinématographique, l'anachronie Victorienne ayant pour théâtre le grand Londres des années 1880 soupoudré d'un zeste de légende chevaleresque par ci et d'anticipation par là se nomme TheOrder1886. Le jeu n'a pas d'autre ambition que d'intégrer le Top5 des licences émettant le plus de décibels au sein du catalogue de Sony en compagnie de Gran Turismo, Uncharted, TheLastofUs et GodofWar. Cela semble bien engagé tant l'envergure et l'ambition du jeu sont parées à toute épreuve. C'est aussi clairement dans la cour du TPS maison d'en face qu'il danse. Gears of War est en ligne de mire. Comme Sony doit accueillir comme une bénédiction la proposition par le studio ReadyatDawn d'un shooter jusqu'au bout des ongles à même de faire vasciller le destin d'une console sur un marché américain friands de ce type de productions. Tous les indicateurs montrent que le géant de l'électronique ne s'est pas trompé au vu de la popularité du genre TPS, de l'engouement pour les jeux aux réalisations léchées et du gout pour ces histroires aux enjeux sérieux, promettant une solide narration. TheOrder1886 est taillé pour ratisser large, grand public et en ce sens, il risque très probablement de réussir son coup, les arguments sont là. Ensuite, arrive Bloodborne, jeu FromSoftware héritié de la saga Souls. Précautionneusement décalé, officiellement pour des raisons de finition et de besoin de temps, officieusement pour aérer le calendrier, le prochain jeu des créateurs de Demon's Souls n'entend pas être un blockbuster en puissance comme l'est/le sera TheOrder. Le titre est en effet plutôt perçu comme hardcoregamer en raison de la difficulté légendaire véhiculée par ses ailleuils. En ce sens, son potentiel commercial est moins généreux que son devancier mais dissimule pernicieusement une tout autre stratégie. La licence Souls est forte de 2,5-3 millions d'adeptes. C'est beaucoup. Ce n'est pas autant que le potentiel vente de 1886 estimé par mon cabinet mais en l'état, c'est bel et bien remarquable. Pour un jeu obéïssant à des codes qui aurait du faire de son ethnie, un misérable sur l'autel des ventes. Que nenni, les Souls se vendent très bien et ce dernier pourrait rafler la mise pour 2 raisons très exactement. La première et la plus évidente. Le jeu est exclusif. Là où 2 Souls sur 3 ne le sont pas, celui-là est siglé PlayStation. Autrement dit, le véritable culte voué à la licence par 80% des aspirants guerriers devrait faire cocher la case PS4 dans les prochains mois pour nombre de pratiquants. Second point et non des moindres, le jeu entretient une filiation avec les Souls. Explication. Filiation, certes, mais pas plagiat. Bloodborne se veut moins pataud, plus dynamique et je crois que ça suffit à attirer une frange de joueurs jusque là réticente. J'appuie d'ailleurs cette théorie par mon cas personnel. Je connais les Souls depuis 2010 et les échos éllogieux en provenance de Niponie suite à la sortie d'une exclu PS3 en 2009 au Japon : Demon's Souls. Un jeu occidental fait par des japonais, ça ne court pas les rues. Quand en plus, il est extrèmement bien évalué, on tient là un World Guiness Record. Curieux mais hermétique (et ce n'est pas faute de m'être forcé à regarder des GL entiers), je ne cédais pas face à cette philosophie sado-masochiste et ce gameplay lent, lourd, où je mesurais difficilement le potentiel-plaisir. Mais lorsque TransmissibleParLeSang a été dévoilé à l'E3 2014, le cocktail gothique + Van Helsing + Flingue + cinématique de mouvement plus fluide m'a tapé dans l'oeil. A terme, j'aurais Bloodborne, pas le coup de foudre mais l'irrepressible impression qu'il finira là en tant que 28ème jeu de la collection PS4 en devenir. Comment un héritier peut m'intéresser quand le dignitaire me rebute ? J'ai fini par craquer pour Dark Souls début 2015 et je compte bien mettre la main sur Demon's Souls. Dès lors, la combinaison de ces 2 avantages peut laisser penser que l'essentiel des fans des Souls craquera pour la PS4 tôtivement ou tardivement et que de nouveaux joueurs seront séduits par cette nouvelle IP qui se paie le luxe de conserver un certain héritage en boulversant suffisamment les codes. Grosse perspective pour la 2nde exclu du début d'année.

 

                Iwo Jima

 

 

   L'américain rendra coup pour coup à partir du 3 Mars avec l'arrivée sur la pointe des pieds de Screamride. Un titre catalogué gestion/simulation où il sera question de confectionner ses montagnes russes et lancer la simulation test pour déterminer si les trajectoires et si la physique ont été correctement anticipées et donc correctement dimensionnées par le joueur. Le jeu dévoilé à l'E3 dernier sera vendu 40€. On sait encore peu de chose, mais juste assez pour douter des aspirations commerciales de la production de Frontier Developments. Sans trahir de secret, ce genre de jeu de niche aurait bien plus sa place en démat' pour grand max 12,99 s'il était raccord avec son époque. On et par on, j'entends nous, avons bien du mal à saisir en quoi ce genre de jeu donnera le coup de fouet nécessaire à la ONE pour s'écouler en ce début d'année aux US. Je ne l'aurais volontiers pas comptabilisé et pas fait affronter les jeux AAA à la programmation Sony mais c'est qu'il n'y a pas l'ombre d'un marçoin à l'horizon ! Le jeu suivant s'appele Ori & The Blind Forest, nettement plus alléchant. Mais pas exclusif, débarquant sur PC. Cependant, cela reste un atout comme peut l'être Hotline Miami 2 : Wrong Numbers à paraître quelque part en début d'année sur PS4. DA superbe, bande son onirique, cachet indéniable, le plateformer de Moon Studio a le bagage pour rester un jeu indé et en téléchargement important de l'année commençante. Cependant, l'impact d'un jeu indé, aussi superbe peut-il être n'est pas le même qu'un bon gros AAA des familles. Regrettable mais c'est comme ça. Là encore je doute fortement de l'effet catalyseur de tels nouveautés sur les scores de la ONE pour la 1ère partie d'année. Espérons que la réédition de StateofDecay montre une frimousse et un contenu alléchant sinon cela semble la fin des haricots. Et surtout des espoirs d'un line-up solide. Un canada dry indé, un indé, une réédition (sans mauvais procès d'intention hein, je ne juge que le potentiel vente pas la qualité en soit des prod') face à 2 AAA + la suite d'un indé semi-exclusif à succès. Le tableau peut faire peur. Reste l'espoir de voir Fable Legends (lui non plus, plus tout à fait exclusif puisqu'à paraître sur PC) débarquer très prochainement avec une annonce dans moins de 6 semaines et une mise sur le marché dans moins de 5 mois. Encore que le spin-off de la série à succès aux US (3 millions et 3/4 des ventes mondiales réalisée au Nouveau Monde) a l'air de s'éloigner de ce qui faisait le sel de la série en misant énormément sur un multi'; ça peut trouver son public ceci dit.

 

 

IV. Hope

 

 

   Les 8 permiers mois de l'année devraient - si les plannings restent en l'état - être largement à l'avantage de Sony, ce malgré le pack TheWitcher3/ONE annoncé et la ristourne de 50€ prolongée jusqu'à ce que mort s'en suive. Ou les sépare. Sais plus trop. La bataille des jeux (et non la guerre qui court sur l'année et pas les 8 premiers mois) compile de très fortes probabilités de tourner à l'avantage de la firme de Tokyo. Alors que peut on prévoir par la suite ? Hors de question de m'étendre au délà de ma juridiction (2015 donc), on ne connait pas les plannings des 2 protagonistes.

 

 

   Il ne me reste donc qu'à indicer et différencier les arguments plumes des armes coups de poing. Until Dawn, Uncharted 4 : A Thief's end, Tearaway Unfolded, SuperStreetFighterV, Final Fantasy VII contre Halo 5 : Guardians, Rise of the Tomb Raider (parce que si 3 mois d'exclusivité temporaire, ça suffit), Quantum Break, Fable Legends. Le match est équilibré mais il manque encore trop de données, de nombreux poids, lourds comme légers, n'étant pas encore sorti de leur terrier. Encore beaucoup d'inconnus mais en même temps, à probablement 2 jeux surprises max chez l'un comme chez l'autre près, il est possible de dégager une première tendance. Halo sera un formidable boost. Quantum Break, certainement pas (et pourtant, c'est tout le mal que je lui souhaite mais les sensations de tirs primordiales pour un TPS se sont envolées depuis l'époque Max Payne chez Remedy). Rise of the Tomb Raider se vendra probablement décemment mais se traîne le boulet suivant : la version 360 qui risque de niveler les ambitions vers le bas (on espère que non à l'image de Forza Chorizo 2) et la version PC (même si cette plateforme n'impacte que de manière limitée les ventes de jeu typé console, et PilleurdeTombe en est un). Enfin, grande inconnue pour Fable Legends qui en l'état ne soulève pas les foules. Chez le camp bleu, Uncharted 4 devrait repousser les bornes des limites aussi bien question game-design/level-desgin que narration/krafisme et tout ce qu'on connait de la série, se pourrait même que le gameplay subisse un ravalement de façade. La vidéo de gameplay montré aux Game Awards en menait le parfait play-doyer. Until Dawn, à a grande surprise et surement parce qu'il n'y a pas Cage dans l'équation, collecte de bons retours. Il se pourrait que le titre se vende dans des proportions à la Quantic Dream. Tearaway Unfolded se vendra moins que Quantum Break, un crève-coeur mais ce n'est pas un titre taillé pour le marché américain, ni quelque marché que ce soit en fait. Mais c'est bien pour ça qu'on l'aime. (on avait dit pas de partisanisme BORDEL), enfin SuperStreetFighterV ne sortira pas en 2015, c'est juste pour gonfler les chiffres (et Final Fantasy VII pour énerver les gens).

 

 

   Le problème de la fin d'année, c'est que la "bataille des jeux" (sous-entendu exclusif) n'est qu'un paramètre parmi les autres. (Merde, l'impression d'avoir écrit mot pour mot la même phrase il y a 10 paragraphes de cela ...). Mais elle compte quand même pour la majorité des joueurs comme THE argument number one. Parce que nul ne sait quelles seront les 2-3 jeux ('qui comptent dans les chartz') que dévoileront (ou dont ils accèlereront la com' si déjà dévoilé précedemment, genre Scalebound ou Horizon) Microsoft et Sony. Personne ne sait quelle seront les tarifs en vigueur pour les packs et bundles de fin d'année 2015. Qui aura négocié tel contrat d'exclusivité avec tel jeu de tel éditeur tiers ? Combien y aura t'il de jeux dans le bundle le plus fourni ? Qui de Hololens ou Morpheus convaincra le plus de joueurs ? Etc. En fait, vous vous avez lu tout ce billet pour rien. Je ne suis pas devin et encore moins oracle. Cependant, la lutte sera acharnée, quel scoop ...

 

 

   Mais comme, globalement, je ne goute pas de ce pain là, laissez moi quand même émettre une critique générale des politiques diamétralement opposées prises par les deux bélligérants. Il va de soi que la politique de Microsoft est en réaction aux évènements, quand celle de Sony est celle d'un meneur, d'un guide, d'un orateur, d'un gourou. Bon ptet pas. "Normal" me dira-t-on, Microsoft s'est flingué tout seul, il rattrape le retard accumulé. Certes mais n'oublions pas que quoi qu'il arrive, c'est une course de fond. On l'a vu, la 360 s'est imposé par une philosophie actée, reconnaissable, déclarée. La ONE souffle le vent pour ne pas se laisser distancer, ce qui est la priorité pour les dirigeants, mais avec quels types de choix en contre-partie ? L'argent pour bloquer des exclusivités d'AAA tiers à la base tels Ryse, Dead Rising 3, TitanFall ou RiseoftheTombRaider n'équivaut tout simplement t'il pas à chaque fois à un AAA totalement exclusif en moins dans le catalogue de la console ? Tandis que la concurrence (Nintendo comme Sony d'ailleurs) se forge une identité, une puissance, que l'on retrouve dans le fameux argument de la marque et de la philosophie qu'elle sous-jace, ne perd t'on pas d'énormes ressources financières dans des produits qui mettront en valeur un temps la console et par extension la marque mais ne marqueront jamais celle-ci ? En d'autres termes, n'est ce tout simplement pas fournir le présent mais détruire l'avenir chez soi quand les autres capitalisent et renforcent leur porte-feuilles d'exclusivités 1st party & 2nd party. Que se dit le quidam d'aujourd'hui ? Tel jeu paraîtra sur Xbox ONE ET PC mais tel jeu ne paraitra que sur PlayStation. Alors bien entendu, le joueur console n'est pas un joueur PC et vice versa. Cependant, il est clair que dans l'esprit collectif, un jeu exclusif à jamais et lier à vie à un support retentira plus qu'un jeu dénichable à terme sur un autre support. En ce sens, je m'interroge sur les pactes sans lendemain passé avec Capcom, EA et autres Square Enix. Les exclusivités tierces n'existent plus depuis l'avènement de la Xbox 360. Ou si peu. Un cas simple. Le fan de Tomb Raider et d'Uncharted, le fan de l'aventure, quelle est la meilleure option pour lui au moment de choisir la console et en admettant qu'il n'est pas les moyens ou intérêt à posséder les 2 ... Vous voyez où je veux en venir, le choix est vite entérinné entre semi-exclu temporaire et exclu point final. Sony est fidèle à ses préceptes et n'envisage jamais de sortir ses jeux sur PC (exception faite de SOE qui vient d'être vendu) quand Microsoft ne rechigne absolument pas à sortir à la fois ses jeux sur console et sur PC. Certes, qui dit PC, dit Windows, dit plus de marge et par la même occasion le risque de non-vente de Xbox mesuré puisqu'ils continuent avec cette politique mais tout de même. On parle de la communauté de joueur, tout le monde a déjà un PC. Xbox gagnerait plus à fermer les frontières, obstruer les vannes et exclusiviser le catalogue. C'est en partie ce qui rend le line-up Microsoft moins fort que celui des deux japonais. Au vu du planning 2015, on constate que Sony continue sa politique de développement de son portfolio quand paradoxalement, Microsoft continue aussi une politique vieille de 10 ans. Microsoft comme Sony poursuivent leur politique mais probablement pas pour les mêmes raisons. L'un parce qu'il mène la danse, n'a pas une tune et n'a pas le choix. L'autre parce qu'il est pressé par le temps, qu'il doit réagir fermement et est plein aux as. Je pense que sur le court/moyen terme, la stratégie de Microsoft est payante, les gens sont attirés et ne vont pas forcément attendre qu'on leur avoue 6 mois après sa sortie que l'exclu qu'il croyait être n'en est pas une (cf. Dead Rising 3). Mais elle provoque une instabilité émotionnelle pour le joueur au moment de faire le bilan en fin de GEN et de tirer les enseignements des politiques passées pour décider si oui ou non,  il continuera avec la marque X. Sony par contre, droit dans ses bottes récolte au comptage des poings les fruits de sa politique en ajoutant sporadiquement des titres séduisants en masse le public américain. TheLastofUs en 2013, TheOrder1886 en 2015. Qui sait, TheGetaway3 en 2017 ? Pour synthétiser, quand Microsoft compte sur Forza/Gears/Halo depuis un bon moment déjà pour faire la décision sans faire l'effort de développer un quatrième larron de poids équivalent, Sony adjoint TheOrder1886, TheLastofUS aux Uncharted/GodofWar/GranTurismo, constituant une armada supérieur en nombre et potentiel vente. Je pense qu'on en voit déjà les effets rien qu'avec TheLastofUS qui "converti" si je puis dire nombre de joueurs, ainsi le phénomène risque de s'accentuer dans les années à venir ...

 

 

   Maintenant, Sony et Microsoft font des jeux à la plastique ressemblante mais dont l'essence n'a bien souvent rien à voir. Microsoft jouant bien plus sur le défoulement/relâchement/sans prise de tête, en témoigne les choix portés sur des titres comme Sunset Overdrive, DeadRising3, TitanFall (qui n'a pas de solo), Crackdown quand Sony goutte très peu de ce type de jeu et préfère mettre l'accent sur les jeux à narration/histoire où le solo passe avant le reste et où la réalisation est mis sur un pied d'estal (cinématographique dans l'écrasante majorité des AAA produits par la firme),  j'en veux pour preuve les 5 jeux de la firme cité au paragraphe précédents, les inFamous, Killzone, des jeux qui parfois n'ont même pas de multi. Trop la loose. Or, on remarque, et sans vouloir faire une généralité mais dégager plutôt une tendance majoritaire, que le public du nouveau continent est bien plus friand de ces jeux de 1ère catégorie que nous, européens. Les chiffres en témoignent. Donc quelque part, même sans montrer plus veinement les crocs sur le terrain des Blockbusters, Microsoft peut compter sur les titres de son catalogue moins en vue ici mais très prisés à domicile.

 

Même Bart comprend que le vent tourne ...

 

BONUS

 

Estimation des ventes aux US des exclusivités à paraître - Neves & Le Chiffre Institute

 

   TheOrder1886 se vendra à 3 millions d'unités lors de sa première année d'exploitation, Bloodborne rafflera 1,75 millions des suffrages, tandis que Screamride souffrira d'un désamour chronique avec à peine 20 000 unités à son compteur. Le sympathique Ori&TheBlindForest se démenera pour passer courageusement la barre des 500 000 téléchargements. Belle performance. Tearaway Unfolded ? 100 000. StateofDecay décevra par son rendu encore OldGEN low cost mais se vendra à la hauteur des espérances qu' avait la maison mère, à savoir 750 000 unités. Sony rafflera le gros des consoles en ce début d'année. Changement de décors, de retour de votre escapade de 3 semaines aux iles Baléares, vous assistez avec effroi à la sortie de Quantum Break. Oui en 2015. Soit 3 ans avant la date de sortie écrite en lettre de sang sur le paperboard du bureau de Sam Lake, creative director du studio finlandais. Le jeu se vendra à 1 million d'exemplaires. Vraiment pas mal. Halo 5 : Guardians convaincra 1 million d'aficionados de plus, pour un total estimé à 7 millions. Rise of the Tomb Raider n'est pas mentionné dans cette étude, l'institut ne disposant pas d'assez de paramètres pertinents pour l'évaluer. Uncharted quand à lui grimpera à 4 millions de ventes. TheLastGuardian ne bénéficiant pas d'une sortie mondiale simultanée, un délai est requis.

 

Parce qu'il faut quand même répondre au titre de l'article ...

(sinon, je vais me faire incendier)

 

Satisfait ?

 

 2013-2015 Time Neves, All-Lights reserved.